Notre relation a débuté il y a 2 mois. Nous nous sommes connus, par hasard, sur un réseau social. Je me souviens qu'on s'ennuyait et que le sujet sur l'émission à la mode du moment m'a fait répondre à ton commentaire. Nous avons discuté une bonne partie de la nuit. Le lendemain, tu as répondu au « Bonjour » que j'avais écrit à tous mes suiveux. Depuis, cette conversation ne s'est jamais arrêtée. Nous parlions de tout et de rien, nous apprenions à nous connaitre.
Inévitablement, le sujet du sexe fit son apparition. Notre chimie égalant notre plaisir, nous nous sentions à l'aise pour nous livrer sans tabous. Nous nous échangeons des dialogues et des confessions sans filtre ni tabous, et à chaque fois, nous nous surprenions en allant plus loin. Malgré notre célibat réciproque et nos échanges de clichés osés, nous n'avons jamais eu l'idée de nous rencontrer. Il fallait que ça se fasse de manière naturelle, j'imagine, attendre que le timing fasse son œuvre.
C'est une soirée qui s'annonce chaude. Tu es seule. Tu sens l'ennui te gagner. Comment faire pour contrer ce sentiment? Tu te souviens soudain de notre conversation d'hier soir. Je te disais que je devais me rendre avec un de mes amis dans un chalet, pour y faire un travail. Tu te souviens aussi que moi et l'ami en question aimions notre confort et que dans ce chalet, qui devait nous éloigner de tout, avait tout de même de l'électricité et un spa pour la détente. D'après les autres détails que je t'ai donnés, tu as deviné que cet endroit se trouve à un peu plus d'une heure de chez toi. Malgré de s'être donné notre région de résidence, nous ignorons où l'un et l'autre habite. Tu considères le fait que mon lac-à-l'épaule soit relativement près de chez toi comme un signe. Un signe que tu devais faire le premier pas.
Un petit sourire apparaît sur ton visage en même temps qu'une idée folle dans ta tête. Passer me voir, comme ça, sans prévenir? Et puis pourquoi pas? Ce chalet n'est qu'à plus ou moins une heure de route. Tu te dis que je ne serais sûrement pas mécontent de te voir. Et puis, au pire, que je suis tellement gentil que jamais je ne te renverrais chez toi, si je ne suis pas dans le mood. Tu enfile vite ton maillot et tu montes dans ta voiture.
Quelques fois, sur la route, un doute passe dans ton esprit. Comment un jeune homme en forme comme moi peut s'intéresser à une femme mature comme toi? Une divorcée qui, comme tant d'autres, n'a pas beaucoup d'estime d'elle-même. Un cliché que même Hollywood trouve trop usé. Tu as envie de rebrousser chemin, mais l'excitation du moment te fait changer d'idée. Nos moments virtuels ont été trop excitants. Mes réactions et mes compliments face à tes écrits et photos, je n'aurais pas pu les simulés. Notre dernière séance te revient en mémoire, celle d'il y a deux soirs. Mon râle pendant l'éruption de ma sève ne pouvait pas mentir. Ça sera une merveilleuse surprise pour moi.
La tête pleine, je décide de finir la journée et de prendre une pause dans le spa avant le dodo. Distrait que je suis, j'ai laissé mon maillot chez moi. Tant pis, de toute façon, mon ami n'aime pas être dans l'eau, c'est alors en tenue d'Adam que je vais me faire mouiller. Je ne bois pas d'habitude, mais pour le travail en dehors de la ville, je me suis amené un peu de vin rouge. Pas original, j'en conviens, mais c'est pour moi et je fais ce que je veux. Je suis installé, ma soundtrack préférée sort de mon téléphone, je ferme les yeux et je profite du moment.
J'entends des bruits de pas sur le gravier. Je pense que c'est mon ami qui a une question. Je le prévint que je ne porte rien du tout et que si ça le dérange, il devrait rebrousser chemin. Comme réponse, j'entends un rire féminin. J'ouvre les yeux, le souffle me coupe. Je te vois, avançant vers moi. Je suis très surpris et un peu gêné. Je te demande, un peu en bégayant, ce que tu fais ici? Tu me réponds, en ôtant ta robe et en dévoilant un simple, mais que je trouve magnifique, bikini noir :
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La récompense de l'initiative
Short StoryUn récit écrit de façon expérimentale; une lettre écrite par un homme et s'adressant à une femme, est une première pour l'auteur, pour ce genre littéraire.