AARONUne fois qu'elle s'est endormie, je me suis barré. Je n'arrivais plus à rester, et j'ai encore vidé une bouteille entière en restant dans le jardin parce que le froid me donne l'impression de mieux respirer.
Ça doit faire dix ans que nous ne nous disons plus je t'aime, on a jugé que nous étions trop grands et que montrer ses sentiments par des mots était d'une débilité sans nom, enfin plutôt moi...Elle elle m'avait fait promettre qu'on se dirait quand même je t'aime dans des moments difficiles ou importants. Parce qu'elle a besoin d'entendre ses mots, d'être rassurée elle a toujours été sensible et c'est une qualité comme un défaut à mes yeux, car sa naïveté me rend dingue.
Ma tête relevée vers les étoiles, à chaque bougre d'oxygène une fumée blanche s'évapore. Impossible de me la sortir de la tête, je n'arrive même plus à me concentrer sur mes affaires, Jaden s'occupe d'absolument tout.
Et qu'elle merveilleuse idée j'ai eu de me laisser aller à coucher avec elle, c'est encore pire maintenant. Parce que j'ai vu dans ses yeux, je l'ai vu à quel point elle m'aimait et putain ça me fout la trouille.
Parce que toi aussi, peut-être...?
Sûrement.Mais elle et moi, c'est comme la lune et le soleil. Ça n'existera jamais, ça n'est arrivé qu'une fois, un peu comme une éclipse et ça ne se reproduira plus. Parce que l'eau et le feu ce n'est pas compatible et ça ne l'a jamais été. Moi je pourrais la brûler et elle elle pourrait me noyer sans même s'en rendre compte.
Mon esprit continue à vagabonder sans mon autorisation. Pensant à elle encore et encore mais aussi à la soirée qui arrive, celle où elle va se faire dévorer du regard et où je vais devoir rester d'un calme olympien. Celle où mes rivaux comprendront qui je suis et que je ne suis pas là pour jouer. Ce n'est pas toujours simple de vivre dans l'ombre de quelqu'un, de devoir percer la lumière pour pouvoir briller.
Mon père est un homme respectable, je le suis tout autant, enfin j'essaye de le devenir.-Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ci? Il fait froid...
Je sursaute voyant Mia enroulé dans une couverture les yeux fatigués.
-Je réfléchissais, retourne dormir. Dis-je.
Un silence s'ensuit, elle expire bruyamment et s'assoit à mes côtés.
-À quoi est-ce que tu penses?
À toi.
-À mes affaires. Répondais je finalement.
-Je vois...Le ciel est bien dégagé, la lune est belle...Dit-elle en fixant ce dernier.
Aussi belle que toi.
-Ouais...La lumière de la lune illumine assez son visage pour apercevoir la couleur de ses yeux, eux que j'aime tant mais qui m'effraie tant à la fois quand son regard change pour moi.
-Tu ne m'as pas répondu. Dit-elle.
-Répondu à quoi? Dis-je sans comprendre.
-Quand je t'ai dis que je t'aimais, tu ne m'as pas répondu...Rajoute t'elle en tournant sa tête vers moi.
-Tu sais que je n'en pense pas moins. Dis-je sans assumer.
-Je veux que tu me répondes, si c'est le cas.Je tourne mon visage vers elle, je dois choisir. Si je ne lui réponds pas, j'aurais dans un sens ce que je veux. Mais ce n'est pas la vérité et elle finira par m'oublier.
Choisis.
-Tu restes ma meilleure amie, bien sûr que je t'aime. Dis-je.
J'ai l'impression que son cœur s'est brisé entre mes mains, le silence qui s'ensuit et long et douloureux. Je n'avais pas le choix, mon ange...-Je préfère encore être ton ennemie. Dit-elle en se levant rapidement, je n'ai pas le temps de répondre qu'elle disparaît a l'intérieur m'abandonnant à moi-même.
Putain que moi aussi je préfère être ton ennemi que rester ton ami après la nuit qu'on a passé.
MIA
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Your life in my hands ||
Roman d'amourAaron, 21 ans a repris le rôle de chef de son père depuis peu. Ce jeune garçon semble tourmenté, les affaires se gèrent sans rien faire parce que son père a construit un empire solide mais le respect des autres est difficile à avoir dans ce milieu...