Chapitre 1.

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De la cuisine sophistiquée, des Sy se dégageaient l'odeur succulente du repas de midi. Tout semblait gai pour passer un dimanche avec le potentiel futur gendre de la matriarche de la famille : la présence de toute la famille y compris la solitaire, des rires qui fusaient du salon, l'odeur prometteuse de la sa sauce à base de gombos et d'huile de palme. Du soupe kandia qui mijotait sous les mains expertes d'une jeune femme au teint noir et assez corpulente.

Celle-ci soupira en a fendre l'âme.

Hélas ! Les quelques heures de calme passé dans la cuisine n'allait être qu'un souvenir lointain au moment où ses pas auront franchi le seuil de la salle à manger. Encore une fois, elle devrait essayer de se projeter loin pour ne pas avoir à supporter leur conversation dont le sujet était une évidence. En ce moment-là, elle aurait sacrifié deux mois de salaire pour se téléporter hors de cette maison.

Elle haussa désespérément les épaules avant de se décider à s'activer pour servir le repas.

Une demi-heure plus tard, elle était attablée avec sa famille en essayant tant bien que mal de se faire oublier.

__Mangez Khalil, fit la voix de sa mère à l'adresse de leur invité : un jeune homme de grand, mince, le visage osseux, ses lèvres noirs dévoilaient des dents abîmées par la nicotine quand il souriait. Il avait la peau claire un nez pointu avec de grands yeux dont la légère rougeur contrastait avec le blanc de sa chemise alors que la partie inférieure de son corps était emprisonnée dans un pantalon plus qu'étroit qui ne laisse rien à l'imagination.

__Et comment ne pas se régaler avec un mets aussi délicieux, répondit Khalil en coulant un regard charmeur aux trois femmes l'entourant.

Ce qu'il ne devait surtout pas dire, gémit intérieurement Khadija en se préparant psychologiquement à ce qui va suivre.

__Tu n'as pas goûter ma main, fit la voix charmeuse de sa petite sœur. Je t'assure que le jour où ça arrivera, tu oublieras la saveur de ce plat qui n'est rien à côté de la mienne.

Khadija faillie s'étouffer entre deux bouchers, la cuisine de Mya ! Que Dieu, l'en préserve !

__Je suis sûr qu'il appréciera, renchérit sa mère. Mya a beaucoup de qualité : belle, intelligente, talentueuse, sportive et tant d'autre qualité. Elle est ma fierté ! Termina-t-elle les yeux brillants.

__J'en doute pas, répondit l'invité. Elle est d'ailleurs très aimée dans le quartier.

__Elle a toujours été comme ça, déjà petite, elle charmait tout le monde avec ses yeux d'ange , sa petite corpulence, son teint sans tâches sans parler de ses grands yeux. Tout le contraire de Khadija ! Elle a toujours été réservée et solidaire sauf à l'encontre de feu mon mari.

__Deux sœurs si opposés ! S'exclama Khalil en les regardant avec un étonnement non fin.

__Et heureusement ! Fit Mya. Et n'est ce pas que chaque famille à sa brebis galeuse, de par son comportement ou physique ? Hé bien, Khadija ne nous ressemble à rien.

__Petite Mya disait qu'on a adopté sa sœur, fit la matriarche.

Les autres éclatèrent de rire sauf le sujet de leur conversation qui avait presque les larmes sur le bout de ses cils.

__Je vais préparer le thé en attendant que vous ayez fini de manger, dit-elle en se levant pour se diriger vers sa chambre et non vers le salon

La clé tournée, elle s'effondra comme après chacun de ses scènes dont seules sa mère et sa sœur ont le secret. Elles ne se rendaient même pas compte du mal que ses mots lui faisait, comment elles déchiraient son cœur, comment ça mettait en miette le peu de confiance qu'elle avait en elle.

Comme pour se torturer, Khadija se mit devant de le miroir qui lui renvoya son image, une image qu'elle déteste au plus au point.

__Suis moche je suis dégoûtante ! Fit-elle en enfonçant ses ongles sur sa peau. Je me déteste putain ! Je me déteste, je me déteste...

Comment en est-elle arrivée à ça ? Douze ans plutôt, elle était heureuse et pleine de vie du moins avec son père et Mariama sa meilleure amie. Elle respirait la joie en leur présence. Elle était la plus belle de tous , lui chuchotait souvent son père à l'oreille lorsqu'elle revenait de l'école le visage convulsé de colère parce que ses camarades l'avaient encore appelé Pata. Et à chaque fois, son visage tantôt coléreux devenait lumineux et joyeux avant qu'elle ne claque deux bisous sonores sur les joues ridées de son Daddy comme elle disait.

Alors que sa sœur était la jolie fille à sa maman, Khadija était la princesse de son roi à elle, son Daddy. Mais un matin tout bascula...Il n'était pas malade, il n'avait rien et ne se plaignait de rien. Ce matin-là comme d'habitude, Khadija, c'était levait très tôt pour prière derrière son père et surtout, c'était l'anniversaire de celui-ci.

__Daddy , Sy, le salua-t-elle en faisant une génuflexion à laquelle il avait répondu pas un doux sourire que tout le monde lui connaissait.

Khadija, c'était mis derrière elle pour prier les deux rakka de fajr.

__Tu as fini ma chérie ? Avait-il demandé dit qu'il avait vu sa fille en train de passer ses doigts sur les arabesques qui décoraient le tapis.

__Oui.

__C'est l'heure du prière de fajr, fit-il en se levant imité par sa fille.

__ Allâhu Akbar Allâhu Akbar ....Avait-il commencé, s'en suivi les paroles et actes adéquats.

Au deuxième rakka, ils s'étaient prosternés en disant : « Allâhu Akbar », les bras éloignés de leur corps et les cuisses éloignées des tibias. Cette position qui ne devait durait que quelques secondes dura une minute, alors la jeune fille se décida s'asseoir sur son pied gauche, en posant son pied-droit verticalement, et en mettant les mains sur les cuisses et les genoux. Dans cette position, elle récita la fin du Tachahhud avant de dire le salir final.

Le moment où elle fit le salut final et le moment où elle se précipitait sur son père se confondit presque tellement la jeune adolescente était terrifiée.

__Daddy Daddy , fit-elle en tapotant son corps qui bascula sur l'autre côté, raide...

__Daddy...

Elle avait appelé sa mère, qui paniqué portant qu'une nuisette s'était précipitée vers son voisin qui était ressorti du salon la tête baissée avec un air désolé.

Daddy était parti, son daddy, elle n'avait pas pleuré ni hurlé tandis que la maison se remplissait de personne, tandis qu'on amenait la dépouille son Daddy. Elle n'avait pas non plus pleuré durant les funérailles ni devant les regard plein de pitié des gens venant présentés leurs condoléances à la veuve, ni... Mais son cœur saignait et son âme était déchirée...

__Xolam baxoul(Elle a le cœur noir.) , avait dit sa mère la voyant isolée dans la chambre la veille du quarantième jour et cette solitude l'accompagna durant les années qui suivirent, personne n'avait jugé nécessaire de l'amener voir un psychologue ni de parler avec elle alors qu'elle venait de perdre son meilleur ami et Mariama aussi jeune qu'elle était incapable de trouver les mots juste. Elle s'isolait, c'est qu'elle avait un mauvais cœur.

Voilà je commence une nouvelle chronique. La publication ne sera pas rapide vu que je dois terminer Déchirures Secrètes.

Aussi la réécriture complète de Mariage sous contrat est en cours sur Dreame. Le concept de contrat de mariage est gardé ainsi que les personnages mais l'histoire est complètement modifiée.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 26, 2023 ⏰

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