chapitre 88 : ... bad girl [1]

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Élégante dans une petite robe noire chic, Pietra fit son entrée dans la cuisine aux côtés de Tobias qui portait leur fille dans ses bras.

— Pietra !

D'abord surprise, Fédérica retrouva vite son sourire quand elle vit la petite sœur de Lissandro courir vers elle telle une petite fille, les bras tendus en quête de câlins. Elle délaissa la confection de ses cookies et s'empressa de prendre Pietra dans ses bras. Cette dernière lui rendit son étreinte en sautillant presque d'excitation.

— Tu m'as énormément manqué ! Ça fait plaisir de te revoir ma petite princesse.

Pietra se sépara de sa nourrice, le sourire aux lèvres.

— Si ta petite protégée ne s'amusait pas à transformer cet endroit en palais présidentiel, je passerais plus souvent ! ironisa-t-elle mesquine.

— Je t'en prie, ne sois pas aussi condescendante. Les ordres viennent de ton frère.

— Il la couve beaucoup trop ! J'ai du lui téléphoner pour qu'il ordonne à ses gorilles de me laisser passer. Et encore, il ne le voulait pas sans une bonne explication !

— Eh bien il faut dire que tu ne l'as jamais vraiment porté dans ton cœur. N'est-ce pas ? D'ailleurs... Pour quelles raisons tu voudrais la voir ? Tu sais très bien que Lissandro n'est pas là, non ?

— Oh je t'en prie Fédérica ! s'insurgea-t-elle faussement vexée, tu ne vas pas t'y mettre ? Sì ? N'ai-je pas le droit de rendre visite à mon neveu chéri ? Il adore sa cousine et Lucrezia l'adore aussi... Énormément.

Fédérica ne retint pas le soupir qui lui échappa.

— Elle a deux fils, tu sais ? intervint Tobias.

— Peut-être bien mais je crois savoir que l'autre bâtard n'est pas de mon frère !

— Pietra ! tonna-t-il énervé. Je t'en prie. Ne commence pas !

— Quoi ? C'est la vérité non ?

— Giana est un peu fragile en ce moment...

— Oui et donc ?

— Et donc, reprit Fédérica, si tu es là pour lui causer encore plus de tord, je vais être obligée de te demander de partir et ce n'est pas pour me faire plaisir ma fille.

Un tantinet vexée, Pietra leva les yeux au plafond. Elle se tourna vers son mari à la recherche de soutien mais son air consterné lui fit comprendre qu'elle n'obtiendrait rien de sa part. Que Tobias s'inquiète pour Giana lui fit mordre l'intérieur de la joue. Elle fulmina de jalousie, son cœur brûla encore plus intensément de manière douloureuse. Exactement comme quand il avait commencé à brûler depuis que Giana avait croisé le chemin épineux de son frère.

— Très bien ! lâcha-t-elle d'un ton glacial en essayant de ne pas craquer. Lucrezia peut, si elle le souhaite, jouer avec l'autre gamin !

— Dario ! reprit Tobias. Il s'appelle Dario !

— Dario, oui. Elle peut jouer avec Dario si elle le souhaite. Que l'autre ne me cherche pas de poux parcontre. Fragile ou pas, je lui refais le portrait.

Elle lui passa sous le nez, lui dérobant soigneusement son droit à la réprimander encore. Tobias se tourna vers Fédérica et se confondit aussitôt en excuse.

— Je suis désolé Fédé ! C'est une femme très aimante et charmante, mais dès qu'il s'agit de Giana, je ne la reconnais plus.

— Elle est simplement jalouse. C'est un mal qui transforme le plus beau des bijoux en charbon.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant