OISEAUX

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Une prairie verte. Avec un arbre... et des fleurs roses. Un ciel bleu avec
quelques nuages. Et aussi des gouttes d'eau, une pluie chaude. Je peux
presque les sentir sur moi, les gouttes d'eau qui glissent de ma tête,
descendant dans mon cou, le long de mes bras. Mes cheveux se mouillent et
me collent au visage, tout comme ma robe en tissu gris. Mais cela ne me
dérange pas, au contraire. Je souris jusqu'aux oreilles. Je lève les bras et je
tourne sur moi-même. J'aime la pluie, je n'en vois pas beaucoup ici. Mon pays
est sec et tout est jaune et marron clair, sauf la grande usine devant mon
village. Je la vois de ma fenêtre. Elle est très laide et elle sent mauvais. Je
n'aime pas ça. Je ne veux pas penser à l'usine pour l'instant.

Nous retournons dans la prairie. Il y a peut-être des animaux. Ma grand-
mère m'a dit qu'il y avait des animaux partout, dans la forêt et dans les prés.
Ils ne sont pas tous pareils et il y a des éléphants ! Ils sont très grands et
peuvent se déplacer beaucoup en peu de temps. C'est aussi ce que je veux
faire. Je veux partir d'ici. Mais je ne peux pas, je suis trop petite. Ma grand-
mère était une aventurière, elle a parcouru presque tout le pays avec mon
grand-père. Puis ils ont trouvé ce village et y sont restés. Elle me racontait
ses aventures avant que j'aille me coucher. Ma grand-mère dit que je
ressemble plus aux oiseaux.

J'aime les oiseaux, plus que tout au monde. Je veux des oiseaux dans
mon pré... Regardez, ils sont là ! Ils volent en groupe au-dessus de l'arbre et
des fleurs. Comme ils sont majestueux ! Ils volent et tournent dans le ciel avec
élégance. Ma grand-mère les aimait aussi, mais elle préférait les étoiles. Elle
me disait toujours que lorsqu'elle ferait son dernier voyage, elle deviendrait
une étoile pour pouvoir veiller sur moi depuis le ciel. D'ailleurs, quand je
regarde le ciel de ma fenêtre le soir, il y a toujours une étoile qui brille plus
que les autres maintenant.

"Ma fille, c'est l'heure, mets tes sandales. Et dépêche-toi, je ne veux pas
être en retard."

Mon beau paysage s'est estompé lorsque j'ai ouvert les yeux. Je fais un
signe de tête à ma mère et je me lève pour attraper mes sandales en lin.
Il est temps d'aller travailler à l'usine. Je n'ai pas envie, il fait chaud et
je n'arrive pas à respirer là-dedans, mais je dois aider maman. Elle plie des
boites en carton et moi je les mets sur de grands tapis roulants. Je ferme les
yeux une dernière fois et je contemple mon petit paradis. Je reviendrai avant
de m'endormir.

"Lapsae, on y va !"
"- J'arrive !"

Je sors en courant et ma mère m'attend devant la porte. Je lui prends la
main et nous commençons à marcher vers l'usine avec toutes les autres
femmes et les enfants du village.

Je m'appelle Lapsae et j'ai huit ans. Je vis dans un village d'Afrique avec
ma mère où je vais tous les matins travailler à l'usine de neuf heures à dix-
sept heures. Avant, je vivais avec ma grand-mère, mais un jour elle est partie
pour son dernier voyage, et elle m'a laissé un paradis secret où je peux aller
en fermant les yeux...

Ma grand-mère voulait être une étoile.
Et moi, je veux être un oiseau.


--Edeltariel --


Eden VALCKE 3Aeso – « Lapsae est une des traductions latines de « envolée
d'oiseaux »

Micro-conte pour le concours d'écriture sur les Droits de l'Homme dans le
cadre du cours de Lengua Castellana.

DROIT DE L'HOMME REPRÉSENTANT CETTE HISTOIRE : ARTICLE
N°4 – TRAVAIL INFANTILE.

Traduction du texte original qui est écrit en espagnol.

Publié le 30/12/2023

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