Hasta la muerte (terminé)

Chapitre 23 : Les premiers rayons de soleils

Je descends les escaliers le sourire aux lèvres. Après deux jours passés enfermée chez moi à broyer du noir et des nuits remplies de cauchemars, j'ai décidé de me reprendre en main. Tayden ne s'est pas pointé depuis mon entrée à l'hôpital. Je ne sais pas combien de temps durera cette paix mais je préfère profiter de tous ces rayons de soleil oubliant l'orage avant qu'il ne revienne. Cette journée s'annonce ensoleiller. Mais mon enthousiasme s'envole aussitôt que je croise le regard de ma mère.

— Où vas-tu ?

— Je repars travailler. Je ne peux pas rester indéfiniment à la maison.

— Viens. J'ai à te parler.

Inquiète, je m'avance vers elle. Elle m'indique de m'assoir mais je refuse. Je suis terrifiée par ce qu'elle s'apprête à me dire.

— Mamá ?

— C'est à propos de Tayden.

Ses mots me tétanisent. L'estomac noué, la tête qui tourne, des millions d'hypothèses sur ce qu'elle va m'annoncer se forment dans mon esprit.

S'en est-il pris à Valencia ? Je suis prise de nausée.

A-t-il une des problèmes avec la justice ? Sa maman est-elle morte ? Cette hypothèse me terrifie. Si cette si douce femme a succombé à sa maladie, alors il sera anéanti. Sa seule source de joie s'éteindra pour laisser entièrement la place à la colère et la violence. Il fera de moi son souffre-douleur, il m'anéantira pour que je lui ressemble. Il refusera d'être seul dans sa douleur et par conséquent, c'est moi qui en payerai le prix. Il va me faire sombrer.

— Qu'est-il arrivé ?

— En rentrant, sa maman...

Ses mots restent en suspense. J'ai la gorge si nouée que je ne parviens pas à prononcer le moindre mot. Je vois le couteau glissait contre la fine corde sous mes pieds et j'appréhende ma chute prochaine.

— Elle l'a trouvé inconscient. Et lorsque les pompiers sont arrivés, il était déjà mort.

Ma respiration se coupe. Les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles. Le visage de ma mère se floute. La pièce semble tanguer.

— De quoi est-il mort ? Je demande sonnée.

— Overdose. Des tas de seringue ont été retrouvés dans sa maison.

Dans un premier temps, je n'arrive pas à y croire. Tayden se drogue en soirée mais je ne l'ai jamais vu se piquer, préférant l'inhaler. Et je ne pensais pas qu'il en prenait chez lui, tout seul qui plus est, mais cela parait logique ; un dépendant n'attend pas d'être accompagné.

Et puis soudain, je flanche, mes jambes se dérobent sous mon poids. Mes poumons se gonflent d'oxygène. Au sol, les mains sur le visage, je fonds en larme.

C'est une honte de se réjouir de la mort de quelqu'un mais je ne peux pas refouler ce sentiment de soulagement qui me gonfle le cœur. Le danger est enfin loin de ma famille, de moi et même d'Ace. Je peux retrouver ma vie d'avant. Je semble libérée de toutes ces chaines qui m'entravaient. Mon cœur implose de joie. Je peux à nouveau respirer convenablement.

Ma mère s'accroupie pour me prendre dans ses bras. Avec lenteur, elle me caresse le dos. Si elle savait que je n'ai aucune peine pour la mort de mon ex-petit-ami, elle ne prendrait pas cette peine. Je ne cherche même pas à savoir où elle a chopé l'info préférant ne pas douter de la fiabilité de ses propos.

Je remercie le ciel de l'avoir puni. Il va payer tous ses crimes et en Enfer il pourrira. Ces pensées m'emplissent de joie. Il va payer. Il va payer. Il va payer.