Chapitre 1 - Grace Lawrence

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Londres, Royaume-Unis.


Au moins vingt minutes qu'on a déjà entamé nos cups de nouilles. Les miennes sont tièdes. Paul est en face de moi, portant sa chemise préférée. Bleu pâle, qu'il ne lâche jamais. 

Accompagné de cette station londonienne populaire de la petite radio posé sur le comptoir, les lumières de ce petit snack clignote de temps-à-autre au-dessus de nous, accentuant l'ambiance lugubre de cette soirée. 

Je vois bien qu'il ne sait pas où se mettre, ses yeux hésitent entre moi et son plat presque fini. En observant bien, on voit qu'il a des yeux bleus. Un brun vénitien aux yeux bleus. Même si là, ils virent plus à du jaune qu'à autre chose à cause de la luminosité atrocement sombre qui émane de la pauvre lumière.

J'y ai mis un papier trouvé au fond de mon sac à main, mais la chaise bordeaux sur laquelle je suis assise est vraiment trop bancale. Et même la pitié des serveurs n'y changera rien.


C'est Paul, mon beau père, qui a décidé de m'emmener dans ce restau chinois comme cadeau d'anniversaire. On marchait dans Londres après avoir atterri à 20h00 dans l'espoir de trouver un endroit où mangé, quand il a décidé de choisir un des snacks les moins attirants, dont les lettres lumineuses de la devanture formant « ASIAHOME » sont à moitié éteintes.


Tout à coup, une notification allume mon portable posé sur la table, nous faisant plisser des yeux à cause de la luminosité trop contrastante, avant qu'il ne peste tout en tournant la tête. 

J'en profite pour jeter un coup d'œil à l'heure, l'écran cassé affiche 22h00. Il est déjà tard, je suis épuisé, ma nuque me tire comme si j'avais de douloureuse courbature. 

Il n'a pas arrêté de se plaindre au téléphone durant tout le vol. Non, pire. 

Depuis le petit matin, il n'a fait que ça. Gueuler pour un rien et sur n'importe lequel de ses petits larbins.

C'est ça de tout faire à la dernière minute. Même notre déménagement soudain à Londres.

Quand j'ai dû donner des explications à mon lycée sur pourquoi je ne reviendrais plus là-bas, ils m'ont alors demandé pourquoi mon responsable ne venait pas lui-même leur expliquer la situation. J'ai paniqué en leur sortant une excuse pas si fameuse que ça, mais qui n'allait pas leur donner la mauvaise envie d'appeler Papa, et la dame de l'accueil m'a lancé une tête des plus suspectes, accentuant ses rides déjà bien installées. 


Sa froideur m'intriguera toujours.


Évidemment, je n'allais pas leur parler de la mauvaise organisation, et de l'irresponsabilité de Paul Mcgrey à s'occuper d'une « fille de 17 ans » tant sa fonction de grand dirigeant l'absorbe. 

Mais cette fois, elle m'a vraiment regardé comme si je n'étais pas humaine, comme une inconnue n'étant pas la bienvenue dans le lycée. 

Comme si elle n'avait pas passée la plupart de son temps à faire l'intermédiaire entre moi et la Directrice Adjointe durant mes années de lycée.

En tout cas, je n'en ai eu que faire. Ils n'allaient pas me ramener les flics à la maison. 

Et de toute façon j'allais bientôt partir de ce trou.


J'espérais que cette corvée s'arrête aux simples formalités mais elle a insisté pour appeler Papa. Il manquait juste la signature d'une personne légalement majeure mais je savais que Paul n'aurais jamais bougé le petit doigt pour ça. Sans surprise, papa n'a pas daigné répondre une seule fois au téléphone malgré toutes nos tentatives désespérées, et voyant qu'elle en avait aussi marre que moi de gâcher son après-midi pour moi, je lui ai sorti mon plus beau sourire et lui ait assuré que j'arrangerai ça le lendemain.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 01 ⏰

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