La Danse des Vengeances

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Le silence pesant est rompu par la tension électrique de la salle de gala. Le revolver tremble entre mes doigts alors que je tiens l'homme responsable de la perte de mon frère à ma merci. Les regards fixés sur nous, l'atmosphère devient étouffante.

Les pulsations de ma colère résonnent dans mes veines, mais quelque chose en moi refuse de sombrer complètement dans la noirceur. La vie de cet homme est entre mes mains, mais la vengeance ne peut remplacer la perte de mon frère. Un frisson me parcourt tandis que je lutte avec mes propres démons intérieurs.

Le regard suppliant de l'homme me rappelle les liens qui, autrefois, nous unissaient. Ses yeux noirs portent les marques de regrets et de faiblesses que je n'avais jamais imaginées chez lui. Une fraction de seconde, je vacille dans mon intention de tirer, mais la douleur brûlante de la trahison resurgit, ravivant ma détermination.

"Dis-moi pourquoi, Adrian. Pourquoi as-tu fait cela ?", je crache les mots, mais ma voix trahit la douleur qui se mêle à ma colère.

Il déglutit, cherchant les mots qui pourraient apaiser la tempête qui gronde en moi. "Nina, crois-moi, je n'avais pas le choix. Il y a des forces en jeu que tu ne comprends pas."

"Des forces ? Tu as pris la vie de mon frère au nom de quelles forces ?", ma voix monte d'un ton, emplie de désespoir.

La salle de gala, jadis un lieu de célébration, devient le théâtre d'une confrontation aussi tragique que le destin qui nous a frappés. Les invités restent figés, incapables de détourner le regard de cette scène morbide qui se joue sous leurs yeux.

"Je... je voulais te protéger. Te protéger de ce qui allait arriver", balbutie-t-il, les mots trébuchant sur ses lèvres.

Je ressens une pointe de doute, mais la trahison persiste. "Tu n'avais pas le droit de jouer avec nos vies. Tu n'avais pas le droit de décider de la vie et de la mort."

Le revolver dans ma main devient le symbole de la justice que je réclame, mais aussi de la douleur qui imprègne cette nuit funeste. La salle reste suspendue dans le silence, attendant la conclusion d'une danse sinistre entre la vengeance et la compassion.

Finalement, je baisse le revolver, renonçant à l'ultime acte de vengeance. "Tu vivras avec ce que tu as fait, Adrian. Mais ton châtiment ne viendra pas de moi."

Je me détourne de lui, laissant la salle dans un silence troublant. Les ombres de la tragédie continuent de planer, et la danse des vengeances n'a fait que commencer dans les recoins obscurs de nos vies brisées.

L'Éclipse de la VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant