GEORGIA

28. Père et Fils.

POINT DE VUE DE GEORGIA :

Sergei blessé physiquement.

Vitaly blessé psychologiquement.

Le père comme le fils n'étaient pas évident à comprendre. J'avais caché à Vitaly le fait que je connaissais très bien son père et actuellement, cela me mettait en porte à faux. Bien que je ne le regrettais absolument pas, les répercussions n'étaient pas des plus agréables. Je ne pensais pas que le fait de voir Vitaly s'éloigner de moi aurait autant pu me blesser.

Étais-je prête à ce que le futur parrain de la Bratva m'en veuille de nouveau s'il apprenait que j'étais au courant de l'état de santé déplorable de son père ?

Voir les Varlamov s'éloigner pour un secret, pour moi, me brisait littéralement le cœur. Les deux s'aimaient sainement, ils avaient tous deux fait le deuil d'une personne qu'ils avaient aimé à en mourir. La femme de l'un, la mère de l'autre. Je refusais de les voir se déchirer pour moi.

En entendant la porte d'entrée claquer, je ne pus réprimer un sursaut. Lorsque Vitaly entra dans mon champ de vision, je restais figée dans le canapé. Alors que j'attendais ou plutôt, j'espérais retrouver son habituelle douceur, mon cœur se resserra à l'instant même où le brun passa devant moi sans me jeter un seul regard.

Il attrapa la bouteille d'alcool mais je me levais pour l'empêcher de boire davantage.

— Tu arrêtes, assénais-je fermement en posant ma main sur la bouteille en verre.

— Et au nom de quoi ? cracha-t-il en levant les yeux au ciel.

J'écarquillais les yeux en sentant l'odeur du rhum me parvenir aux narines.

Il a bu.

— Au nom du peu de dignité qu'il te reste, sifflais-je.

Je tentais de lui retirer la bouteille, mais il leva la main plus haut pour m'empêcher de l'atteindre. Je reculais, ne comprenant pas ce comportement de la part de Vitaly.

Il est complètement bourré.

— Ça te fait quoi Georgia ? me lança-t-il.

Je ne répliquais rien, attendant qu'il poursuive. Vitaly n'était pas dans son état normal, il n'agirait jamais de la sorte sinon. C'est impossible.

— Ça te fait quoi de savoir que c'est à cause de toi que ce mariage a eu lieu ? À cause de ta vie de merde ? lâcha le brun en buvant une gorgée d'alcool au goulot du contenant.

J'inclinais légèrement la tête, encaissant difficilement le coup de sa part. C'était comme si, vu que ça venait de Vitaly, ce goût amer était encore plus atroce. Pourquoi ? Parce que j'étais attachée à lui.

Un reproche, même le plus infime, fait toujours plus mal lorsqu'il vient de quelqu'un que nous aimons.

C'est pour cela que si la personne nous aime, elle doit faire attention à sa manière de nous dire les choses.

— Tu penses que ça me fait mal ? dis-je finalement en croisant mes bras.

La confiance en soi vient doucement par le mensonge. Première étape pour se donner du courage ? Faire semblant d'être à l'aise dans toutes situations.

— Tu penses que tes reproches réussiront à te faire oublier que ton père m'a parler de Miranda Varlamov ?

Le Russe lança la bouteille contre le mur, ce qui l'a fit voler en éclats. Il se rua sur moi et me plaqua contre le mur opposé à la cheminée. Ses mains sur mes épaules, ma tête ayant claquée contre la pierre, ma tête bien relevée pour lui faire face, j'arquais un sourcil.