Careful what you wish for // Max Verstappen - Lando Norris

6. liaisons dangereuses

J'ai dû plonger au moins une douzaine de fois depuis le bateau. À peine étais-je remontée à la surface que je voulais recommencer. Au début, il fallait que Max m'accompagne, mais à la fin, j'ai réussi à le faire seule. Lui m'attendait dans l'eau. J'ai cru lire une pointe de fierté dans ses yeux quand je me suis élancée en me bouchant le nez. Je l'ai entendu rire pour la première fois. Un rire sincère et libéré. C'était peut-être le plus beau des sons. Nous sommes remontés à bord, exaltés et essoufflés comme des chiots qui halètent. J'en ai oublié que nous n'étions pas totalement seuls. Le capitaine a sonné la fin de la récréation quand il est venu nous annoncer que le dîner serait servi à dix-huit heures. Mon coeur s'est serré à sa vue.

Avant de partir vers sa cabine, Max a effleuré ma main de son doigt. J'ai dû me retenir de la saisir. Il n'a jamais été aussi beau qu'aujourd'hui. J'aime ses airs orageux - ceux qu'il affichait quand nous nous sommes rencontrés - mais je préfère encore plus son sourire apaisé. En s'en allant, il m'a jeté un dernier regard rieur. Je n'ai même pas eu le temps de le remercier pour ce moment.

C'est grisant de dépasser ses peurs. Je le saisis en sortant de la douche. Je sifflote en séchant mes cheveux abîmés par le soleil et le sel. Je suis revigorée. Une énergie folle anime mon corps. Je sens encore mon coeur tambouriner dans ma poitrine. L'adrénaline éclipse tout: la soirée de la veille, la déception, l'amertume et même Logan. J'ai bien fait de donner une chance à Max. Du moins, c'est ce que j'espère.

Je me prépare à sortir en chantonnant. Mon choix se porte sur robe noire en crochet. Je ne l'ai jamais mise pour une simple et bonne raison: les mailles larges laissent apercevoir l'entier de mon anatomie. C'est osé, vraiment osé, mais j'ai déjà vu pire ce week-end. J'ai vraiment envie de me faire remarquer. Je laisse retomber la robe sur mon corps. On distingue facilement mon string et mes seins. J'hésite un instant en faisant face au miroir. Ca ira. On ne vit qu'une fois.

Alors que je retouche mon mascara, quelqu'un frappe à ma porte. Sûrement Gabriel. Je crie que je suis prête en refermant ma trousse de toilette. Un dernier coup d'oeil à la glace me confirme ce que j'espérais: je suis à tomber. Je me précipite vers la porte et l'ouvre en pestant:

- T'es en avance, Gab-

Ce n'est pas Gabriel - évidemment - mais Logan qui se tient devant moi. Lui aussi a fait un effort. Il porte une chemise blanche en lin et un jeans droit. Ses cheveux sont légèrement repoussés en arrière. Il est plutôt craquant. Je l'accueille dans ma cabine avec un sourire franc. Ce n'est pas parce que j'ai passé un bon moment avec Max que je vais commencer à l'ignorer. Logan promène son regard sur ma chambre:

- Je savais pas qu'on t'avait donné la plus grande chambre...

- C'est sûrement pas la plus grande.

- Je te jure que si. Même celle de Max est moins spacieuse.

À croire que Max voulait que je me sente bien sur son bateau. J'en souris. Mes pensées dérivent. Je le revois, nageant dans les eaux azurs, un grand sourire collé à son visage. Cette après-midi, je l'ai rendu heureux. J'en suis convaincue. Ce n'était pas de la comédie.

Logan s'assied sur le canapé qui fait face à la baie vitrée. Il croise ses jambes nerveusement. C'est à ce moment que je comprends qu'il est légèrement emprunté. Je ne l'ai pas revu depuis que je suis partie avec Max. Je l'ai pratiquement abandonné pour aller batifoler avec un autre mec et je ne me suis même pas excusée.

L'Américain va droit au but:

- Ruby... est-ce que tu joues sur deux tableaux?

Sa franchise me prend de court. Je fais volte-face pour faire semblant de ranger mon sac à main. La vérité, c'est que je n'ose pas affronter son regard. Est-ce que je joue sur deux tableaux? La question mérite d'être posée. Je ne sais pas quoi répondre. Logan me plait. Il a tout du gendre idéal, mais il lui manque un petit quelque chose. Max n'est pas aussi avenant que lui. Je dirais même qu'il est détestable. Et pourtant, c'est à cause de lui si mon rythme cardiaque s'accélère. Je n'ai pas réussi à coucher avec Logan, mais je suis prête à parier que je me damnerais rien que pour sentir sentir les mains de Max sur mon corps. Je suis tiraillée. D'un côté, il y a la gentillesse et la sécurité et de l'autre, le danger et le mystère. Ok. Peut-être que je joue effectivement sur deux tableaux.