Chapitre XIX : Adam

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Résumé chapitre précédent :

Adam et Arnaud s'octroient une petite pause peinture après toutes ces péripéties vécues. Ils s'amusent comme de jeunes fous, animant le quartier de leurs rires, au grand dam de leurs voisins. Puis, après cette pause artistique, Adam décide d'amener Arnaud courir dans la forêt, il en profite pour lui montrer le rocher gravé et nos deux amis découvrent la présence d'initiales, notamment un "A" qu'Adam n'avait pas remarqué la première fois, ce rocher était-il un lieu de rendez-vous dans le temps ? Le week-end passe à une vitesse folle et déjà Arnaud doit rentrer chez lui. La maison redevient calme et Adam regrette déjà la présence animée de son ami. Seul, il cogite et doute beaucoup, arrivera-t-il à percer le mystère qui entoure Ambroise ? En faisant les cent pas dans la maison, un détail lui saute aux yeux, l'arrière d'une des bibliothèques (celle qui servait de porte secrète) est tout griffé. Il s'interroge sur l'origine de ces entailles qui ne semblent pas naturelles et en vient à une conclusion macabre, la statue n'a pas été cachée dans le petit recoin sous l'escalier, mais bien enfermée. 

Personnages : 

Adam Algram - Docteur et protagoniste 

Ambroise - Fantôme et protagoniste

Arnaud - Meilleur ami d'Adam

Personnages secondaires : Ariane (voisine), M. Le maire, La secrétaire du maire, le pharmacien, David (mari Arnaud), Emile (ami d'Adam qui bosse aux archives et avec qui il grimpe).


Chapitre XIX : Adam 


Je me sens bizarre, c'est étrange, vous savez cette sensation lorsque vous attendez quelque chose avec impatience, mais que le résultat est on ne peut plus décevant ? J'ai ressenti ça toute la semaine, suite à ma découverte concernant la statue d'Ambroise. Je l'admirais tellement, j'étais ébahi devant cette œuvre d'art, elle était merveilleuse, fabuleuse, incroyable ! Mais maintenant que je connais son secret, je n'arrive même plus à la regarder dans les yeux. C'est comme si le charme était rompu. Je regretterais presque d'avoir compris.

Je referme précautionneusement la porte d'entrée et souffle de soulagement en sentant la chaleur de la maison s'engouffrer sous mon manteau. Enfin chez soi ! Cette semaine a été épuisante. Je me défais rapidement de mes bottines et jette mon manteau sur le canapé avant d'en faire de même avec mon corps. Échouée sur le divan, j'expire tout l'air de mes poumons tout en fermant les yeux.

Une semaine que mon petit fantôme ne s'est plus manifesté. Une semaine, mais je n'ai pourtant pas vu le temps passé. Le retour du froid a surpris tout le monde et la fréquentation du cabinet a grandement augmenté. L'avantage, c'est que j'ai pu rencontrer une nouvelle clientèle bien plus jeune, l'inconvénient, c'est que je n'ai pas eu une minute à moi.

Mon meilleur ami a raison, je priorise trop mon travail, je dois m'accorder du temps pour moi, profiter, mais étrangement je n'y arrive pas.

Est-ce que les choses seraient différentes si Ambroise était à mes côtés ? Je n'ai pas besoin de réfléchir bien longtemps avant que la réponse ne se dessine clairement : bien entendu. Alors que j'adore laisser le temps glisser entre mes doigts lorsque je suis au cabinet, j'aimerais l'arrêter en présence de mon petit fantôme, rendre ces instants infinis.

J'aime mon travail, je l'adore, après tout, je n'aurais pas tenu dix ans dans une discipline pour laquelle je n'ai aucun atome crochu. Mais je ne sais pas, j'ai beau apprécier mon temps au cabinet, le temps que je passe avec Ambroise a une valeur tout autre, une saveur particulière, il me réchauffe le cœur et fait s'envoler tous mes problèmes. Ce sont des instants de sérénité tellement agréables. Je grommelle pour moi-même avant de souffler longuement, je suis accro. Accro à un putain de spectre comme le dit si bien Arnaud. Trouvez-moi un cas plus désespéré que le mien ?

[TERMINEE] - SpectrumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant