30 jours pour survivre

J-22

Pdv Djilsi :

Les heures défilent. 1h, 2h, 3h, 4h, .. et je n'arrive toujours pas à fermer l'œil.

Depuis que j'ai éteins Twitch et mon ordi, je n'arrive plus à penser à rien. Rien du tout. À part à lui.

Lui et son éternel petit sourire en coin qui me fait fondre, lui et ses adorables fossettes quand il rit, lui et ses yeux noisettes et pétillants, lui et ses petites boucles brunes qui lui retombent parfois devant les yeux, lui et son petit air angélique, lui et sa douce voix qui me fait oublier le monde autour..

Putain mais qu'est ce qui m'arrive ??

J'ai jamais été si perdu.. Pourquoi je pense sans cesse à lui et tous ces détails, pourquoi?? Ça m'est jamais arrivé de ressentir ça quand je suis avec mes potes. Mais lui, c'est différent.. Je sais même pas ce qu'on est tous les deux. Des amis? On a jamais vraiment su s'entendre donc non, pas vraiment. Des collègues? Des "ennemis"? 

Ça m'étonnerais car habituellement mes ennemis j'ai plus envie de leur péter la gueule que des les embrasser.

Je me rendis soudainement compte de ce que je venais de dire et rougis fortement. Embrasser Maxime? Naan jamais de la vie. Je peux rien ressentir pour lui, c'est un mec! Les mecs peuvent pas aimer des mecs, non? C'est ce qu'on m'a toujours répété toute ma vie.. Donc c'est non.

Mais alors qu'est ce qui m'arrive?? Il faut que je me contrôle, si quelqu'un venait à apprendre tout ce dont je pense à ce moment même..

Je blêmis à cette idée et paniqua encore plus.

Le seul moyen c'est de prendre mes distances, le voir le moins possible. C'est la seule issue..

Cependant, j'ai beau essayer de me convaincre de tout ça, son visage me reste en tête. Sans cesse.

Je sort brusquement de mon lit et décide d'aller me promener pour sortir Maxime de mes pensées. Oui c'est vrai, je déteste les promenades, surtout à 4h du matin, mais j'ai vraiment besoin de me changer les idées. 

J'attrape ma veste au passage et sort en vitesse de mon appartement. L'air glacial me frappe de plein fouet. Bon au moins je suis trop occupé à réfléchir de comment ne pas me transformer en glaçon pour penser à Maxime.

Les rues sont désertes, la nuit est sombre et sans étoiles, les seules lumières sont celles des lampadaires qui éclairent doucement la ville. 

J'ai du marcher pendant une heure au moins. Je relève la tête et me rend compte que je ne connais pas ce quartier. Génial, je suis paumé à l'autre bout de la ville.

Gelé et à bout de force, je m'adosse contre un mur à côté d'un lampadaire.

Soudain, une lumière s'éclaire et vient m'éblouir la vue. Elle provient d'un balcon de l'immeuble juste en face de moi. J'aperçois un jeune homme s'adosser à ce même balcon en fumant une cigarette.

Qu'est ce qu'il fout debout à même pas 5 heures un dimanche matin? Je frissonne de froid une énième fois et jette un dernier regard au balcon avant de me préparer à partir.

Pdv Maxime :

Ça fait je ne sais pas combien de temps que je fixe le plafond au dessus de ma tête. Je tourne ma tête vers mon réveil et vois affiché 4:37. J'en viens à me demander quand était la dernière fois que j'ai fait une nuit complète..

J'aime pas la nuit. Je suis juste là, allongé sur mon lit et cherchant désespérément le sommeil. Je suis seul, et confronté à mes multiples problèmes et angoisses.

Je repense à hier soir, et au comportement de Djilsi. Je comprends plus rien, on s'est jamais bien entendu, certes, mais ça allait mieux il y a quelques jours, j'avais presque espéré qu'on puisse être ami..

Puis ce gros con de Djilsi à tapé un crise dans le studio et m'a royalement ignoré le reste du temps. Qu'est ce qui lui prend? Je lui ai rien fait.. Ptêtre que je mérite juste pas d'être aimé par les gens.

D'ailleurs, qu'est ce qu'il foutait sur mon live s'il ne m'aime pas? Surtout qu'il s'était contenté de répondre un "tg" au message que je lui avait envoyé, toujours aussi sympa le Sidjil.

Saoulé par mes propres pensées et sachant que, dans tous les cas, je ne finirais pas par m'endormir, je sors de mon lit.

Je m'étire péniblement et pars allumer une cigarette sur mon balcon. L'air est toujours aussi froid, mais je m'en contre-fiche.

Je replonge dans mes pensées et balaie d'un coup d'œil la rue déserte. 

Mon regard s'arrête sur un jeune homme adossé en bas, contre le mur de l'immeuble d'en face.

Il a l'air d'avoir froid, mais il est plutôt mignon.. Je l'observe un peu plus attentivement, et me fige soudainement.

Il ressemble étonnement beaucoup à Djilsi. Mais genre vraiment beaucoup.

Ledit jeune homme relève sa tête en ma direction, et cette fois il n'y a plus de place au doute: les doux yeux bruns qui se plongent dans les miens sont bien ceux de Djilsi.

Il me reconnais aussi et se fige à son tour. On reste je ne sais combien de temps comme ça, moi adossé à mon balcon, lui me regardant d'en bas. On se croirait dans Roméo et Juliette..

Aucun de nous deux ne dévie son regard, je sens mon cœur accélérer une énième fois, et des centaines de papillons me retournent l'estomac. Le temps est comme arrêté, et rien ne semble pouvoir dévier ses yeux des miens.

Je laisse mon regard plongé dans le sien, mais Djilsi à soudainement l'air de paniquer. Il se redresse rapidement, regarde furtivement autour de lui et prend ses jambes à son coup.

En courant, il me jette un dernier regard.. et se prend le lampadaire devant lui de plein fouet. 

Je me retiens d'exploser de rire et m'étouffe à moitié avec la fumé de ma cigarette à la place. Un moment après qu'il soit parti, je frissonne à mon tour et retourne dans mon appart.

Pdv Djilsi :

Maxime. C'est lui le jeune homme adossé à son balcon. Encore lui. Toujours lui. Où que j'aille, le monde me ramène à lui.. 

Je l'observe un instant, il fixe le ciel d'un regard perdu. Il ne sourit pas et est juste là, une cigarette à la main. Sans savoir pourquoi, mon cœur se serre en imaginant Maxime triste.

Je sens d'ailleurs mon cœur réaccéléré, et détourne mes yeux. Je respire un bon coup et risque un dernier regard en sa direction. 

Je me fige et rougit en m'apercevant que cette fois, il me regarde également. 

Mon regard se perd dans le sien, je n'arrive plus à détourner les yeux ; mon cœur fond un peu plus à chaque instant. 

C'est justement cette douce sensation qui me fait retourner à la réalité. Je ne peux pas. Je ne laisserai pas mon cœur entre ses mains, c'est impossible.   

Je panique une nouvelle fois et réfléchit à toutes les options pour me sortir d'ici. Je n'en vois qu'une seule valable : la fuite.

C'est lâche, je sais, mais je ne peux rien faire d'autre.

Je commence donc à courir dans la direction opposé de cet immeuble, mais ne peux m'empêcher de lancer un tout dernier regard à Maxime.

J'aurais aimé pouvoir me perdre un peu plus longtemps dans ses yeux, mais je rentre violement dans un lampadaire.

Après être tombé au sol et avoir insulté le lampadaire de merde, je me relève péniblement mais en vitesse. Honteux, je préfère ne pas m'attarder plus longtemps ici ; je repars en courant, mais en regardant devant moi cette fois-ci.

Une fois arrivé à mon appartement, je referme la porte et me laisse glisser contre celle-ci. Je peux enfin reprendre mon souffle et laisser les battements de mon cœur se calmer.

Je prends ma tête entre mes mains et soupire un coup, je m'étais pourtant bien dit de sortir pour ne justement plus penser à Maxime, et l'inverse vient de se produire. Absolument tout me ramène à lui, comment pourrais-je ne pas y penser?

Il faudra bien que je trouve une solution..

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