Chapitre 1

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Amérique du Nord, Montréal, 16 h 50.

Une famille ?
Je peux vivre sans.

- Joyce Wilson, descend immédiatement de ta chambre,bordel ! Encore sa voix, j'aurais beau être la petite fille parfaite qui obéit au doigt et à l'œil, ils trouveront toujours des excuses.

Je descends les marches des escaliers de deux en deux et m'aventure dans le salon. Je lève légèrement les yeux et comme à mon habitude, les mêmes mimiques, les mêmes mots, les mêmes actions..., ma routine.

- Oui Heather, qu'est-ce qu'il y a ? Heather..., putain, mais quelle hypocrite, je la déteste et c'est réciproque. Manquait plus que la présence de sa fille chérie, Nancy, pour ruiner ma journée.

- Espèce de petite sotte, tu te fous de ma gueule en plus ? Je la dévisage et m'attarde sur Nancy, sa « princesse », j'aurais adoré lui faire ravaler son sourire..., mais je sais très bien que je ne peux pas.

– J'ai fait quelque chose peut-être ? Heather est déchainée aujourd'hui, ça va être ma fête, je la vois rougir de colère,j'ai l'impression d'assister à ma mort..., je sais très bien comment elle est, avec le temps, j'ai dû apprendre à la connaître, que du bonheur putain.

-J'en ai marre de ta gueule, putain, tout est ta faute, je ne sais même pas comment ton père arrive encore à te supporter, je ne suis même pas étonnée que ta mère soit partie. Je mords légèrement ma lèvre inférieure, Joyce, canalise, calme-toi, ne cède pas,putain, mais si tu veux partir, la porte est grande ouverte, personne ne te retient..., je me surprends, je ne sais même pas comment je fais pour la supporter, ça relève du miracle.

-Si tu n'as plus rien à me dire, je retourne dans ma chambre.J'ai bien cru qu'elle allait frôler la syncope, j'esquisse un léger sourire de la voir folle de rage et fais marche arrière pour rejoindre les escaliers. Sur le chemin, je croise mon père, comme à son habitude, il m'évite... putain, mais qu'elle est belle ma famille... Sans porter trop d'attention à mon père, je rejoins les escaliers. J'aimerais juste en finir au plus vite avec cette journée, pouvoir m'endormir et juste tout oublier l'espace d'une nuit... Je rejoins ma chambre et ferme ma porte, je regarde quelques minutes par la fenêtre, j'attrape mon casque et je me laisse tomber sur mon lit, la musique..., une de mes amies les plus fidèles, ma bonne camarade, toujours là...

-Joyce, on dîne, dépêche-toi de venir ! J'ouvre les yeux,les frottent déjà, un retour à la réalité agressive,j'allume mon téléphone, 20 h, je soupire et me lève de mon lit,c'est parti pour passer un repas de famille des plus hypocrites !Rapidement, j'ouvre ma porte et descends les escaliers pour rejoindre la salle à manger : un jour, ils auront ma peau.

-Tu es toujours en retard, tu ne connais pas la ponctualité ?, tu devrais prendre exemple sur Nancy. Et toi, tu ne connais pas la politesse, j'adorerais lui répondre, mais je signerai ma fin.

-J'étais occupée, pardon. Non, je ne devrais pas m'excuser,je ne devrais pas lui laisser ce plaisir, elle finit toujours par avoir ce qu'elle veut.

- D'ailleurs, ta belle-mère et moi t'avons trouvé une université, puisque tu avais l'air peu motivé. Je le dévisage,mais pourquoi sont-ils aussi hypocrites, des fois, je me le demande... Après, il faut voir le bon côté des choses : une université est toujours mieux que de voir cette « famille » tous les jours...

-Comment se nomme cette université et où se trouve-t-elle ?Heather me dévisage, la connaissant, elle va s'apprêter à me faire une remarque, tellement prévisible.

-Ta mère ne t'a pas appris la politesse ? Tu ne sais pas dire merci ? Je la déteste, je m'en doutais..., nombre de fois, j'ai essayé de l'aimer..., chaque essai soldé par un échec, j'ai perdu espoir devant son sale comportement. Je vois bien qu'elle est comblée lorsqu'elle me lance des piques, brûle en enfer vipère, un jour soit en sûre Heather, j'aurais ta peau. J'affiche un sourire menteur et je les remercie, 20 minutes de cruauté, c'est le temps des repas de famille.

Je suis maintenant remontée dans ma chambre, ma libération.Heureuse que la soirée soit enfin terminée, j'allume mon casque et me jette sur mon lit, le seul moment de ma journée que j'apprécie, la nuit. Une chose est sûre, je vais avoir du mal à trouver le sommeil, une université, à la fois ma liberté, mais aussi ma prison...

Cinq jours déjà, ça y est : je vais pouvoir partir d'ici,pour le meilleur et pour le pire. Rapidement, je termine mes derniers bagages et soulève mes affaires, je descends le grand escalier menant au salon, je tourne la tête et les regarde, enfin,j'ai tellement rêvé de ce moment.

-Bye, j'y vais, je vous contacterai une fois arrivé. Non,pourquoi je les contacterai ? Ils ne méritent même pas un au revoir. Je charge ma voiture de mes nombreux bagages, et je m'installe sur le siège conducteur, liberté me voilà !J'accroche ma ceinture et démarre rapidement la voiture, c'est parti, cinq heures de route pour Boston ! Je programme mon téléphone et ma playlist se lance, c'est parti pour du Spice girl, Taylor Swift et Britney Spears ! Je passe un agréable moment, il est vrai que crier dans sa voiture pour se défouler c'est l'idéal... Pour l'instant, je vais me contenter de chanter comme une folle et de faire chier tout le monde.

La route était plutôt tranquille, ça roulait assez bien, après des heures interminables, j'aperçus enfin les gratte-ciels de Boston, je me réjouissais à l'idée d'être loin de ma «famille », que du plaisir. Boston, ville des États-Unis,avec plus de 600 000 habitants, cette ville est sacrément bien peuplée... 498 kilomètres qui nous séparent, je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie.

Après une vingtaine de minutes, j'arrive devant l'université,j'ai l'impression de regarder une série américaine tellement cette université est un cliché, ces briques rouges lui donne son charme,à vrai dire, elle est même plutôt charmante, il y a de nombreux espaces verts mis à disposition des élèves, formidable.

Je gare ma voiture sur le parking du campus et descends de mon véhicule, je fais quelques pas et regarde la grande pancarte affichant « Harvard University », je suis rapidement surprise du nombre d'étudiants habitant cette université. Je remarque facilement deux grandes tentes blanches, c'est sûrement là-basque l'on récupère ses clés pour les appartements du campus. Je me rapproche et regarde la femme assise sur la chaise me fixant,mâchant un chewing-gum. Elle me regarde et m'interroge.

- Nom, prénom s'il vous plaît. Elle me fixe de son iris noisette, je la regarde, prends une respiration et répond en essayant de sourire.

– Bonjour, je suis Joyce Wilson.

La femme me fixe et détourne son regard vers un dossier,certainement mon dossier. Elle finit par me retourner son regard et d'une main, elle me tend une clé que je m'empresse de saisir. Une fois la clé en main, je lui souris une dernière fois avant de quitter les tentes et me diriger vers les appartements. Je regarde le numéro de la clé et j'y lis « 216 », je me dirige vers le bâtiment en question et mon visage blanchit et se raidit à la vue des escaliers interminables, super, c'est parti pour grimper l'Everest..., dire que je vais devoir en plus monter mes bagages...,cette simple pensée me déprime. Après ce qu'il semble une éternité, je parviens à triompher des escaliers, j'arrive rapidement devant la porte 216, j'enfonce la clé dans la serrure et je constate que la porte est déjà déverrouillée...

Je pénètre l'appartement sur mes gardes et découvre deux filles en train de crier de joie et de se câliner. Doucement, je m'approche d'elles.

-Bonjour, je suis Joyce Wilson, je crois que je vais devoir partager cet appartement avec vous deux... L'une des deux filles me regarde, des étoiles dans les yeux, pourquoi elle me fixe comme ça ? D'un mouvement rapide, elle me saute aux épaules et se présente.

-Coucou Joyce, je suis trop contente de te rencontrer, moi, c'est Betty Bryant et elle à côté, c'est Sheila Becker, on sera tes deux colocataires cette année, j'espère que l'on deviendra de bonnes amies toutes les trois !!! Cette fille est clairement un concentré d'énergie, c'est une vraie tornade, je sens que cette année va être chargée en émotion !

Merci d'avoir suivi le chapitre 1 de Fall with me, j'espère que votre lecture s'est bien passée !

Je vous invite à suivre les aventures de Joyce et à découvrir Betty Bryant et Sheila Becker, les deux nouvelles colocataires de Joyce !


Fall with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant