La rentrée (bis)

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Mon sac est prêt, ma valise aussi, les jumelles sont aussi prêtes. Je sors de ma chambre et me dirige vers le grand escalier. Une glace reflète alors l'image d'un garçon d'environ 16 ans, aux cheveux châtains, aux yeux d'ébène et assez grand : moi.

Soudain, des bruits de cavalcade se font entendre dans le couloir des chambres.

- Mais lâche ça ! Phili !! Rend le moi !

C'était Sophie qui était en train de courir après sa soeur jumelle qui lui avait piqué un paquet de bonbon.

Quand Philippine passa devant moi, je lui arracha la boite des mains. Elle fut tellement surprise qu'elle fonça directement dans la pile de coussins qui faisait office de coin lecture près de la bibliothèque. Tout s'effondre alors sur elle.

Je tendis alors le trésor à Philippine qui me remercia d'un baiser sur la joue.

- Merci Tim ! me dit-elle en repartant vers sa chambre.

- Ah bah bravo ! Toi et ton sens de la justice ! C'est vrai que tu feras un bon avocat, me cria Sophie dépitée de s'être ainsi laissé avoir.

Un sourire vint se poser sur mes lèvres;

Ma petite soeur secoua la tête et s'en fut vers sa chambre.

- Ah au fait, on va bientôt partir. Allez mettre vos valises dans la voiture, leur dis-je en criant pour bien me faire entendre.

Pendant que je descendais au second étage et que je reprenais les marches pour le 1er, j'entendis leur porte claquer et le bruit des roulettes sur le parquet. Une fois totalement descendu jusqu'au rez-de-chaussée, Matthieu m'ouvrit la porte d'entrée et me prit ma valise.

Cela m'agaçait à chaque fois. J'avais l'impression de ne rien pouvoir faire. A quoi bon faire du sport si on ne peut rien porter soi-même ?

En me dirigeant vers la voiture, ma mère m'appella :

-Tim ! Je voudrais bien que tu m'envois une photo de ta chambre bien rangé au dortoir

Je soupirais. Elle voulait absolument que tout soit parfait. Mais elle savait aussi que je pouvais parfois être vraiment bordélique. C'est pour ça qu'elle voulait une photo. Tout les jours.

- Oui maman, ne t'inquiète pas. Je le ferais, répondis-je en levant les yeux au ciel.

-Monsieur, nous allons y aller. Nous avons beaucoup de routes à faire. Vos soeurs sont prêtes et votre frère nous attend là-bas, me prévint Sébastian le chauffeur.

J'acquiesçais. J'allais ouvrir la portière mais Matthieu me devança et me tint la porte. Je laissais mes soeurs passer devant et je m'installais à côté d'elles. La portière se referma et je sortis mon portable. Les jumelles se disputaient encore au sujet de qui devait avoir la tablette et qui devait avoir l'ordi pour le trajet. Au final elles se mirent d'accord que Sophie prendrait la tablette en premier pour la première moitié du chemin et que Philippine prendrait l'ordinateur. Puis elles échangeront à l'autre moitié.

Pour moi le programme de la matinée c'était Instagram, Snap, et mes musiques dans les oreilles.

****************

Le parking était remplie et Sébastian chercha longtemps une place assez grande pour la limousine.

Puis, étant sortie du véhicule, je me dirigeais vers le coffre pour en tirer les valises.

Après maintes et maintes recommandations, à travers Sébastian, de ma mère, nous franchîmes enfin le grand portail de l'établissement.

Je savais où aller, mais je devais d'abord emmener les jumelles à leur dortoir. Elles devaient découvrir avec quelle première elles seraient en colocation.

Je n'avais qu'une chose en tête : déballer toutes mes affaires, les rangers bien correctement et prendre plusieurs photos sous différents angles à envoyer à ma mère tout au long de la période où je serais ici. Elle n'y verrais que du feu, ne sachant pas que je les auraient prises toutes le même jour et croyant que c'était ma chambre toutes les semaines. Je l'avais fait l'année dernière, je le ferais aussi cette année.

Par contre, je redoutais un peu d'avoir un colocataire, moi aussi, et en plus que ça soit un élève de seconde. Un de première ne m'aurais pas trop dérangé. Mais là... C'était nouveau de cette année. Je ne savais pas ce que ça allait donner.

Une fois arrivé au bâtiment des filles, nous nous dirigeâmes d'abord vers la chambre de Sophie. Sa colocataire s'appelait Célestine et qui n'avait pas trop l'air bavarde. En fin de compte elle était plutôt sympa et je savais qu'elle et ma soeur allait bien s'entendre. Puis nous les laissâmes et j'embarquais Philippine. Une première du nom de Flore. Elle avait tout le temps le sourire et accueillie Phili avec un énorme câlin. Je savais que ma soeur était tactile et donc qu'elles allaient, elles aussi, bien s'entendre. Je les quittaient avec un sourire d'amusement au lèvres quand je percutais quelqu'un de plein fouet qui sortait de la chambre juste à côté. C'était Estelle, la petite-amie de mon frère, Antonin.

- Tiens ! Tim ! Que fais-tu là ? me demanda-t-elle en me faisant la bise.

- J'accompagnais les jumelles à leur chambre, répondis-je.

- Ah oui ! C'est vrai ! Elles rentrent au lycée cette année ! Comme ma soeur en fait, dit-elle en désignant une personne derrière elle en train de défaire sa valise.

Elle avait les cheveux châtains clairs et des rayons de soleil entrant par la fenêtre lui donnaient des reflets dorés. Elle avait un très beau visage et des doigts fins.

Un étrange frisson me parcourut le dos. Je la contemplait encore lorsqu'elle releva la tête sous l'appel de sa soeur. Ses yeux étaient bleus, d'un bleu un peu gris et doux. Il y avait aussi des reflets verts et un peu de marron. Ses lèvres étaient les plus belles que je n'avais jamais vu, fines, légèrement entrouvertes, laissant entrevoir des dents blanches. Son visage était angélique avec des traits d'une grande finesse.

Nos yeux s'aimantairent un instant, puis se détournèrent aussi vite. Je sentis alors une étrange chaleur dans ma poitrine.

Tout ces regards ne durèrent qu'un instant et Estelle ne s'aperçut de rien. Une ombre se glissa alors dans mon chant de vision et je découvris mon frère arriver avec un autre garçon du même âge que je reconnaissais comme étant le frère d'Estelle. Théophile embrassa ses soeurs et laissa Antonin enlacer sa soeur et l'embrasser. Ils se retrouvaient enfin !

Un sentiment naissait alors en moi. De la jalousie. Je les enviais. Ils étaient tellement heureux, si bien ensemble Je voulais de tout mon coeur avoir un jour cette chance.

La chose la plus effrayante et la plus merveilleuse au monde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant