Le souffle de l'aventure【Link x Reader♂】BOTW

Chapitre 16 - 𝐋𝐞 𝐥𝐚𝐛𝐨𝐫𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞

Link était parti préparer le repas à la marmite du village depuis un quart d'heure. Allongé sur le lit, je me tortillais l'esprit, nerveux à l'idée de la nuit qui nous attendait. Certes, nous avions un lit-double, mais tout de même. Je n'étais jamais entièrement à l'aise à l'idée d'être aussi proche de Link. Cela me rendait raide d'anticipation, je n'arrivais pas à me détendre en sachant que nous allions dormir sous les mêmes draps. Pourtant, nous commencions à nous connaître... C'était étrange. J'ouvris mon carnet pour y consigner mes pensées.
Le souvenir de la sensation de sa peau glacée que j'avais ranimée par la chaleur le jour de notre rencontre me procurait un étrange sentiment. Tout comme la fois où il m'avait fait toucher du bout des doigts les lignes saillantes de ses cicatrices. Il y avait quelque chose chez lui qui me perturbait, mais j'étais incapable d'identifier quoi.
Peut-être était-ce simplement parce qu'il était mon premier ami ? J'avais grandi auprès de ma mère et de la nature. Isolé des villages, isolé de la vie, je n'avais pas eu beaucoup d'occasions de me rapprocher des autres, encore moins de personnes de mon âge. Je n'avais commencé à rencontrer du monde que lorsque je m'étais mis en quête d'un remède pour ma mère. Il s'agissait de liens de nécessité, de courte durée.
Rien à voir avec ce que Link représentait à mes yeux. L'avoir à mes côtés avait donné une toute autre dimension à ma vie, dans tous les sens du terme. Je découvrais le monde tel que je ne l'avais jamais connu lorsque j'étais livré à moi-même. Je le découvrais avec un regard vierge de connaissance, tout comme Link.
Il n'était pas n'importe qui, c'était le Héros d'Hyrule. Mais malgré la tâche qui l'incombait, il restait un ami doux, espiègle et courageux. Je pouvais compter sur lui, et cette pensée faisait frémir mon cœur.
J'inscrivis cette dernière phrase d'une écriture tremblante puis refermai mon carnet et le fourrai tout au fond de ma sacoche. L'apaisement ne m'avait pas tout à fait gagné, mais ma tête semblait moins pleine à présent.
Link revint sous peu. Nous mangeâmes sans trop parler, fatigués de notre journée de voyage. J'avais encore de la peine à le regarder droit dans les yeux tout en sachant que nous allions dormir ensemble. Une fois rassasié, je me couchai à nouveau sur le lit.

– Je sens déjà venir les courbatures, me désolai-je.

Link s'assit au bord du matelas, retirant ses bottes.

– C'est bon signe, cher écuyer.

Je roulai sur mon ventre, ignorant sa remarque provocatrice, ignorant le fait qu'il allait bientôt me rejoindre. Cela me donna un peu de répit. Le léger cliquetis des armatures de Link tintait régulièrement tandis qu'il les défaisait une à une. Je tentai de me distraire l'esprit, en vain. Le silence tomba finalement. Soudain, je sentis deux mains s'aplatir contre mes omoplates. Mon cœur tressauta.

– Tu t'es étiré, j'espère ?

– N-Non.

Un long frisson me parcourut de haut en bas tandis qu'il se mît à masser délicatement mes épaules. Par réflexe, mon corps se crispa tout entier face à ce contact intime, mais Link persista avec douceur.

– Détends-toi, T/P... murmura-t-il derrière moi. Tu le mérites bien après tous les efforts que tu as faits aujourd'hui.

J'avais l'impression d'avoir la face brûlée tant j'étais rouge dans les premières minutes. Mes connections nerveuses étaient terriblement sensibles, bouillonnantes. Ses doigts s'enfonçaient avec maîtrise dans mes muscles. Des vagues de chaleur me traversaient et renversaient mon estomac chaque fois que Link déplaçait ses mains sur mon échine. Le moindre effleurement excitait furieusement mes sens. C'était injuste qu'il sache aussi bien me défaire. Je parvins gentiment à laisser son toucher pénétrer ma peau. Peu à peu, la fatigue et le stress qui alourdissaient mes épaules s'évanouissaient. La notion du temps m'échappa sans que je ne m'en rende compte, tout comme ma capacité à réfléchir. Je fondais au rythme exquis des petits cercles qu'il creusait sous ma nuque du bout de ses pouces.