Liens interdits : entre cœurs et amitié

6.

Samedi 3 juin 2023 – Tampa - Floride

Le trajet jusqu'à la salle de sport se déroule dans un silence apaisant. Alec, sans remettre sur le tapis notre échange matinal, me laisse savourer le paysage extérieur. Intérieurement, je le remercie pour cette tranquillité. Une dispute sur des futilités ne serait bénéfique pour aucun de nous. Il devra simplement accepter que j'aie évolué, que son emprise intrusive d'antan ne puisse perdurer.

En arrivant, Alec se fait accoster par ses amis, du moins je le suppose. Leurs regards, tour à tour séducteurs ou curieux, ne m'atteignent pas. Je dépose mon sac dans le vestiaire des femmes avant de saisir mon téléphone et mes écouteurs.

Je m'échauffe, mes mouvements suivent la cadence de la musique. Droite, gauche, coup de pied latéral droit, retourné du gauche... je m'abandonne à la fluidité de la danse martiale, laissant l'énergie du moment me libérer. Après une séquence intense, je m'accorde une courte pause, récupérant ma bouteille d'eau posée sur le banc à proximité. Alec n'est pas en vue, et cela me convient parfaitement. Voir ses muscles tendus et perlant de sueur pourrait déclencher un chaos indésirable dans mes hormones et mon corps.

— Quel crochet du droit impressionnant ! me complimente une voix inconnue.

Je pivote et me retrouve face à un homme qui semble tout droit sorti d'un cliché d'Instagram. Ses cheveux châtain clair sont soigneusement coiffés, ses yeux bruns pétillent d'une lueur espiègle, et son petit nez aquilin lui confère un charme enfantin irrésistible. Cependant, cette apparence juvénile contraste étrangement avec le corps sculptural qu'il exhibe. Il est indéniablement charmant, bien que ne correspondant pas exactement à mes préférences. Il semblerait que je sois plus encline à apprécier les bruns ténébreux.

Je le regarde, un sourcil levé, surpris par son commentaire inattendu. Son compliment sur mon crochet du droit est sincère, mais quelque chose dans son expression espiègle me fait sourire.

— Merci, je pratique depuis un moment.

Il se présente comme Marco, un passionné de boxe également. Nous commençons à échanger sur nos expériences respectives, nos motivations pour pratiquer, et nos moments les plus mémorables sur le ring de combat. La conversation devient rapidement fluide, nos rires se mêlant à la musique dynamique de la salle. Mon regard explore brièvement les environs. C'est alors que mes yeux croisent ceux d'Alec, qui se tient dans un coin, observant la scène avec une expression indéchiffrable. Le passionné de boxe en face de moi le remarque également.

— Alec a l'air d'avoir envie de me tuer.

Une pointe d'amusement transparaît dans sa voix. Je jette un coup d'œil rapide au brun, me demandant ce qui peut susciter son intérêt. Marco, lui, semble plutôt détendu, comme s'il était habitué à ce genre de situations.

— Oh, c'est juste le meilleur ami de mes frères.

Marco incline la tête, son sourire ne se démentant pas.

— Il a l'air de t'observer de manière plutôt intense. Une histoire compliquée, peut-être ?

Je ris légèrement, me demandant comment expliquer notre relation complexe en quelques mots.

— Quelque chose comme ça, peut-être.

La conversation avec Marco se poursuit, évoluant naturellement vers des anecdotes plus légères sur nos entraînements et nos aspirations dans le monde de la boxe. Son attitude détendue me permet de mettre de côté l'étrangeté du regard d'Alec pour le moment.

Cependant, à mesure que la séance d'entraînement avance, je ne peux m'empêcher de jeter des regards furtifs vers Hadès, qui reste éloigné, observateurs. La tension dans l'air devient palpable, comme si les non-dits et les regards échangés étaient une toile complexe tissée entre nous trois.

Entre les séries d'exercices, nous découvrons des points communs étonnants. Marco a également une préférence pour les bruns ténébreux, ce qui déclenche un rire partagé entre nous.

Finalement, il se prépare à partir, me lançant un dernier regard complice.

— Si tu as besoin d'un partenaire d'entraînement ou juste de quelqu'un avec qui discuter, je suis souvent ici.

Je le remercie, regardant sa silhouette s'éloigner avant de revenir à la réalité de la salle de sport. La présence d'Alec continue de planer dans l'air, créant une atmosphère chargée de questions sans réponse. Avant de quitter la salle, je décide de m'approcher de lui pour clarifier les choses, espérant dissiper les malentendus qui semblent s'accumuler.

Je m'approche de lui, décidée à mettre les choses au clair. Son regard croise le mien, et je peux voir une lueur d'interrogation dans ses yeux.

— Qu'est-ce qui se passait avec Marco ?

Son ton est accusateur. Je soupire, essayant de calmer les tensions entre nous.

— Rien, Alec. On discutait juste de boxe, c'est tout.

J'essaie de désamorcer la situation, mais il ne semble pas prêt à laisser tomber. Il se dirige vers l'extérieur et je le suis dans l'espoir de mettre fin à cette querelle puérile.

— Ça n'avait pas l'air de rien. J'ai vu comment il te regardait, comment tu riais avec lui.

Il persiste, son ton devenant plus acerbe. Je lève les yeux au ciel, frustrée par cette accusation non fondée.

— Alec, ce n'est rien. On parlait simplement de nos entraînements. Tu n'as pas à être si protecteur. Je n'ai plus 16 ans. Je fais ce que je veux, et si j'ai envie de parler, je dis bien parler, à ce mec, je le fais. Arrête ton numéro de grand frère protecteur à deux balles.

Sa mâchoire se crispe, et il me fixe intensément.

— Tu veux aller lui parler ? Vas-y, va même te faire sauter dans les douches si ça te chante ! il crache.

Sur ces paroles à la fois piquantes et excessives, il grimpe dans sa voiture et démarre. Visiblement rien n'a changé en 5 ans.

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Chapitre un peu plus court.

L'arrivée d'un nouveau protagoniste, Marco, que pensez-vous de lui ? Et de la réaction d'Alec ?

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