Chapitre 20 : Courriers longue distance

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Le 9 Août à Paris.

Ma chère Daniela,

J'aurais aimé que tu voies Paris. Je n'y suis que depuis deux jours et je n'ai jamais été aussi épuisée de ma vie. Nous voguons de musées en musées, le Louvre est sans aucun doute mon préféré. Mon oncle et tante m'emmènent voir des opéras, des concertos et tout autres spectacles dans divers quartiers de la capitale. Je ne t'en dis pas trop, j'ai simplement hâte de te retrouver pour te donner plus de détails. J'espère que tu ne m'en veux pas trop d'être partie sans prévenir, crois-moi, je n'ai pas vraiment eu le choix.

A très vite,

En espérant que ma lettre arrive rapidement jusqu'à toi.

Je te note l'adresse au dos de l'enveloppe en attendant ta réponse avec impatience,

Annabelle.

***

Le 9 Août à Paris.

Cher Isaac,

Comment vas-tu ? Comment vont tes grands-parents et la ferme ? J'espère que la moisson ne vous donne pas trop de soucis. De mon côté, tout va très bien. J'essaye de profiter le plus possible de cet environnement que je connais si peu et qui regorge de mystères que je n'ai pas encore élucidés. J'ai l'impression d'être de sang royal quand je me promène au bord de la Seine avec ma famille. Il me tarde de te raconter tout ce que j'ai visité. Je pense que Montmartre te plairait beaucoup ; j'ai entendu dire que l'endroit où tous les artistes se rassemblent et créent de merveilleuses œuvres, dont je suis certaine feront sensation dans peu de temps. Peut-être toi dans quelques années. Mon oncle et ma tante m'ont interdits d'y mettre les pieds mais ils n'ont pas voulu préciser pourquoi.

Vivement la rentrée,

Avec toute mon amitié,

Annabelle.

***

Le 12 Août à St-Mars-de-Coutais.

Ma très chère Anna,

Quelle joie d'avoir de tes nouvelles. Tu me manques énormément. Si seulement tu étais là pour constater que Marius ne cesse de m'exaspérer. Il ne fait que tout ramener à lui et se moque de moi dès qu'il en trouve l'occasion. Il te passe d'ailleurs le bonjour, comme tous nos amis. Ils ont tellement de questions à te poser. Je compte les jours jusqu'à ton retour.

Je vois qu'avec ta famille, tout va mieux et j'en suis ravie. S'ils te mènent la vie dure, j'accourrai te sauver de leurs griffes, tu peux compter sur moi. Je ne suis pas convaincue que ta cousine ne soit pas moins sournoise que quand elle était avec nous le mois dernier, mais j'ai confiance en ton honnêteté.

Je suis également heureuse de t'annoncer qu'Iris a donné naissance à d'adorables petits chatons hier sous l'escalier. Papa refuse de les garder, j'espère que nous leur trouverons un propriétaire au plus vite.

J'arrête de t'embêter avec mes histoires de petite « paysanne » et te laisse profiter de tout ce que Paris peut t'offrir.

Avec toute mon affection,

Daniela, ton amie la plus chère.

***

Le 13 Août à St-Mars-de-Coutais.

Annabelle de CoutaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant