Chapitre 5

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Maxine

Samedi 4 septembre 2021

J'avais mal dormi, Mathieu m'avait gonflée avec sa copine là. Qu'est-ce que je pouvais bien y faire si ça a stoppé son coup parce que j'étais présente dans l'appartement ? Ce n'était pas dans les règles de la colocation. D'ailleurs les cris de sauvage de sa meuf avait été un supplice, et pourtant j'étais dans la cuisine et non pas dans ma chambre qui est collée à la sienne. Je m'imaginais déjà mettre des bouchons d'oreilles pour réviser, enfin même avec ça, j'aurais continué à entendre tout ce qu'il se passait de l'autre coté de la cloison tellement elle beuglait.

Pour mon plus grand plaisir, le décoloré était déjà parti avec Yvick, je les avais entendu parler d'entrainement. Je me retrouvais à faire couler mon café avec Marcel qui dévorait ses tartines avant de prendre la route, il avait une grosse livraison et ne rentrerait pas avant demain, le week-end ça payait plus et donc il avait tendance à accepter les missions que les pères de famille refusaient pour rester avec leurs enfants.

J'étais un peu tendue à l'idée de rester seule ici avec des inconnus, mais je n'avais pas le choix. Je n'allais pas monter dans le fourgon de livraison de mon frangin pour ne pas être seule à Paris. Pour le moment j'essayais de ne pas y penser.

- Alors tu casses les coups du Polak toi ?

- Franchement j'ai rien fait à part d'être là.

- Le vendredi soir c'est sa soirée, on fait en sorte de pas être là, désolé de pas te l'avoir dit.

- Je ferai nocturne à la bibliothèque, j'ai compris. Grognais-je en retirant mon café de la machine.

Il m'observa de ses yeux bleus pendant un moment ce qui avait le don de m'agacer. Je plongeai alors mon regard dans le sien jusqu'à temps que l'un de nous coupe le contact visuel. C'était notre truc depuis tout petit et ça ne changera jamais.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? Soufflais-je en abdiquant.

- Tu vas bien ? Me demanda-t-il sérieusement.

- Ça va, tu sais que ça va.

Il se leva et s'approcha de moi, il posa sa main sur mon bras, me faisant frissonner et il embrassa mon front. Ce geste de grand-frère me faisait du bien, il était né quinze minutes avant moi et il abusait régulièrement de ce statut d'ainé de la famille.

- Tu sais que je suis là, au moindre problème tu m'appelles. Il n'y aura pas de soucis. Lui indiquais-je en le frappant doucement avec mon poing sur son torse.

- Au pire, tu peux avoir confiance dans les trois personnes qui vivent ici. C'est des petits cons, mais ils sont dignes de confiance.

Je me voyais mal me retourner vers Yvick ou Lisko si j'avais un problème, encore moins vers Mathieu. Mais dans le pire du pire des scénarios je savais que je pouvais toquer à leur porte.

Je ne voulais pas y penser, tout allait bien se passer. Penser à des problèmes allait créer des problèmes. Marcel mis son assiette dans le lave-vaisselle et alla chercher son sac dans sa chambre, il revint jusqu'à moi et frotta son poing sur ma tête me faisant râler.

- Arrête ça putain !Et retrouve le sourire merde. 

- A demain gamine.

- A demain gamin.

***

J'avais prévu d'aller m'inscrire dans une salle de sport, il fallait que je me défoule de cette semaine compliquée. Entre mon départ en catastrophe de Lyon, mon arrivée à Paris, la fac et la colocation, ça faisait beaucoup à digérer. Je regardais sur google et trouvais une salle qui n'était pas très loin de chez moi.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant