Chapitre 22 - Doute et tourmente

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------------------------- CHRISTOPHER -------------------------


5 heures, UTC-5, État de New York.

- Hey...

Le murmure parvint à s'infiltrer dans la brume du sommeil. J'expirai, tentant de plonger à nouveau dans les bras de Morphée, mais une main effleura mon bras, et mes yeux papillonnèrent. D'abord, je ne vis que la lumière... puis ma vision s'améliora, et des taches floues, oranges et beiges, se précisèrent pour former le visage de Frank. De ses yeux vert pâle, il caressait mon visage. Sa main remonta vers mon visage, et il attrapa une boucle de mes cheveux.

- Salut, fis-je, la voix éraillée.

Un sourire naquit sur ses lèvres, et la lueur qui brillait dans ses prunelles faisait grandir en moi une chaleur réconfortante.

- Bonjour, Delta.

Cette fois-ci, ce fut moi qui souris. Je me redressai et lui volai un baiser, pour le simple plaisir d'en avoir la possibilité. Le rouquin répondit contre mes lèvres, et...

Soudain, une autre image se transposa derrière l'ombre de mes paupières.

Violet.

Confus, je m'éloignai.

Je ne suis pas réveillé, me convins-je.

Si Frank avait perçu mon hésitation, il ne le laissa pas paraître. Le jeune homme attacha ses cheveux, puis me lança un de ses sourires en coin.

Normalement, j'aurais trouvé ça irrésistible.

Mais là...

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je n'arrivai pas à me sortir Violet de la tête. Son sourire à elle.

À Central Park...

Sur mon canapé bleu...

Dans cette putain de voiture qui l'avait emmenée loin de moi...

Et même ici, dans ce lit.

- Christopher, tout va bien ?

Je hochai la tête, cachant ce sentiment qui me prenait la gorge. Mais cette fois-ci, l'ingénieur ne se laissa pas berner.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien, assurais-je d'une voix cassée.

Il haussa un sourcil. Je me trouvai pathétique. Et minable.

- Je te promets, Kold. Tout roule.

- Christopher Colin Delta...

Merde.

Son regard était dur.

- Dis-moi ce qu'il se passe. Immédiatement.

Je secouai la tête, puis attrapai mes vêtements pour les enfiler. Il fallait que je trouve quelque chose, ou il n'allait pas me lâcher.

Sauf que je n'ai pas d'inspiration !

- Il est quelle heure ? demandais-je à la fois pour l'information elle-même et aussi pour détourner son attention.

Peine perdue.

- 5h02. Et n'essaye même pas de changer de sujet.

- Mais il n'y a aucun sujet ! Je te dis que tout va bien.

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