Iria (en réécriture)

Je te dépose ?(corrigé)

Mardi, 15h57

Caleb avançait à pas feutrés dans les couloirs presque déserts du musée. Le silence lui paraissait pesant, chaque craquement sous ses baskets résonnait comme une alarme. Il jetait des coups d'œil nerveux autour de lui, veillant à ne pas se faire repérer.

Au loin, il aperçut Abby. Elle marchait vite, le regard fixé devant elle, les bras croisés comme pour se protéger de quelque chose d'invisible. Caleb fronça les sourcils. Elle s'arrêta devant une porte au fond d'un couloir interdit aux visiteurs. Il reconnut le numéro inscrit sur la plaque : 351.

Il se colla contre le mur, juste à côté de l'encadrement de la porte, et attendit quelques secondes. Puis, avec une lenteur calculée, il se pencha légèrement pour regarder par la petite vitre en hauteur.

À l'intérieur, il vit Monsieur Clarkson. L'homme tenait un téléphone dans la main. Il le faisait tourner lentement entre ses doigts, un sourire malsain aux lèvres. Caleb reconnut aussitôt l'étui turquoise avec un petit sticker en forme de cœur :
C'était bien celui d'Abby.

– C'est lui qui avait son téléphone ?
Murmura-t-il pour lui-même, les poings serrés.

Abby, elle, restait debout, immobile, les yeux rivés sur le sol. Elle ne disait rien. Juste... elle attendait. Ou redoutait.

– Mais pourquoi il lui rend pas ?
Chuchota Caleb, de plus en plus tendu.

Puis, sous ses yeux, Clarkson s'approcha brusquement d'Abby, lui agrippa les cheveux et lui força la tête à se lever. Elle sursauta, étouffa un cri. Caleb sentit une rage brûlante lui monter au ventre. Il allait ouvrir la porte quand une voix forte surgit derrière lui.

– Hé toi ! Qu'est-ce que tu fais ici !?

Caleb se retourna vivement. Une femme de ménage se tenait derrière lui, les bras croisés, l'air soupçonneux.

– Je... euh...

– T'as rien à faire là ! Retourne dans la grande salle, tout de suite !
Ordonna-t-elle, le regard dur.

Caleb baissa les yeux, ravalant sa frustration.

– Oui, oui pardon...
Murmura-t-il, la mâchoire crispée.

Il fit demi-tour, s'éloigna en trottinant jusqu'au croisement du couloir, mais au lieu de continuer, il bifurqua rapidement et se cacha derrière un grand pilier décoratif. Il jetait des regards derrière lui, l'oreille tendue.

Mais depuis sa nouvelle cachette, impossible de voir ou d'entendre ce qui se passait dans la pièce. Le mur était trop épais, la porte trop loin.

Il frappa doucement son front contre le pilier.

– Putain... Abby... qu'est-ce que je fais...
Murmura-t-il, rongé par l'inquiétude.

..

...

Dans le hall du musée, en fin de sortie scolaire

– Ça fait quoi d'être président des élèves ?
Demanda Iria avec un petit sourire en coin, les bras croisés.

– Je sais pas trop...
Liam haussa les épaules, les mains dans les poches.
– Franchement, ça change rien. Tu veux que je sois honnête ? Mon père, depuis qu'il est gamin, il a toujours été le "chef" partout où il allait. Il m'a toujours dit que c'était normal que je fasse pareil. Alors je me suis présenté... pour voir. Pour savoir ce que ça faisait d'être celui qu'on écoute.