8. jeu, set et match

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Je me réveille aux aurores. La première chose que je vois en ouvrant les paupières, c'est le bouquet de pivoines que Logan m'a offert hier soir. Les fleurs trônent au milieu de la petite table de mon studio. Leur parfum embaume la pièce. Je les observe en souriant. Un souvenir d'une soirée douce. Je me retourne pour enfouir mon visage réjoui dans mon coussin. Que c'est bon de se réveiller en se sachant désirée. Logan m'apprécie. Il m'apprécie vraiment. Pas parce que je suis un jouet. Non. Parce que je suis spéciale à ses yeux.

Encore indolente, je me refais le film de la veille. Ses sourires, sa fossette, ses regards en coin, sa main sur mon épaule, ... Logan a tout du gentleman. Il est prévenant et généreux. Il m'a ramenée chez moi au milieu de la nuit, je lui ai proposé de monter et il a refusé. Il s'est contenté de déposer un baiser sur mon front et de me souhaiter une bonne nuit. C'était beaucoup plus touchant que de finir au lit avec lui. Je lui en suis reconnaissante de vouloir faire les choses bien cette fois.

Je repousse mon duvet. Le bonheur d'être courtisée par un homme charmant éclipse la fatigue. J'ai dû dormir quatre heures, mais ça ne se voit même pas. Un rapide coup d'oeil au miroir me le confirme. Je suis resplendissante. Mon teint rosé est frais, mes yeux lumineux. Après avoir bu un espresso, je file sous la douche. Un sourire aux lèvres, je me prépare pour une nouvelle journée de travail.

C'est quand je débarque au club de tennis que je déchante. En arrivant le matin, j'ai pour habitude de faire un saut à la réception pour découvrir ce que Hubert m'a concocté. C'est lui qui se charge du planning. Et il a visiblement décidé de pourrir une journée qui avait pourtant si bien commencé. Tous les cours sont écrits à la main dans l'agenda. Dans la colonne Ruby Cassidy, le premier nom à figurer est celui de Max Verstappen. J'aurais pu le parier. Cette ordure trouve toujours le moyen de se rappeler à mon bon souvenir.

Max n'est pas encore arrivé quand je me présente sur le court. Tant mieux. Ça me laisse quelques minutes pour me préparer à sa venue. J'en profite pour m'étirer et travailler mon service. Je frappe rageusement dans la balle. Étonnement, je suis plutôt sereine à l'idée de revoir Max et de passer plus d'une heure en sa compagnie. C'est grâce à la soirée de la veille. Logan est de mon côté. C'est à la fois rassurant et réjouissant. Je ne crains plus de faire face au monstre. Au contraire. J'ai envie d'en découdre. Qu'il vienne ce connard. Je suis prête à le recevoir.

Max débarque avec la nonchalance qu'on lui connaît. Il traverse le court de terre battue en me fixant. Putain. Comment fait-il pour être aussi beau? Il porte un t-shirt relativement moulant, qui fait ressortir l'épaisseur de sa nuque et la robustesse de ses épaules. Les muscles de ses bras sont tendus. Son short, lui, dévoile juste ce qu'il faut de ses cuisses galbées. Il a l'air d'avoir été taillé dans de la pierre. Solide et puissant. Mais le pire, c'est son regard intransigeant. Il me perce. Je coucherais avec lui ici-même, si je n'avais pas autant envie de le tuer. Je me force à détourner le regard pour ne pas lui donner de satisfaction, mais c'est déjà trop tard. Max me provoque en s'approchant:

- T'as de la bave au coin de la bouche.

Je lui jette un regard noir qui ne suffit pas à le faire taire:

- Je préférerais que ça soit mon sperme.

Seigneur. Je lève les yeux au ciel. Il ne changera jamais. J'ignore ses remarques en avançant vers  le filet. Mon ton est ferme:

- Échauffe-toi.

Max ne manque pas l'occasion de répliquer:

- Et si tu m'aidais à faire un peu de stretching? Tu as l'air d'être très souple...

Et c'est comme ça durant toute la séance. Chaque mot que j'utilise se retourne contre moi. Max est vif. Il trouve toujours le moyen de m'humilier ou de me provoquer. Je m'y attendais. Alors, plutôt que de rentrer dans son jeu malsain, je l'ignore et me contente de lui donner quelques consignes.

Careful what you wish for // Max Verstappen - Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant