III.

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—Tu en es sûr ? As-tu mûrement réfléchi à la décision que tu t'apprêtes à prendre Lombardi ?

—Oui, Inspecteur, j'en suis certain.

—Donc tu veux que la demoiselle loge chez toi...Écoute, je sais bien que la mort d'Élise a laissé un grand vide en toi, mais si c'est pour le combler que tu veux la loger, alors crois moi, c'est une mauvaise idée.

—Je croyais vous avoir demandé à tous de ne plus prononcer son prénom ni de parler d'elle.

—Réponds à ma question Lombardi! Tu dois te concentrer sur le présent, c'est la seule chose qui importe, sur ce j'ai vraiment besoin de savoir tes réelles intentions quand tu as pensé à prendre cette décision

—Premièrement ça n'a aucun rapport avec mon passé, j'ai pris cette décision pour me faire pardonner, pour rendre service et lui éviter certains mauvais traitements qui l'attendent si elle reste ici, j'y tiens.

—Bien, allons demander son approbation.

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Une vraie tête de mule cette femme, c'est pas possible !

—allez, soyez raisonnable! J'insiste sans mauvaise foi! Résidez chez moi le temps qu'il faudra jusqu'à ce qu'un de vos proches viennent vous chercher, lui suppliais-je

Elle n'arrêtait pas de secouer violemment la tête en signe de total refus, je pense qu'elle aime qu'on la supplie

—écoutez-moi, demoiselle! Disais-je avec un éclat de colère ; Si vous ne rentrez pas avec moi, ils vont vous enfermer dans une salle de rééducation psychiatrique, vous dormirez sur des matelas très dure, ils vous nourriront avec des plats que vous n'aimeriez sûrement pas manger j'imagine, vous allez vous ennuyer ici! Ils vont vous faire passer une série de tests et d'exercices et ce jusqu'à ce que vous recouvriez la mémoire, peut-être que ça prendra plus de temps que prévu en attendant que l'un de vos proches vienne, c'est ça que vous voulez ?

L'inspecteur me dévisagea, je me rendis compte que je m'étais emporté un tout petit peu. J'ai essayé toutes mes techniques de persuasion, je lui ai même fait les yeux doux mais elle ne semblait toujours pas céder à l'idée de rester. Après trois jours d'observation et des soins, le docteur rendait sa liberté à la jeune femme, mais étant toujours atteinte d'amnésie rétrograde ou amnésie d'évocation (qui se caractérise par l'impossibilité de plus en plus prononcée de se rappeler les faits passés) et de l'aphasie (qui est une perte partielle ou complète de la capacité à s'exprimer) le docteur ne pouvait la laisser répartir d'autant plus qu'aucun membre de sa famille ou ses proches ne se sont présentés à l'hôpital. Je ne pouvais la laisser moisir dans la salle de rééducation, et je ne voulais plus payer les soins de séjour à l'hôpital, je voulais l'emmener chez moi. Mais malheureusement elle semblait être catégorique.

—Mademoiselle, je suis l'inspecteur Jones Lombardi, je suis chef de la brigade policière de la ville et Jane est mon neveu, si vous n'avez pas confiance en lui je tiens à vous en dissuader, vous serez bien traitée, au cas contraire, si vous avez simplement le désir de rester ici à l'hôpital, nous nous plierons à votre volonté et Jane et moi-même s'assurerons que l'on prenne soin de vous dans les meilleures conditions possibles, faites nous savoir ce qui vous conviendrait

J'éxpirais un grand air à bout après plusieurs tentatives de persuasion, les SDF du monde entier lui en voudraient énormément s'ils l'apprenaient, j'insistais à nouveau la regardant droit dans les yeux, pour la dernière fois. Après tout si elle se sent à l'aise là et veut y rester, qu'à cela ne tienne, mes remords finiront tôt ou tard par s'estomper.

Amnésique: La petite histoire d'Émeraude Kabila Où les histoires vivent. Découvrez maintenant