Un monde de Penseurs : Leia (Tome 2)

Chapitre 15 : Pouvoirs et Pensée

Chapitre 15 : Pouvoirs et Pensée

Le soleil venait de se lever sur la maison de Rames. La rosée du matin était encore présente sur les feuilles et les fleurs des arbres à la lisière de la forêt. Le cadre paraissait idyllique et j'aurai rêvé habiter dans cet endroit dans d'autres circonstances.

Cela faisait déjà quelques minutes que j'attendais Rames dans le jardin. J'avais revêtu le fameux jogging noir et un débardeur blanc alors qu'un gilet fin recouvrait mes épaules pour combattre la fraîcheur du matin.

Je déambulais de long en large devant la porte de la maison, attendant impatiemment l'arrivée de Rames d'une minute à l'autre. C'était que ce matin, il prenait son temps et j'étais exactement à l'heure.

Soudain, j'aperçus une ombre près de la forêt. J'avançai vers celle-ci, lentement, et tombai nez à nez avec une biche qui passait par là. L'animal me regarda un instant, surpris, avant de continuer son petit chemin comme si de rien n'était.

À ces moments là, je me rendais compte que mon don sur les animaux était vraiment extraordinaire. J'avais l'impression qu'ils étaient mes amis, tous autant qu'ils soient et c'était assez troublant.

La voix rauque et matinale de Rames me sortit de mes pensées et je détournai mes yeux de la forêt pour les porter vers la porte d'entrée.

"Je suis là. Déclarai-je, en retournant devant la porte de la maison.

- Ah! Je ne t'avais pas vu, s'enquit-il, en levant les yeux au ciel. On va se mettre de l'autre côté du jardin pour s'entraîner. Suis moi."

Nous contournâmes la maison et une plaine s'ouvrit à moi. Elle était plutôt grande avec très peu d'arbres et de l'herbe fraîchement tondue. L'air y était toujours aussi frais et on voyait une ville se dessinait au loin à travers les montagnes.

"On va faire travailler ta pensée aujourd'hui. Dit-il, en me sortant de ma rêverie. Je tiens à ta préciser que cela pourra être très éprouvant.

- D'accord... Répondis-je, un peu inquiète.

- Ne t'inquiète pas, on fera pas mal de pause. Ajouta-t-il, en me lançant un petit sourire en coin."

Il réfléchit un instant se demandant surement ce qu'il avait oublier de me dire avant de reprendre la parole.

"Quels sont tes dons? Demanda-t-il, en fronçant ses sourcils.

- Je peux parler aux animaux et .... Dis-je, sans savoir réellement quoi ajouter.

- Très bien, on verra tout ça durant l'entraînement. Je suis sûr que tu ne connais pas bien du tout tes pouvoirs. Lança-Rames, visiblement enjoué.

- Si tu le dis, marmonai-je, tendue, alors qu'il s'éloignait de moi."

À vrai dire, je n'étais pas trop rassurée par le fait de le laisser entrer dans mes pensées. Malheureusement, je n'avais pas d'autres choix que de lui obéir et d'apprendre à contrôler ce genre d'attaques.

Rames se trouvait maintenant à quelques mètres de moi et se mît face à moi. Il me toisa du regard un instant avant de parler :

"Première leçon : tu dois apprendre à te défendre contre quelqu'un qui s'immisce dans ta pensée. Expliqua-t-il, posément. C'est important car sinon un penseur pourra rapidement te maîtriser ou bien te faire faire des choses que tu ne voudrais pas faire si tu en avais conscience."

J'hochai rapidement de la tête et me préparai à une attaque de sa part. Tous mes sens étaient en alerte et j'essayais de détecter une trace de pensée à la lisière de la mienne.

Soudain, je la sentis toute proche de la mienne et d'un seul coup, elle pénétra en moi. Je me retrouvai projeter au sol violemment et la minute d'après, la pensée de Rames s'était retirée de la mienne.

"Tu n'as même pas essayé de te défendre! S'écria-Rames, un peu énervé. Tu n'as ressenti ma présence qu'à la dernière minute. Tes sens doivent être encore plus en alerte, expliqua-t-il, nerveusement.

- Je vais essayer, dis-je, un peu déçue."

Rames ne répliqua pas et il se projeta directement vers ma pensée. Je tentai alors de bloquer les fissures de ma pensée et de trouver les endroits qu'il souhaitait attaquer. Finalement, je ne réussis qu'à tenir une minute face à sa force mentale mais ce fut déjà un progrès.

Nous continuâmes un long moment avant que quelque chose ne se produisit dans ma pensée.

Rames m'attaquait pour la énième fois et il était sur le point de réussir à entrer dans ma pensée. Cependant, je sentis quelque chose de fort s'infiltrait et bloquait toute ma pensée. La force inconnue s'empara ensuite de la pensée de Rames et la repoussa hors de moi.

J'ouvris les yeux sans vraiment comprendre ce qui était arrivé. Rames était assis sur le sol et me regardait avec surprise. Il semblait perdu et réfléchissait en me toisant du regard.

Je m'assis au sol à mon tour fatiguée par l'entraînement mais Rames m'invita immédiatement à me relever.

"On refait. S'enquit-il sérieusement en s'approchant de moi. Je crois savoir ce que tu as fait... "

Je me relevai, mal en point, et le laissai m'attaquer. La fatigue me submergea et ma tête se mît à tourner. Je sentis la pensée de Rames s'infiltrait à nouveau et encore une fois, sans réfléchir, je réussis mentalement à le repousser.

Mes forces commençaient à me quitter et je tombai au sol. Je me rattrapai avec mes mains alors que Rames me regardait en souriant. Il me tendit sa main et me releva maladroitement, toujours en me fixant, un sourire en coin scotché sur son visage.

"Quoi? Répliquai-je, en fronçant les sourcils et en tenant ma tête entre mes mains.

- Tu es un bouclier! Lança-t-il, surpris. Tu as hérité du don de ta mère.

- C'est pour ça que j'arrive à te repousser? Demandai-je, perdue.

- Oui, tu me repousses naturellement presque intuitivement. S'enquit-il, en me souriant.

- Je ne sais pas quoi dire... Je suis totalement dépassée par tout ça. Lâchai-je, épuisée.

- C'est vraiment impressionnant. J'en suis sûr que tu ne sais même pas tous les dons que tu as. Tu es juste... Commença-t-il, en me regardant à nouveau."

Il s'arrêta brusquement de parler et je relevai ma tête que j'avais baissé vers le sol. Rames accourut vers moi et prit délicatement mon menton entre ses mains.

"Tu saignes du nez... Soupira-t-il, visiblement inquiet, les sourcils froncés.

- Non, mais qu'est ce que tu... Dis-je, en sentant le liquide coulait jusqu'à mes lèvres."

Soudain, le monde se mît à tourner autour de moi. Le liquide qui coulait de mon nez ne fut bientôt qu'un lointain souvenir. Mes jambes et mes muscles devinrent mous et frêles. Je vis Rames parler mais mes oreilles bourdonnaient et je n'entendais déjà plus rien.
Ma vue devint peu à peu de plus en plus floue et le noir s'empara finalement de moi.

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