𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟐 | À mes lippes amoureuses

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En rentrant j'avais dîné et relu la lettre de Jimin dans la nuit. Après un café, j'avais vomi.

Je n'avais pas pris mon traitement. C'était venu comme ça, comme si mon cerveau subissait des souffrances que je ne connaissais pas. Comme si le corps dans lequel j'étais m'envoyait des signaux. Signaux que je m'efforçais d'ignorer.

Puis, j'étais tombé de fatigue.

Lundi, six heures. Réveil banal après une nuit à moitié éveillé, à moitié tourmenté. Dormir m'avait fait du bien, je devais me l'avouer. Je fus tenté de rester chez moi pour me reposer encore un peu, mais impossible. En ouvrant les yeux, j'avais raté ma chance.

Une nouvelle tasse entre les doigts après avoir quitté les draps chauds, je fixai l'horizon depuis le balcon de ma chambre. Le froid passait au travers de la grande fenêtre. Je me postai à l'extérieur.

Les premières températures négatives se mêlèrent à l'odeur caféinée de ma boisson. Le vent glacial s'aventurait entre  mes vêtements de nuit hors saison. Dormir avec un pull ou un pantalon molletonné n'était pas pour moi. Je préférais me sentir à l'aise. De toute façon, quoi que je fasse, l'hiver était sur ma peau, inutile d'essayer de la réchauffer.

Noël s'était installée à Paris. Les décorations brillaient dans les rues. Ce n'était pourtant que dans un mois. Cette fête paraissait si tragique depuis mon enfance. La neige est si facile à tâcher de sang et de larmes. Si seulement j'avais pu prévoir ce qui allait se produire cinq jours après, il y a bientôt douze ans.

Je plongeai mon visage contre la rambarde. L'envie de passer par-dessus grattait mes veines. Je suppose que je fonctionne à l'envers : il me faut mourir pour vivre. Quand je parle ici de mourir, ce n'est pas juste la sensation mentale et émotionnelle, c'est moi tout entier. Je retournai ma tasse et vidai le café, attiré par la pesanteur cinq étages plus bas. Mon cœur se vidait aussi.

Je fermai les yeux, le sentant pulser dans ma poitrine. Il ne faisait pourtant vivre plus rien.

Je n'en avais pas envie de toute façon.

Je commençais à avoir envie de mourir. 

Et il était là, le problème.

J'aurai beau écrire toutes mes rancunes, toutes mes craintes, toutes mes souffrances, la situation n'allait pas s'arranger.

À force de ne plus dormir, ma conscience devenait lucide et c'était difficile de me mentir en permanence.

Je n'allais pas bien.

Et ce vide soufflait mon prénom.

Taehyung...

Taehyung...

Taehyung...

C'était un écho qui me donnait la nausée. J'avais mal au ventre, terriblement mal au ventre. Ça se tordait, me déchirait de l'intérieur. Sensation qu'on tirait ma peau, qu'on broyait mes organes.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant