Chapitre 20

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J'ai attendu tellement longtemps que le roi des enfers vienne que je me suis endormie. Le soleil de sang s'est couché et j'ai veillé tard en attendant Samaël, mais il n'est jamais arrivé... La fatigue m'a finalement rattrapé et j'ai ouvert la première porte que j'ai trouvé qui n'était pas celle par laquelle j'étais arrivée. C'était ce que je cherchais, une salle d'eau. J'ai fouillé les armoires et trouvé une tenue pour dormir.


Je suis déjà levée depuis quelques heures. Je suis prête. J'ai trouvé un pantalon et un tee-shirt noir dans l'armoire. J'ai été étonnée de constater que les vêtements dans la garde-robe sont des tenues adaptées au combat si ce n'est quelques robes beaucoup trop colorées à mon goût.


Un démon à la tête de taureau m'a apporté un petit déjeuner que j'ai dévoré. À présent, ma tête dépasse du lit et je regarde par l'espace qui sert de porte-fenêtre. Le monde est à l'envers. J'observe les différentes teintes de rouges qui filtrent sur le balcon. Je me demande comment il peut y avoir un soleil ici. Mes cheveux s'étalent sur le sol. Je joue avec ma dague sans regarder ce que je fais. Elle est juste là pour m'occuper les mains. Je suis contente que Sitael me l'ait rendu avant que je sois aspirée dans cet endroit. Je repense aux quatre couteaux dont je dois faire le deuil. Heureusement, il m'en reste encore un. Je ne suis pas assez armée pour l'enfer. Étrangement, je me sens plus en sécurité ici qu'avec les anges, ce qui est une pure folie. Je n'ai même pas pris le temps de fouiller entièrement l'endroit comme je l'ai fait chez Raphe. Il y a encore une des portes de la pièce que je n'ai pas empruntée. J'ai testé la porte par laquelle Belzébuth est parti. Elle n'est pas fermée. Je ne sais pas si c'est le fait de ne pas être enfermée qui me rassure, mais c'est un fait, je ne me sens pas prisonnière.


J'entends la porte enfin s'ouvrir. Je lève la tête et aperçois Samaël qui me regarde en fronçant les sourcils. Je laisse retomber ma tête et regarde à nouveau le point que je fixais précédemment. Ça fait une journée qu'il me fait poireauter.


— Qu'est-ce que tu fais ?


— J'attends désespérément le moment où je serais libérée de toi.


Il se place pile dans mon champ de vision. Le voir à l'envers est assez particulier, il arrive à rester beau. C'est sans doute l'un des artifices de Satan pour réussir à embobiner les humains. Je me redresse lentement et m'assois sur le lit. Mes cheveux se replacent pour encadrer mon visage. Leur poids revenant à leur place m'est agréable. Je range mon poignard dans ma ceinture et me lève pour faire face au roi des enfers.


— As-tu réellement envie de te libérer de moi ? Il me sourit en coin. Je ne pense pas que ce soit le cas.


— Qu'est-ce que tu racontes ?


— Tu vas tomber éperdument amoureuse de moi... C'est un fait, dit-il sur un ton espiègle.


Je suis en plein délire ou il vient vraiment de dire ce que je viens d'entendre.


— Tu te donnes trop d'importance.


— Tu veux parier ?


Fall out - L'Âme Vendue au DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant