Chapitre 15 - Perdue

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   Je blêmis

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   Je blêmis. Je reculai de plusieurs pas, mettant la main à ma hanche pour récupérer mon couteau. Poignard entre les doigts, je tremblais. Je n'avais pas envie de lui faire du mal... je n'étais même pas sûre de pouvoir l'effleurer ! Certes, tout son corps n'était pas recouvert d'écailles, mais quelques jours plus tôt, elle avait démontré ses capacités à tuer avec une aisance effrayante. Si elle avait pu ne faire qu'une bouchée d'un pirate tout en muscles, je serais une brindille à piétiner !

Elle plaqua un bras en avant, puis un autre, et elle rampa lentement vers moi.

« Corail ! Reprends-toi ! C'est moi ! Cerise ! Ton amie ! Tu m'entends ? Corail ! »

Je marchais pour l'éviter, tournant autour du mât alors qu'elle se démenait pour m'attraper du bout de ses griffes.

J'avais la terrible et désagréable impression que Corail ne m'entendait pas, ou bien qu'elle ne m'entendait plus.

Je criai lorsqu'elle saisit mon mollet et je m'écrasai sur le pont, sur le dos, lâchant mon poignard. Je tentai de me démener et de reculer, donnant des coups de pied pour me dégager de ses prises, mais elle planta ses griffes dans ma chair, me faisant gémir.

Je tâtais autour de moi de ma main droite avec frénésie, à la recherche d'une lame, alors que Corail s'avançait au-dessus de mon corps, toutes griffes et crocs sortis.

Larmes aux yeux, je saisis mon arme, et sans réfléchir, je donnai un coup en avant.

Pardon, Corail...

Pas d'impact.

Elle m'avait attrapé le poignet, bloquant mon coup avec aisance :

« Tu as envie de survivre ? »

Elle plaqua mon bras en arrière, attrapa mon arme, et la jeta loin de nous.

« Corail, c'est moi ! C'est Cerise ! S'il te plaît ! Rappelle-toi ! Tu dois m'aider à trouver ma mère ! Dans la Fosse des Tourments ! Je t'en prie ! suppliai-je, en larmes. »

Elle rit. Un rire froid et inhumain. Un rire qui n'était pas celui de mon amie.

« Corail... reniflai-je. »

Son visage était brouillé par mes larmes.

Je serrai mon poing libre et donnai un coup dans son épaule qui la fit à peine sourciller. Deux bras attrapés, je me débattais alors qu'elle ouvrait la bouche, canines sorties. Elle toisait mon cou, à la recherche de l'endroit qui me serait mortel, sans aucun doute. Je remuais sous son corps, et lorsqu'elle approcha brusquement sa tête, je parvins à la repousser en usant de toutes mes forces.

Elle grogna d'insatisfaction, mais je ne voulais pas mourir ! Surtout pas des mains de mon amie !

Elle approcha encore son visage, mais je la repoussai comme je pus avec mes bras.

Les Embruns de la Vérité [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant