VINGT-HUIT : 7 décembre

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« I remember the first time
That I met you »

- Caffeine / Jack Kays

ISABELLE
01h03

Je ne sais pas comment on va cacher notre mariage à Steve.

Je ne sais pas non plus comment nous allons nous marier, tout court.

Je ne sais même pas pourquoi on se marie, à la base. C'est à peine s'il a retrouvé la mémoire.

Probablement parce qu'on a eu peur de se perdre, récemment.

Et probablement parce qu'on s'aime.

En tout cas, moi, je l'aime à en mourir.

Blottie contre lui, une main sur son torse nu, j'écoute les battements réguliers de son coeur qui me bercent doucement.

Je n'arrive pas à dormir, malgré le fait que je sois avec James. Je n'arrête pas de penser à quel mensonge je vais servir à Steve pour camoufler notre idée (prise sur un coup de tête, soyons honnêtes).

Mais pas que.

Une petite partie de moi revient sans cesse à ce que mon frère et Bruce ont dit à propos du sérum.

Le bien devient meilleur, le mal devient pire.

Est-ce pour cela que j'ai eu une envie soudaine d'épouser Bucky? Est-ce que c'est seulement l'émotion qui a été amplifiée?

Est-ce que c'est de l'amour synthétique?

Je regarde mon bras qui repose sur le torse de l'homme de ma vie. La légère lumière qui remplit la pièce me permet de voir mes cicatrices. Un pincement se déclenche dans ma poitrine.

« Le mal devient pire. »

« Si elle rechute, on le saura. »

Je scrute les brûlures qui tachent mon corps grossièrement, les lèvres pincées.

Est-ce qu'ils ont raison d'avoir peur?

Est-ce qu'ils ont raison de douter?

Est-ce que je devrais douter, moi aussi?

Je veux dire...

Ce n'est pas parce que quelqu'un couche avec moi que ça veut dire que je me porte à merveille et que je me sens bien dans mon corps à 100%.

Je ne me souviens que trop bien de toute la douleur que ça m'occasionnait.

Je ne me souviens que trop bien des nombreuses nuits passées à pleurer dans les bras de Steve après qu'il m'ait trouvée en train de me mutiler.

Je ne me souviens que trop bien des crises que je vivais, de mes piques de colère enver mon frère, alors que ce n'était pas de sa faute.

Je l'ai toujours traité comme s'il était responsable, parce qu'assumer que j'étais la coupable me faisait trop mal.

C'est égoïste, mais c'est la seule chose qui me permettait de garder mes idées noires à l'écart, du moins durant un temps.

Je ferme les yeux et soupire.

La blessure que je n'arrête pas d'ouvrir encore et encore sur ma cuisse commence à me démanger.

Et si je-

Non.

Je me mords l'intérieur de la joue au sang.

C'est seulement une impression.

OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant