Chapitre 9 - La rentrée, ou l'art de déprimer en y pensant

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Le jour de la rentrée était sans doute l'un des plus pénibles pour Elysio. Auparavant, il aimait cette journée, synonyme de retour à Poudlard. Mais à présent, il comprenait ce que des élèves normaux ressentaient : rentrée signifiait retour aux problèmes. La perspective de passer plus de 8 heures dans le même train qu'un Harry râleur ne lui avait pas vraiment donné envie de prendre le Poudlard Express. Il sentait croître entre lui et ses amis un fossé grandissant, qu'il ne pouvait pas expliquer. Il avait eu besoin de passer du temps avec sa famille, et c'était ses amis qui le lâchaient.

L'affrontement qu'il avait eu avec Voldemort lui avait appris une chose très importante sur lui-même. Et il en arrivait à une conclusion plutôt affligeante : il n'avait pas du tout sa place à Gryffondor. Il n'avait ni courage ni hardiesse, et ne partageait pas l'impulsivité de ses camarades. Face à un Mage Noir, il avait préféré fuir, et il aurait fait n'importe quoi pour sauver sa peau. Il s'était rendu compte qu'en comparaison avec ses condisciples, il n'avait pas de fierté, d'honneur à défendre. Pour lui, tout était bon tant que cela garantissait sa survie.

Un Gryffondor n'aurait pas abandonné le combat, il aurait affronté l'ennemi vaillamment. Et ce n'était pas le cas du jeune homme. Même pour le Tournoi des Trois Sorciers, il avait préféré la tricherie et la sournoiserie. Rien en commun avec sa Maison.

C'était l'une des rares explications qu'il avait à la différence entre lui et Harry.

Ne voulant pas passer tout ce temps avec ce dernier, il avait préféré partir en avance du Square Grimmaurd. Totalement contre cette idée de le laisser sans protection, Mrs Weasley n'avait pas été de son avis et refusait qu'il s'en aille seul. Osamu s'était alors proposé pour l'accompagner jusqu'à la gare de King's Cross.

Malgré son passé douteux, Elysio appréciait le jeune homme pour sa simplicité. Une fois qu'il avait retiré l'étiquette du mafieux de son front, il avait découvert quelqu'un de jovial et de réconfortant. Avec des blagues à deux Noises, il parvenait toujours à le faire rire, et son caractère positif lui avait remonté le moral. Cependant, il était préférable pour Elysio d'éviter de suivre ses conseils pour plaire à une fille...

— Envoie-moi une lettre de temps en temps, recommanda Osamu avec un sourire.

Sur la voie neuf-trois-quarts, le quai était relativement dégagé. La foule n'était pas encore arrivée. Le Poudlard Express attendait déjà.

— Compte sur moi, promit le noiraud. Merci pour cet été, c'était fun !

— On remet ça quand tu veux. On se reverra sûrement à Noël !

Elysio s'était installé tranquillement dans un compartiment en attendant le départ. À dix heures quarante-cinq, Luna l'avait retrouvé dans le train et s'était installé avec lui. Elle remarqua immédiatement le mutisme de son petit-ami, mais préféra ne pas l'interroger. S'installant à côté de lui, elle prit Le Chicaneur, le magazine que son père rédigeait, et le lut à l'envers.

Malheureusement, Elysio n'eut pas le calme auquel il aspirait. En effet, Harry, Ginny et Neville n'avaient pas tardé pour les retrouver, tandis que Ron et Hermione allaient dans un compartiment réservé aux préfets.

— Pourquoi tu es parti si tôt ce matin ? demanda directement le jeune Potter.

— Bonjour à toi aussi, répliqua le jeune homme. Tu es sûr que tu veux la réponse ?

— Salut Luna ! lança joyeusement Ginny.

— Bonjour Ginny, répondit tranquillement la blonde avec douceur.

Ne prêtant pas attention à la conversation, Elysio se tourna vers la fenêtre tandis que le train filait dans les paysages de la campagne. Ron et Hermione revinrent pour annoncer avec dégoût que Drago Malefoy et Pansy Parkinson étaient les deux préfets de Serpentard.

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant