CHAPITRE 4 : PIZZAS, RIRES ET GREUL

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La neige continuait de tomber doucement, enveloppant la ville dans un silence feutré. Moignon, le rouge au visage rieur, et Coin-Coin, le blond aux yeux tranquilles, sortent de chez ce dernier, la lueur chaleureuse de la maison laissant place à la nuit glaciale. La couverture blanche rend la rue paisible, mais une inquiétude silencieuse plane dans l'air.

Coin-Coin, toujours paisible, marche avec une sérénité qui semble apaiser même le froid mordant. Ses yeux bleus expriment une profondeur d'émotions muettes, tandis que ses mains agiles signalent à Moignon le chemin à suivre.

Moignon, énergique et animé, répond aux gestes de Coin-Coin par des paroles remplies d'une chaleur qui contraste avec la froideur de la nuit.

« -Tu sais, Coin-Coin, même si la neige est belle, elle me met un peu mal à l'aise. »

Coin-Coin acquiesce silencieusement, ses yeux exprimant une compréhension profonde. Ils continuent leur chemin dans la neige fraîche, leurs pas laissant des traces temporaires dans la couche poudrée qui recouvre la ville endormie.

La rue est étonnamment silencieuse, laissant place aux murmures étouffés de Moignon et aux mouvements gracieux des mains de Coin-Coin. Ils partagent un sourire complice, une amitié forgée dans le langage de la confiance et de la compréhension mutuelle.

Alors que la neige tombe inlassablement, Moignon sent une angoisse sourde monter en lui.

« -Coin-Coin, Kaeloo est la gardienne. Elle devrait être au chaud dans son château, pas coincée dans cette maisonnée. Et si quelque chose de grave lui arrivait... ? »

Coin-Coin baisse les yeux, signifiant sa propre préoccupation. Les amis partagent un nouvelle fois un regard sérieux, comprenant que leur quête pour des pizzas ne peut pas être la seule priorité. Bien que ces dernières pourraient réchauffer le cœur de leur amie malheureuse.

« -Heureusement que M'sieur chat est avec elle et qu'il passe tous les soirs. Même s'il reste dehors pendant des heures. »

Des rires retentirent alors que les deux amis dirigent vers la pizzeria avec une hâte renouvelée.

En silence, Moignon envisagea la possibilité que Kaeloo, la gardienne, puisse disparaitre d'un coup de leur vie et son angoisse revient en force. Ses pas dans la neige semblent plus lourds maintenant, chargés du poids de l'inquiétude.

À la pizzeria, Moignon passe la commande rapidement, ses pensées ailleurs. Coin-Coin signale son approbation silencieuse, mais ses yeux reflètent une détermination commune. Ils attendent ensemble, la chaleur de l'endroit offrant un bref répit au froid glacial de la nuit.

En repartant, pizzas soigneusement emballées entre leurs mains gantées, Moignon et Coin-Coin marchent avec une urgence nouvelle. La neige, toujours présente, semble symboliser l'angoisse qui pèse sur eux. Chaque flocon est une question sans réponse, une incertitude qui flotte dans l'air gelé. De plus, s'ils ne se dépêchent pas, les pizzas seraient froides et il faudrait les remettre dans le four pour les décongeler et les manger chaude. Quelque chose qui ne serait pas à leur goût.

La rue déserte les conduits finalement vers les bois. Alors qu'ils y rentrent, les pizzas réconfortantes en main, Moignon et Coin-Coin partagent un regard déterminé. Ils savent que quelque chose doit être fait pour la gardienne perdue dans l'anonymat de la neige.

Le silence ambiant est seulement interrompu par le froissement étouffé de la neige sous leurs pas et par les flocons qui s'écrasent contre les arbres, créant un murmure doux mais constant. Moignon, d'ordinaire bruyant et enjoué, se sent submergé par une atmosphère lourde d'inquiétude. Il n'aime pas cette situation. Il ne veut qu'une chose : que tout redevienne comme avant et qu'ils se retrouvent de nouveau tous les quatre.

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