BEFORE YOU

Chapitre 5

{April}

À peine rentré chez moi, quelqu'un sonne déjà à la porte. Je suis sûr qu'Aaron est déjà arrivé.

En ouvrant la porte, je tombe sur Peter. Qu'est-ce qu'il fout là ? Je referme la porte en me rappelant la scène quand j'étais chez ma mère. Il arrive par je ne sais quel moyen a bloquer la porte avec son pied. Avec mes mains, j'essaye d'enlever son pied, mais il arrive quand même à rentrer chez moi. Les larmes me montent déjà aux yeux. Putain April t'es forte alors montre-le !

Je me redresse et croissent les bras sur ma poitrine. Je ne dis rien et attends qu'il prenne la parole.

— Je crois que je te dois des explications, commence-t-il.

— Mise à part que tu baises avec ma mère qui en plus est la femme de ton meilleur ami, je crois qu'il n'y a rien à dire.

Il souffle et se rapproche de moi.

— Ils ne sont plus mariés depuis deux mois. Ta mère a enfin rompu le mariage.

— Enfin ? Tu n'attendais que ça ou quoi ? M'énervais-je.

— April, ça fait quatre ans maintenant qu'il est mort, il faut que tu t'en remettes.

— Tu n'as strictement rien à me dire en sachant que tu couches avec ma mère ! Dégage de chez moi !

Il se rapproche encore plus moi et pose ses mains sur mes joues, ce qui me dégoûte. Il me fait un bisou sur le front que j'efface avec ma manche juste après.

Le regard noir que je lui lance le fais grimacer.

Dans l'encadrement de la porte apparaît Aaron qui marche d'un pas assuré à l'intérieur de l'appartement. Il prend Peter part le col pour le faire reculer. Au même moment, des larmes coulèrent sur mon visage et mon corps reste immobile.

Il est arrivé au pire, mais au meilleur moment. Je ne sais pas comment je dois le prendre.

Peter est un peu plus petit qu'Aaron et bien moins musclé alors Aaron arrive facilement à le dégager de l'appartement et tout ça sans rien dire.

Il referme la porte à clé derrière lui et on peut attendre Peter râler derrière.

Mon corps est toujours pétrifié sur place et quand Aaron me prend la main pour me faire asseoir sur mon lit, je réagis, enfin si on peut dire ça.

— Merci...

— Il va falloir que tu m'expliques ce qu'il se passe. Je sais que tu n'as aucun compte à me rendre, mais je commence à m'inquiéter sérieusement.

— Je ne peux pas...

— Et pourquoi ?! Un mec qui sort de nulle part à des gestes clairement inappropriés avec toi.

— Je le connais.

Il s'agenouille devant moi et prend mes deux mains dans les siennes. Je remarque seulement maintenant qu'il est blessé au visage. Il n'avait pas ça hier...

Je lève les yeux vers lui et son regard transperce le mien. Ce n'est pas la première fois que ces yeux m'hypnotisent. Nous nous regardons sans rien dire. Je ne veux pas parler et j'espère juste qu'en me regardant, il comprendra. Pitié. Je ne veux pas me rappeler cette histoire. J'ai constamment l'image de mon père avec une balle dans la tête et ça m'empêche de respirer...

— Ne sois pas choquée... Mais sincèrement... Tes yeux sont magnifiques.

— Aaron...

Il ne répond pas alors, je continue sur ma lancée.