7.1: IRIS

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Après trois lettres, je me demande qui peut bien vouloir passer son temps à me jouer ce tour débile.

Sauf qu'au fond de mon moi, je commence à douter que ce soit un tour.

Parce que, quoi que je me dise, les lettres sont là, qui me fixent et me hantent, comme le traqueur qui de loin m'obsèrve, me guette et me surveille, comme leur expéditeur.

Je sais que j'ai un stalker. Car, dans l'ombre de la nuit, son regard ne me quite pas. Et même dans mes rêves, je sens son regard me bruler la peau, son souffle la caresser.

Oui, par la première lettre, j'ai cru à une blague. Une très mauvaises blagues d'ailleurs vu combien un ombre m'avait foutue la trouille dans l'après-midi.

Le temps aurait passé et je l'aurais oubliée, cette maudite blague sur papier.

Sauf qu'une semaine plus tard, j'ai retrouvé un autre papier sur mon oreiller.

Je me demande si tu as vraiment besoin d'une deuxième chance.
Mais comme on dit, le plus désesperé fait le mendiant. Alors, j'attends toujours. Même place, même heure.

Bien sûr, je ne suis pas allée à cette foutue satanée chambre 2054. Je ne suis pas folle!

Deux jours ont passés, en radio silence. Et j'ai continué avec ma vie, si mes journées à nager et à mater du Netflix peuvent être considerés comme une vie.

Ce matin j'ai retrouvé un autre papier. Très bref.

Peut-être que c'est moi qui devrais venir à toi...

U

n autre papier que j'ai envoyé balader dans la poubelle sans arrière pensée.

Ce soir, je rencontre Gwen. Et comme je sais que nos nuits ensemble ne sont jamais calmes, j'ai décidé de prendre une sieste pour me préparer à cette nuit blanche.

Une mauvaise idée apparemment puisque mon stalker a décidé de revenir.

J'essaie de ne pas paniquer mais cela s'avère difficile quand en me réveillant, je me retrouve les poignets ménotés par dessus la tête, ma chambre complètement dans le noir alors que je ne me rappelle pas avoir fermé les rideaux et le contre jour en m'assoupissant.

Alors que mes yeux s'habitue doucement au noir, je remarque une silhouette noire assise dans mon canapé. Je ne peux m'empêcher de sursauter et mon mouvement fait relever la tête à l'intrus.

_ Ah! Tu es reveillée!

Sa voix semble étouffée par un baillon et sonne épuisée.

Il se lève et s'approche du lit. Dans l'obscurité de la chambre, un éclair gris argent et ça me prend juste quelques secondes pour réaliser que c'est une lame de couteau.

Instinctivement, je me recroquiville sur moi même, essayant de lui échapper autant que possible bien que ce soit peine perdue.

Vais-je mourir maintenant, seule dans ma chambre, tuée par un inconnu?

_ Tu es magnifique quand tu dors; dit-il quand il est à la hauteur du lit.

Quoi?

_ Quoi? dis-je me demandant ce qu'est ce twisted conversation.

CravingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant