Dimanche 19 novembre
Première fois que j'écris ce que je ressens réellement au fond, sans aucun filtre pour adoucir ou simplifier les faits.
Au moment où j'écris, j'ai envie de crever. Je me sens lâche de ne pas mettre fin à tout ça. J'entends par « tout ça », ce qui se trafique dans ma tête. Un tourbillon de pensées, pas un tourbillon non. Plutôt une tempête. De sable noir.
Le sable illustre la multitude de choses auxquelles je pense. Des personnes, des événements de ma vie, des petites choses du quotidien. Le problème le voici : ces petits grains de sable dans ma tête, ils sont tous noirs. Il y en a tellement, c'est comme se retrouver enseveli.
Le sable est léger au début, mais si on se retrouve enseveli, il devient lourd, il étouffe, il fait suffoquer, il aveugle. Il obscurcit la vue et devient noir au final. C'est pareil pour toutes les petites choses auxquelles je pense sans cesse.
Postuler pour du travail parce que t'as abandonné la fac au bout de deux mois, ça peut paraître simple. Pour moi c'est très dur. J'ai perdu un repère, certes qui n'était pas fiable car je ne me plaisais pas à la fac.
Ce qui est surtout dur, c'est de voir les autres autour de moi s'accrocher alors que j'ai abandonné. Une première fois, et je suis sur le point de recommencer.
On me fait promettre de me battre, mais j'ai si peu d'énergie, que je suis quasiment sûre de ne pas pouvoir. Le simple fait de me lever le matin, répondre à un message, ça me paraît insurmontable.
Mais le plus difficile par-dessus tout, c'est de voir son entourage évoluer, vivre tout simplement. J'aimerais par exemple reprendre le sport, la boxe, mais le simple fait d'y penser m'ôte toute envie, car ça demande de l'énergie.
