Soulmates - Rin Itoshi

Partie 1 : Rin Itoshi

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Et à partir de là, ce fut la fin du match.

L’équipe du Blue Lock venait de remporter le match contre les U20, ce qui incluait le remplacement direct de tous les joueurs de ces derniers. Je devrais me réjouir ? La bonne blague. J’étais plus enragé qu’autre chose, pas parce que l’équipe avait gagné – ce serait complètement vide de sens, si nous comptons le fait que perdre n’est jamais une option pour moi, Rin Itoshi. Non, si j’avais autant la rage, c’est parce que le but décisif – qui devait être marqué par moi, et moi seul – a été effectué par cet enfoiré d’Isagi Yoichi, encore. Ce fumier s’en était encore sorti et brillait à présent sous le feu de tous les projecteurs du Japon, tout ça parce que cette putain de chance lui a encore souri. Même mon grand frère, celui à qui je devais impérativement prouver ma valeur afin de lui faire taire sa sale gueule d’arrogant, s’est « incliné » face à lui. Le fait d’y penser à cet instant, alors que je me trouvais assis sur le haut d’une petite colline, seul et face à la mer située devant moi (un environnement de solitude qui avait pour don de m’apaiser), me fit bondir intérieurement de colère. Je fermai fortement les yeux, comme si je pensais que l’obscurité allait parvenir à effacer ce douloureux souvenir ; que suis-je fou. La seule chose qui pouvait me faire oublier ce désarroi, c’était la vengeance.
Oh oui, j’étais bien déterminé à me venger, afin de faire taire une bonne fois pour toutes, ces incapables qui pensaient me surpasser moi, Rin Itoshi. Ce n’est pas pour rien que mes résultats au BL étaient bien au-dessus de tous les autres ; parce que je suis le meilleur. Je suis le meilleur et je le resterai, putain.

Putain.

Putain.

Je me relevai de la petite colline avant de me retourner et quitter ce paysage paisible. La dernière fois que je me suis retrouvé ici, dans ma ville natale, c’était avec Sae, la veille de son départ. Ce souvenir, qui a beau m’horripiler aujourd’hui, hante mes pensées chaque jour.
Sae Itoshi, mon grand frère. La seule personne avec qui je possédais une complicité sans faille, est devenu mon rival principal. C’est lui qui m’a appris le football, qui m’a tout appris. Il m’a pratiquement élevé, et pour cause, le boulot de nos parents à l’étranger. Jusqu’à aujourd’hui, mon grand frère a toujours été présent pour moi. Et maintenant… il me regardait comme si j’étais un total inconnu à ses yeux. Un étranger sortant de nulle part, un insecte à écraser sans pitié.

Mes poings se serrèrent : un sentiment à la fois de colère et d’excitation s’était emparé de moi lorsque j’ai su que j’allais l’affronter lors du match contre les U20. Pour moi, c’était une occasion en or pour lui prouver ma valeur, et je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur si je ne voulais pas recroiser son regard dédain d’arrogance et de pitié. Et quand il s’est tenu, juste à côté de moi, avant d’entrer sur le terrain… putain de merde, cet enfoiré ne m’avait même pas adressé ne serait-ce qu’un regard, ni même un petit « bonjour », ou un hochement de tête. Je vous l’ai dit, un étranger à ses yeux étais-je, un putain d’étranger.

Néanmoins, quelque part, je lui en étais – un peu, mais rien qu’un peu – reconnaissant. Lorsqu’il m’a complètement rejeté, m’observant avec cet air de dégoût, la colère et la rage que je ressentais pour lui s’est transformé en une force incontestable, une force qui m’a permis d’arriver jusqu’ici et d’écraser tous ceux que je voulais écraser, sans retenue. Personne, de toutes ces années n’avait été épargné. Le seul, qui avait réussi à me passer au-dessus, était Isagi Yoichi.

« En tout cas, pour l’instant ».

Et merde, parler de tout ça m’a carrément saoulé. Il fallait que je pense à autre chose, durant ces trois semaines de vacances que le Blue Lock nous a accordé. Mais comment ? Le foot a toujours été ma source de motivation. C’était devenu une drogue, une dépendance, et je ne voyais actuellement pas ce qui pourrait me faire…

Bip-bip ! Mon téléphone vibra subitement dans la poche de mon pantalon. Je le sortis avant d’y voir une petite notification indiquant qu’une sortie entre des élèves de mon ancien lycée allait s’organiser ce soir. J’haussai un sourcil : un karaoké, sérieusement ?

Je soupirai d’agacement avant de ranger mon téléphone. Comme si j’avais que ça à faire d’aller à un karaoké avec des individus qui ne m’intéressait pas le moins du monde…

« Mais tu n’as que ça à faire, Rin ».

- Putain…

Et puis de toute façon, qu’est-ce que j’avais à perdre en y allant ? Il fallait bien que je me change les idées non ?
Et puis, si jamais ça m’emmerde, j’ai qu’à retourner chez moi, tout simplement.

- Bon.

Je quittai définitivement le paysage derrière moi afin de rentrer chez moi, me préparer pour ce misérable karaoké de merde.

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NDA : Rin Itoshi n'était pas le premier personnage qui m'inspirait (surtout que bon, on peut pas dire que c'est mon joueur préféré du BL) mais voilà, je voulais explorer sa personnalité dans un contexte plus sentimental pour les curieux 🤭