Chapitre 3: 𝖀𝖓 𝖕𝖆𝖘𝖘é 𝖉𝖔𝖚𝖑𝖔𝖚𝖗𝖊𝖚𝖝.

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Un passé douloureux
Un passé douloureux







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La journée semblait s'étirer à l'infini, chaque minute pesant sur mes épaules comme un poids mort. Sans mes écouteurs pour me plonger dans un monde à part, le bruit incessant de la salle de classe m'enveloppait et me dérangeait. Les leçons des professeurs se perdaient dans le vacarme ambiant, glissant d'une oreille à l'autre sans laisser la moindre trace dans mon esprit déjà saturé.

Lors du dernier cours, ma concentration n'était pas dirigée vers le tableau mais plutôt vers l'horloge murale, dont les aiguilles semblaient se mouvoir à une vitesse désespérément lente. À 14 heures et 29 minutes, mon impatience atteignait son paroxysme. Tout ce que je voulais, c'était fuir cette classe et retrouver un peu de liberté.

_ Morgane ?

La voix autoritaire du professeur me sortit brutalement de mes pensées. Je baissai la tête avec un frisson parcourant ma colonne vertébrale.

_ Quels sont les domaines de la microbiologie ?

Je fouillai frénétiquement dans ma mémoire, cherchant des bribes de connaissances sur les microorganismes et leurs propriétés. Mais, face à la question, tout semblait s'évanouir. Le cours des SVT en fin de journée n'était pas vraiment motivant, et je me demandais si cela avait du sens. Juste au moment où je m'apprêtais à balbutier une réponse approximative, la sonnerie retentit, comme un coup de feu qui marquerait la fin d'une course. Je me levai de ma chaise, un souffle de soulagement échappé de mes lèvres. Sauvée par le gong, ou plutôt par cette sonnerie libératrice.

Je pris mon sac à la hâte, sentant l'adrénaline me pousser à me diriger vers la sortie. En un éclair, je me ruai vers l'ancienne salle de classe où j'avais passé la matinée.

En y arrivant, je cherchais mes écouteurs partout : dans les pupitres, sous les chaises, dans la corbeille, etc. Mais aucune trace de mes auditeurs. Je sortis de la classe, déprimée. Autant en acheter d'autres. Ça faisait plus d'un an que j'avais ceux-là, mais je les chérissais quand même.

En sortant du bâtiment, j'aperçus l'abruti adossé contre un mur près du portail, une cigarette coincée entre ses lèvres et les mains enfouies dans les poches de son jogging. Il avait enfin ses deux paires de baskets. Son look de Bad boy n'était pas sans charme, mais c'était bien le seul point positif que je pouvais lui accorder.

Nos regards se croisèrent et un frisson me parcourut. Ses yeux sombres semblaient contenir des abysses insondables, comme s'il pouvait plonger dans l'âme de quiconque croisait son regard. Je tentai de l'ignorer en passant à côté de lui, mais il me stoppa brusquement en saisissant mon avant-bras.

_ Qu'est-ce que tu me veux ? demandai-je en repoussant sa main.

_ Attends, dit-il.

Il fouilla dans les poches de son pantalon et sortit mes écouteurs, les tenant entre deux doigts. Mes yeux pétillèrent de reconnaissance et je les arrachai aussitôt de sa main.

_ Il est où mon merci ?

Je levai lentement les yeux vers lui, le dévisageant avec froideur.

If you knewOù les histoires vivent. Découvrez maintenant