43| Le gendre parfait

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Elisabeth

Dans le bar, l'atmosphère est chargée d'une tension palpable. Chacune s'en fait pour son compagnon. Soudain, le grincement du portail principal rompt le silence oppressant, suivi de près par le rugissement distinctif d'un moteur de Harley. Le bruit inattendu, nous fait toutes bondir de nos sièges.

— Qui ça peut bien être ? murmura Tante Lucie.

— Le prospect n'est pas à son poste ? questionne Mady, fronçant les sourcils.

Rapidement, je me dirige vers la porte, mes pas résonnant sur le plancher du bar. Je tourne la clé dans la serrure avec une main ferme, sécurisant l'entrée puis je fais signe aux autres de rester silencieuses.

— Zely, va voir dans le bureau de Damon qui ça peut bien être, lui dis-je d'une voix ferme.

Les images de surveillance du club house sont toutes connectées à son ordinateur. Alors que Zely s'y dirige, un bruit sourd retentit contre la porte. Mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine. Je sors mon arme coincée à l'arrière de mon jean. Derrière moi, ma mère, Blaire et Zely font de même, toutes prêtes à défendre le club et ses habitants si nécessaire.

— C'est moi, Juice !

La voix familière du VP, légèrement essoufflé, perce le silence. Je relève les yeux brusquement, retenant mon souffle un instant avant de déverrouiller et d'ouvrir la porte.

— Juice ! s'exclame Mady en s'approchant.

J'ai à peine entrouvert la porte que je me précipite dans les bras de Juive, le soulagement m'envahissant. Nous n'avions aucune nouvelle depuis qu'il avait réussi à échapper à la fusillade pour appeler les renforts. Nous ne savions pas s'il s'était fait attraper aussi ou non. Zely et Mady se joignent à moi, serrant le VP des Black Angels dans une étreinte collective quand Juice émet de petits gémissements de douleur, nous obligeant à le relâcher aussitôt. Ce n'est qu'à ce moment que je remarque qu'il est blessé.

— Je suis très content de vous voir aussi, les filles, mais j'ai très mal, parvient-il à articuler avec une grimace.

Il soulève son pull pour nous révéler une blessure par balle au niveau de son flanc. La balle semble l'avoir juste effleuré mais la blessure n'est pas moins grave.

— Laissez-le entrer, ordonne ma tante Ruby.

Mady et Zely l'aident à marcher en passant chacun de ses bras autour de leurs épaules. Elles l'installent sur le canapé alors que Charly s'approche de lui naturellement.

— Salut, beauté, lance-t-il, un faible sourire aux lèvres malgré la douleur.

Charly fait de même avant de commencer à l'ausculter avec l'aide de ma tante.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Zely en observant chaque geste de soins apporté à son VP.

— Je me suis éloigné pour avoir un meilleur angle de vue et descendre les enfoirés qui nous mitraillaient, commence-t-il avant de grimacer lorsque Charly touche une côte sûrement blessée.

Elle lui lance un regard désolé alors qu'il continue.

— J'ai réussi à en avoir quatre, mais ces enfoirés de néo-nazis avaient déjà fait un massacre. J'ai voulu redescendre quand ça s'est calmé, mais quand je suis arrivé dans la tente, il n'y avait plus personne.

Il continue de raconter son récit, parsemé de bruits de douleur lorsque les deux soignantes touchent des zones sensibles.

— J'ai essayé de retrouver leur trace, je savais qu'ils allaient trouver un moyen de récupérer nos armes planquées dans la tente de nourriture. Je m'y suis dirigé, mais c'était trop tard. Je les ai vus se prendre des fléchettes tranquillisantes comme des animaux, bordel.

Black AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant