Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de vérité

Chapitre 13: Le Messager

            L'air glissait sur sa combinaison, le paysage défilait sous ses yeux : les prairies et les forêts précédaient les lacs. Depuis qu'il avait traversé le banc de sable, le groupe expéditionnaire avait été rejoint par les unités blindées. Sylvain avait mis un temps avant de les remarquer, mais peu pour les reconnaître. Elles étaient composées de vétérans qui, dans leur tank, avaient pour mission de bombarder le Messager d'obus. Leur mission était de l'éloigner des brigades mobiles. Ceci grâce au recul infliger par leurs tirs sur le monstre.

            Tous. Ils devaient tous se protéger les uns les autres. Aucune erreur ne serait permise car elle pourrait être fatale. La tension commençait à monter alors que tous se suivaient en file indienne à plus de deux-cents kilomètres heure. L'appréhension, la peur, l'excitation et la terreur se mélangeaient, créant une ambiance étrange.

            Tous étaient extrêmement nerveux mais pas le capitaine qui paraissait dans son élément. Il encourageait les troupes, les motivait mais lorsqu'une nuée de corbeaux passa au-dessus de leur tête : le capitaine se tut. Le temps se suspendit quelque instant pour permettre à tous d'admirer ces magnifique oiseaux sombres. L'ancien Atlante en était ému, il avait toujours rêvé de voir des oiseaux. Il versa une petite larme qui apaisa son appréhension. Batiste quant à lui sembla se tendre sur le champ et paru terrifié. Enfin, c'est ce que traduisit sa voix lorsqu'il dégaina son pistolet et commença à les canarder en vol :

            « Saloperies de charognards de merde, retournez en enfer ! Cria-t-il alors qu'il vidait son chargeur sur les corbeaux.

            — Capitaine, vous allez bien ? S'inquiéta Œil de tigre pendant que les corvidés tombaient comme des mouches.

            — Vous savez j'en ai vu des Messagers massacrer mes camarades mais les corbeaux sont bien pires. Ces vicieux, ils attendent, guettent votre mort pour pouvoir souiller votre dépouille. Les Messagers quant à eux ont la décence de laisser votre cadavre en paix mais pas ces horreurs. Expliqua-t-il après avoir rangé son arme. »

            Cette intervention fut suivie du silence. Seul le vrombissement électrique des véhicules résonnait. C'était le calme avant la tempête.

            Sylvain sentait la panique monter en lui alors il se focalisa sur des détails. Il calcula l'autonomie de sa batterie, chargée à quatre-vingt-quinze pourcents. Il compta le nombre de missiles qu'il possédait. Il prit le temps de détailler les trois qui étaient chargées sur ses mains. Il voyait ces missiles comme des griffes. Des griffes qui lui rappelaient un héros d'un film qu'Éric les avaient emmené voir au musée, mais dont il ne se souvenait plus du nom.

            Œil de Tigre ne tarda pas à annoncer :

            « Messager en visuel !

            — Tous en compo cœur ! Ordonna le capitaine.

            — Bataillon blindé, formé la défensive vectorielle ! Ajouta une voix inconnue.

            — Je veux les esquades paires en branche droite et les impaires en branche gauche. Préparez-vous ! Impact dans dix minutes. Les esquades douze et vingt-trois je vous veux en assaut losange ! Exigea le capitaine. Otto tu me les couvres ?

            — Affirmatif Batiste, vous avez entendu ? Couverture du losange ! Répéta la voix. »

            Sylvain réagit vite, il suivit Œil de tigre qui vira à droite pendant que d'autre partaient à gauche. Derrière, les unités blindées formaient un V les canons pointées vers la tâche sombre. Celle-ci grossissait de plus en plus, jusqu'à former la silhouette du monstre que tous avaient combattu en simulation. Or, ce n'était pas une simulation. Cette fois-ci, le montre était bel et bien là en chair et en os. Sa taille était terrifiante et son cri horrible. Ce fut tel qu'Œil de tigre faillit manquer le signal. Puis remis de ses états, il partit pleine droite comme à l'entrainement.