𝑁𝑒𝑗𝑚𝑎 : 𝐶𝑢𝑝𝑖𝑑𝑜𝑛 𝑛'𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠 ?

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Je me lève, je récupère un pot de papier mouchoir. Je retourne m'asseoir.

Grosses larmes qui coulent sur mon visage. Je n'arrive pas à m'arrêter.
Comment ça va se passer ? J'ai trop peur de la fin de vie.
Devoir se faire à l'idée que je ne la reverrai plus jamais, que je dois me préparer à la perdre et que je vais devoir la voir partir petit à petit. Je vais devoir être là, m'infliger ça...

J'ai la tête qui tourne... perte d'équilibre alors que je suis au sol.

Je n'ai qu'une envie, c'est de m'enfuir.
Je n'ai qu'une envie, c'est de fuir ma vie.

J'aurais aimé être dans la vie de Maïmouna, à sa place, c'est peut-être la méchante, mais elle au moins, elle ne souffre pas.

Faites que Tarek arrive vite. J'ai besoin d'aide.

Si j'étais en dépression, vous me croyez si je vous dis que j'aurais sauté d'un toit ? Ba, je l'aurais fait.

Je suis resté au sol une bonne heure, perdant tous sens du temps.

Puis la porte de l'appartement a fini par s'ouvrir. Je tourne la tête en pensant voir Tarek, mais non, je vois Amra.

C'est la tête de Amra que je vois. Au moins il y a quelqu'un.
On se regarde, je savais qu'elle savait. Les larmes ont recommencé à couler. Franchement, je suis fatigué.

Elle me lance un petit sourire, referme la porte et vient s'asseoir à côté de moi :

𝒜𝓂𝓇𝒶 : je suis désolé
𝑴𝒐𝒊 : ...
𝒜𝓂𝓇𝒶 : ça va aller
𝑴𝒐𝒊 : ça ne sert à rien d'essayer de me rassurer, ça ne va pas aller et tu le sais.
𝑴𝒐𝒊 : on le sait tous

𝒜𝓂𝓇𝒶: je suis vraiment désolé pour ta mère Nejma

Elle me prend dans ses bras. J'en suis aussi désolé. Désolé d'avoir une vie que ne vaut pas le coup d'être vécu.
Comment ça se fait qu'elle est déjà au courant ? :

𝑴𝒐𝒊 : mais comment tu es au courant ?
𝒜𝓂𝓇𝒶: Maïmouna m'a appelé

J'entends du bruit de la serrure, la porte s'ouvre. Tarek passe la porte.. Enfin.
Il me regarde. J'étends des voix provenant du couloir, Tarek me fixe deux-trois secondes puis se retourne :

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : rentrer chez vous

Il ferme la porte. On entend Moussa et Kayden protester puis s'éloigner.

Il pose le sac qu'il tenait dans la main :

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : qu'est-ce qu'il se passe ? Elle t'a dit quoi, ta sœur ?

Je le regarde longuement avant de répondre :

𝑴𝒐𝒊 : ma mère va mourir ...
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : sérieux... Ça finit quand cette histoire ?
𝑴𝒐𝒊 : jamais.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : et on ne peut rien faire ?
𝑴𝒐𝒊 : non, c'est déjà trop tard...
𝒜𝓂𝓇𝒶: exactement, c'est une maladie neurologique, c'est incurable, elle va mourir, et on ne peut rien faire hormis l'accompagner du mieux que l'on peut pour partir avant la fin

Il s'écoule un temps avant que l'information ne me monte aux cerveaux. Quand je prends conscience de ce qu'elle venait de dire, je la repousse :

𝑴𝒐𝒊 : attend, mais tu le savais ?
𝒜𝓂𝓇𝒶: oui... mais que depuis peu
𝒜𝓂𝓇𝒶: Maïmouna ne savait pas comment t'en parlais donc elle est d'abord venue me voir