Chapitre 10

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Gabriel

''Heroes'' David Bowie

À l'arrière du vieux pick-up de Raph, emmitouflés dans des couvertures pour se protéger du vent soufflant en raison de la vitesse de la voiture, on regarde nos vidéos.

Hier, Bella les a toutes transférées sur son ordinateur et nous les a envoyées. Actuellement, on visionne la soirée chez Rosalie.

Seuls Raph, au volant, et Bella, lui tenant compagnie, sont au chaud et à l'abri à l'intérieur de la voiture. Mais bon, le seul moyen de rentrer à six dans son antiquité était d'être dans la benne arrière.

Je ne suis même pas sûr que nous ayons le droit de faire ça .

Nous avons décidé de partir faire une excursion en forêt, dormir à la belle étoile. On connaît un endroit parfait près d'un lac. On y va chaque été.

Une idée stupide car on va tous attraper les crèves.

Les semaine passent à une vitesse folle, on est déjà fin octobre. Les cours avancent, et l'on nous demande déjà de réfléchir à nos études.

Heureusement, il y a  le groupe pour penser à autre chose et juste profiter de la vie.

Rosalie aurait adoré cette sortie. C'est tellement son style de partir en forêt.

Je n'ai pas de nouvelles d'elle depuis la fête. Je verrai bien.

Sa cousine, Émilie, est bien dans notre classe. Je sais qu'elle a rencontré Victor, il nous en parlé pendant des heures, juste parce qu'ils ont échangé quelques mots. Ça promet.

— On arrive bientôt, les enfants ! hurle Raph, sa fenêtre ouverte.

On affiche tous de grands sourires enfantins. Plus les jours passent, plus je prends conscience de l'importance du groupe dans ma vie.

C'est drôle quand même, je m'en rends compte seulement lors de ma dernière année avec eux.

Ils me font réaliser chaque jour la préciosité de l'amitié.

Pourquoi l'adolescence doit-elle un jour se terminer ?

La voiture s'arrête doucement près du lac. On descend tous en courant et trébuchant à cause de nos couvertures. On s'allonge dans l'herbe en regardant le ciel bientôt noir.

— Victor, Raph, vous allumez le feu ?

— Toujours nous !

— Vous voir galérer et crier sur Gaby parce qu'elle se fout de votre gueule c'est la littéralement la meilleure partie, affirme Sienna en riant.

— Je te préviens, Gaby,si tu nous fais un remarque, tu te débrouilles.

***

Autour du feu, serrés les uns contre les autres, les mains tremblantes de froid, on parle de tout et rien en s'empiffrant de guimauves grillées.

Ces conversations futiles qui nous procurent du bonheur, des éclats de rires. Et pourtant ironiquement demain, on les aura oubliées, remplacées par d'autres échanges innocents.

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