La rentrée

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Tout en préparant mon sac, je ne cessait de me répéter que tout allait bien, qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. J'allais rentrer au lycée. Et j'allais être dans un nouvel établissement. Tout ça était normal. Mais je stressais de ne connaitre personne, de me perdre ou de me ridiculiser devant les autres. Mais ma soeur et mon frère seraient là. Enfin pour aujourd'hui, Il n'y aura qu'Estelle. Théophile rentrait en terminal et puisque c'était sa dernière année de scolarisation, sa promo avait décidée de faire une petite fête la veille de la rentrée. Il ne sera donc pas là pour moi ce matin et cet après-midi.

- Maria, Estelle ! c'est l'heure de partir ! cria ma mère du rez-de-chaussée. Nous avons beaucoup de route à faire. Vos valises sont prêtes ?

- Oui maman, on arrive, répondit la voix de ma soeur.

J'entend alors des pas dans le couloir des chambres et quelqu'un frappe à ma porte.

- Entrez, dis-je.

Ma soeur ouvre la porte et s'arrête sur le seuil, étonné quand elle me voit encore en pyjama.

- Mais Maria... commença-t-elle avant de se radoucir. Tu es stressée n'est-ce pas ?

Je ne répond pas. Elle n'en a pas besoin. Elle se dirige alors vers mon armoire et en sors un jean bleu clair, un T-shirt jaune pâle et une veste sweat-shirt blanche.

Puis, pendant que je me change dans la salle de bain, elle finit de ranger mes affaires dans ma valise.

Une fois revenue, elle me montre la coiffeuse où je m'assois sagement sans trop savoir à quoi m'attendre. En fait, elle ne me fit pas quelque chose de bien compliqué. Elle attacha juste deux mèches à l'arrière de ma tête en une sorte de queue de cheval et laissa le reste de ma chevelure lâchée. C'était simple, mais ça m'allais bien et ça retenait quand même un peu mes cheveux de me tomber devant les yeux.

- LES FILLES ! hurla alors maman.

- Ca va maman, on est prête on arrive, pas de sress, cria Estelle en tournant la tête vers la porte.

Puis se tournant vers moi :

- On devrait quand même se bouger si on ne veut pas voir maman arriver avec sa casquette de police, un flingue et des menottes pour nous emmener de force !

Je rigole. Notre mère est policier et elle est assez rigide sur les règles et les horaires.

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Nous voici sur le parking de l'établissement. La panique me rattrape. Est-ce-que je vais me faire des amies? Est-ce qu'on va encore me prendre pour la grande intello de la classe seulement parce que j'ai une moyenne en maths de 18, en S.V.T de 16 et en Physique de 16,5 ? Bon ok. J'avoue que c'est de très bonnes moyennes. Mais quand même. Je bosse pour en arriver là. En français par contre j'avais la moyenne la plus basse de ma promo : 6,4. En fait mon problème n'est pas l'orthographe ni la conjugaison, bien que quelques fois c'est difficile. C'est plus pour les paragraphes argumenté et l'analyse de texte. Je ne sais pas faire. Mais bon. Revenons en au fait que, par ces angoisses, je ne trouvais pas la force de descendre de la voiture et affronter la foule de lycéen qui se pressait au portail.

Cependant, ce fut Estelle qui me donna ce courage. Elle sortie de la voiture et ouvrit le coffre pour en sortir nos valises. Après tout, elle était ici depuis un an et savait ce qui allait se passer. Donc il n'y avait rien à craindre. J'actionnai la poignée. J'ouvris ma portière. Et je mis un pied sur le goudron. Puis une force me tira à l'extérieur. Je vis alors que ma main avait été prise par Estelle et qu'elle m'avait sortie de force de la voiture.

Un peu surprise de la rapidité de ma sortie, je me dirigeais alors vers le coffre pour en extirper ma valise et mon sac de cours.

Maman était sortie du véhicule et nous embrassa toutes deux en nous disant d'être sage et de ne pas faire trop de bêtises. Enfin un discours de maman comme d'habitude !

Puis, nous nous dirigeons vers le portail où des surveillants checkaient les pensionnaires qui arrivaient (les demis-pensionnaires, n'arrivant que l'après-midi). Une fois cochées et entrées dans l'enceinte de l'école, ma soeur me guida vers ma nouvelle classe : la 2nd C. Elle m'aida à m'installer en même temps que nous faisions connaissance du professeur principal : M. de Tarl. Il avait l'air extrêmement sympa. Mais ce n'était peut-être qu'une impression.

Après avoir eu les manuels, rangés les cahiers dans le bureau etc, nous nous dirigeons vers la grande cour où les retrouvailles ont lieu.

Une voix me parvint alors :

- ESTELLE !!!!

Je me retournait et vis ma soeur et une autre fille (Flore) se faire un gros câlin comme si elle ne s'étaient pas vus de tout l'été. Flore se tourna alors vers moi et me demanda comment j'allais.

- Bien et toi ? répondis-je en haussant les épaules avec un petit sourire.

Cette fille me faisait rire à chaque fois qu'elle venait à la maison. Elle avait toujours le bon mot pour faire rire tout le monde. Cependant il y avait quelques-unes de ses blagues qui tombaient dans un gros blanc mais tout de suite après c'était l'hilarité générale tellement sa tête nous faisait penser à un chien qui attend le retour de la balle.

Notre joyeuse troupe se dirigea alors vers les dortoirs. C'étaient des chambres à deux. Une 1ère et une seconde ensemble. Ma soeur et moi avions demandé pour être ensemble.

Notre chambre est assez spacieuse, avec deux lits superposés. Je prends le lit du haut et ma soeur celui du bas. Pour accéder à mon lit, il y a une sorte de petit escalier dans la même couleur que la structure des lits : gris taupe. Simple, mais beau. Le gris n'est pas trop foncé, et les murs beige ainsi que le montant des fenêtres en bois, donnent de la luminosité à la pièce.

Flore était dans la chambre à côté et puisqu'elle ne connaissait aucune seconde (à part moi), elle attendait avec impatience et enthousiasme qui serait avec elle. Cette fille avait vraiment la joie de vivre !!

Cependant, alors que je rangeais mes affaires dans les placards, ma soeur, étant sortie pour parler à Flore, m'appela.

La chose la plus effrayante et la plus merveilleuse au monde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant