L'Avarielle - La légende

Chapitre 50

 Tous les combattants se tenaient prêts à leurs positions respectives. Ils avaient passé quatre jours à se préparer pour cette grande bataille. Marine avait réglé chaque détail de leur plan au millimètre près.

Elle s'était débrouillée pour capturer un Freyen et lui délivrer un message à l'adresse de son chef et ils en étaient là. Ils allaient enfin pouvoir récupérer leur planète et mettre ces envahisseurs dehors.

Marine allait pouvoir venger Yan. Enfin elle accomplirait son devoir, elle savait qu'elle ne sentirait certainement pas mieux après cela mais sa rage vengeresse serait apaisée.

Marine avait tout prévu. Elle y avait passé des heures avec Manon. À toutes les deux, elles s'étaient assurées de ne pas perdre même en cas de trahison. La jeune fille vit Paul qui courait pour venir se poster à côté d'elle. Tout le monde était prêt.

Ils étaient dans une grande plaine sans herbe où le vent soufflait rudement. À plus de deux cents mètres se tenait une butte qui formait une large ligne d'un côté à l'autre de la plaine. Ils étaient loin de toutes les habitations pour ne pas blesser la moindre personne extérieure au conflit.

Chacun portait autant d'armes qu'il le pouvait. Tous, sauf Marine. Elle n'avait que le poignard de Yan comme arme. Elle sentait la chaleur d'un brasero dans son dos. Ils en avaient dressé à plusieurs points stratégiques.

Au loin, une fumée étrange montait vers le ciel. Les Freyens arrivèrent bien vite. Les soldats étaient tous vêtus de noir et armés jusqu'aux dents comme à leur habitude. Ils se rangèrent de l'autre côté de l'immense plaine. Leur nombre était bien supérieur à celui des Résistants mais ils n'avaient certainement pas leur tactique militaire. Les deux armées se faisaient face.

Marine fit quelques pas en avant et s'écarta du reste des Résistants. Ses yeux lancèrent un éclat violet quand elle jeta un sort sur ses cordes vocales.

– Il est encore temps d'éviter un massacre. Rentrez chez vous et il n'y aura pas de bain de sang.

Sa voix portait jusqu'au bout de la plaine grâce à ce sortilège. Personne ne pouvait feindre de ne pas l'avoir entendue. Les Freyens restèrent dans leurs rangs, mais ils semblaient cependant nerveux.

Marine se détourna et s'adressa directement à l'armée de Résistants qui attendait ses encouragements.

– Aujourd'hui ! Nous nous battons pour récupérer ce qui nous appartient !

Il y eut des cris d'enthousiasme qui lui répondirent.

– Pour nos familles !

Nouveaux cris de joies

– Nos amis !

Encore des cris.

– Ceux que nous avons perdus ! Et ceux que nous retrouverons bientôt !

Et encore une fois la joie éclata dans les rangs.

– Nous nous battrons jusqu'à ce que mort s'en suive si ça peut nous permettre de récupérer notre terre !

Tous brandirent leurs armes en cris de joie. Marine se retourna vers les Freyens. Elle imaginait un peu quel drôle d'effet cela devait faire, de voir cette petite fille en robe noire qui donnait des ordres à toute une armée.

Les Freyens semblaient se mettre en ligne bien rangées. Un cor de guerre résonna depuis la masse noire. Et ce fut la charge. Les soldats sortirent leurs armes en poussant des cris de guerre.

Dylan se mit à sourire en les voyant gravir la ligne que formait la butte de terre qui se trouvait au fond de la plaine. Marine lui avait fait confiance, il espérait être à la hauteur de ses espérances.