XVI

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Seth

Depuis 2 semaines c'est beaucoup plus compliqué de voir Devon. Son père, qui en avait déjà marre qu'il sorte à tout va, l'empêcha presque complètement de sortir après l'incendie. Le brun étant majeur, William ne pouvait pas priver son fils de sorties comme s'il était encore un enfant, mais il réussi tout de même à le garder à l'œil de manière plus subtile : le surmener de travail. En une quinzaine de jours, je n'avais pu rencontrer Devon qu'une fois. Ça me tue de l'admettre mais il me manque.
Heureusement, ce soir nous allons pouvoir nous voir car ses parents sont de sortie.

J'arrive au lac et me gare. Je pensais qu'il n'était pas encore arrivé mais je le vois debout qui m'attend en face de l'eau. Je le rejoins rapidement.

— Tu es venu à pieds ?

— Oui, au cas où mes parents rentreraient avant moi, j'ai laissé ma voiture à la maison.

On s'assoit au bord de l'eau et commençons à parler tranquillement. Je joue avec les doigts de sa main tandis que je l'écoute raconter comment son père le submerge de tâches à effectuer. Je ris en l'entendant se plaindre sans arrêt puis pour le faire taire et qu'il se change les idées, je l'embrasse. Il me sourit, son visage à quelques centimètres du mien, et après un petit silence il dépose sa main libre sur ma joue et récupère mes lèvres. Mon cœur s'emballe comme si cela faisait des années que nous ne nous étions pas vu. Quant à mon cerveau, chacun de mes neurones cri son prénom jusqu'à en faire vibrer tout mon être à l'entente de celui-ci. Je veux graver cet homme dans mes paupières pour le visualiser même lorsque je pars me coucher. Et je réalise... Je réalise qu'il est encré en moi, avant même que je m'en rende compte, si l'entièreté de mon corps se comporte ainsi pour lui c'est qu'il s'est déjà emparé de mon cœur, de ma foi et de ma raison il y a déjà un long moment.

— Je suis tombé amoureux.

— Quoi ?

— J'ai des sentiments pour toi.

Devon recule et me fixe comme si j'avais prononcé la plus grosse bêtise qu'il n'ait jamais entendue. Ma mâchoire tremble et j'aimerais que ce ne soit que la réaction naturelle de cette dernière face au froid.

— Je crois que je t'ai mal compris Seth.

La manière dont sa bouche à mâché mon prénom me fait tilter. Il rit, amèrement, et ses mains me quittent ne laissant plus que l'air frais remplacer son toucher.

— Tu ne m'aimes pas.

Je respire fort afin de garder mon calme et me pince discrètement voulant me sortir de ce cauchemar. Devon se lève et je fais de même.

— Devon, je–

— Je ne t'aime pas.

Mon cœur se brise et j'ai l'impression que chacune des plaies de mon corps s'est recouverte tant le choc fut brutal. Le voilà. L'impact. Le retour à la vraie vie.

— C'était une mauvaise idée, toi et moi. C'était idiot.

Je serre les dents du plus fort que je peux pour empêcher les larmes de couler. Je tends doucement ma main et effleure du bout des doigts le bras de Devon, tentant de me rassurer. Oui, moi aussi j'ai peur et je sais que nous ne sommes pas destinés à nous aimer, mais je n'ai pas rêvé, je ne l'ai pas imaginer cette alchimie entre lui et moi. Mais il me repousse sèchement d'une claque sur ma main avant de me tourner le dos.

— Je rentre chez moi. On n'avait rien à faire ensemble à la base de toute façon.

— Attends, Devon, je n'ai pas inventé tout ce qu'il s'est passé ! Je sais que toi aussi tu ressens-

We Own The Gift Of ForgivenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant