Chapitre 1 : L'éveil du ravage

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Chapitre 1 : L'éveil du ravage


EVELYNN


Ce jour-là, je suis décédée. Dans les circonstances les plus abominables qu'il soit. Ce qu'il s'est passé ? Je ne m'en souviens plus. Mon corps a été retrouvé dans une forêt à plusieurs kilomètres de chez moi, étalé au bord d'un fleuve. Sauvagement égorgé, les membres mutilés à coups de diverses lames.

Qu'avais-je fait exactement pour subir un tel traitement ? Personne n'en aura jamais la réponse, pas même moi quand j'ai entendu, depuis cet étrange sommeil, que les enquêteurs ne trouvaient aucune piste, aucun élément permettant de mettre la main sur mes assassins.

À mon réveil, tout était vague, sombre... Et effrayant. Mon premier réflexe a été de chercher à me redresser. Ma tête s'en cogna à un fin métal, qui m'obligea à me rallonger, les dents serrées. J'étais dans une sorte de boîte métallique, et naturellement je ne pus que commencer à paniquer à l'idée d'être enterrée. En espérant alerter quelqu'un, je frappais sans relâche au-dessus de ma tête avec mes poings, mais rien n'y fit.

En cherchant à me calmer, je fis un peu plus attention à mon environnement. De mes pieds nus, je pus sentir un léger courant d'air s'échapper, ce qui m'interpella. Sans plus tarder, je frappais de toutes mes forces dans la zone avec mes pieds, et il en fallut peu pour que ce qui semblait être une petite porte rectangulaire se torde. J'en aperçue alors de la lumière, ce qui m'encouragea, jusqu'à totalement la défoncer. Ce après quoi j'ai glissé mon corps en dehors.

En me redressant, je fus aveuglée par cette intense lumière, en plus d'être prise par un vertige qui me força à m'adosser aux nombreuses autres portes de la même forme qui se trouvaient dans mon dos. En rouvrant les yeux, une fois ceux-ci adaptés, j'ai constaté avec effroi que j'étais dans une morgue, en compagnie d'autres cadavres depuis tout ce temps.

J'ai inspecté un moment autour de moi avant de remarquer que je portais l'une de ces fameuses robes d'hôpital blanche, et l'un de mes orteils avait une étiquette accrochée, que je me suis empressée de retirer et de jeter dans un coin de la pièce. Ma chevelure blonde avait l'air sacrément emmêlée rien qu'au toucher.

Que s'était-il passé exactement ? Pourquoi est-ce que j'étais dans un tel état, et surtout dans un tel endroit ?

Au moment où je m'apprêtais à ouvrir la porte de cette salle, je perçue, de mon ouïe qui s'était accentuée par je ne sais quelle magie, tout comme j'avais réussi à détruire cette porte, des bruits de pas s'approcher. Même si j'ignorais encore d'où me provenaient toutes ces informations sur mon décès, que je ne croyais d'ailleurs qu'être qu'un horrible cauchemar, sortir d'un de ces boîtiers en était la preuve.

Mes sens étant tous étrangement décuplés, mon instinct de survie aussi. Et il me hurlait très clairement de me cacher, de fuir. La seule sortie possible étant cette porte qui ne tardait pas à s'ouvrir. Je me suis précipitée sans trop réfléchir sur le côté d'un meuble, juste derrière là où la porte s'ouvrirait, en priant pour ne pas être vue.

Alors que j'espérais que la porte pouvait me cacher davantage en se rabattant vers moi, celle-ci fut défoncée et éjectée contre ces coffres funéraires, ce qui me figea face à la violence dont je venais d'être témoin.

Je devais définitivement être atterri dans un autre monde. Personne n'était suffisamment pour défoncer une porte aussi facilement. J'étais dans un rêve, c'était sûr.

Même si tout était calme, je pus comprendre à ces bruits de pas qu'il y avait deux personnes, dont l'une, qui devait être une femme pour ces bruits de talons retentissants. Ils entrèrent tandis que je me recroquevillais sur moi-même pour me faire la plus petite possible. Par crainte que l'on puisse entendre mon souffle court, je mis mes mains devant mes lèvres.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant