•••••10 minutes plus tard•••••
-Nous ne pouvons pas voir de fractures, en revanche de légères fissures peuvent être observées au niveau des membres antérieurs. M'explique M. Ribeaud, le vétérinaire qui nous a rejoint au début de la radio.
-Oh merci! Je vous dois tellement! Dis-je en sentant les larmes me monter. Bah super maintenant que je me suis calmé et que je ne ressemble plus à un démon, je vais pleurer.
-C'est pas plus grâce à moi que grâce à vous. Me répondit-il avec en sourire de gêne sur le visage. En revanche, je pense que Cat n'a pas besoin de rester se reposer à la clinique. Il pourra rentrer avec vous, cette après-midi. Il faut juste lui mettre des bandages et lui fixer ses pattes pour pas qu'il aie mal. Continue-t-il.
-D'accord alors je vous suis!
-Bien.Sur ce, nous partons dans un couloir. Il a Cat dans ses bras. Cat n'a pas vraiment l'air de comprendre ce qu'il lui arrive, il regarde autour de lui sans trouver ses repères. Ça me fait plaisir de le voir, au moins un petit peu, bouger. Nous arrivons dans une pièce avec une table en inox au centre. M. Ribeaud pose Cat dessus et se tourne face à l'armoire se tenant derrière lui.
Il ouvre un tiroir, prend quelque chose, le ferme, en ouvre un autre, et répète ce cycle 5 fois de suite. Ses gestes sont rapides, naturels et précis, comme habituels, comme s'il faisait ça depuis qu'il avait 3 mois. Au bout de quelques secondes, je me surprends même à regarder ses bras musclés. Efy putain calme-toi tout de suite.
Il se retourne et regarde de nouveau mon petit chat. Il commence à lui toucher ses petites pattounes. Cat n'a pas l'air très ravi de cette action. Au bout de quelques minutes, le vétérinaire se tourne vers moi et lance un grand c'est fini. Il prend Cat dans ses bras et sort de la pièce. Je le suis, évidemment, il est impensable que je ne puisse plus voir Cat ne serait-ce qu'un instant.
Il se baisse au milieu du couloir, installe Cat dans une caisse sans propriétaire qui m'a l'air plus que confortable. Il la ferme, ensuite, puis, me la tend. Je la prends et le suis jusqu'à l'accueil. Nous parlons factures et ordonnances, pendant un instant, puis, je sors de la clinique.
Après une petite marche, je me retrouve devant mon entrée. Et c'est à ce moment-là que je réalise à quel point j'ai fait voler la porte dans les airs. Je m'arrête quelques instants, devant cette scène qui m'effraie et me fascine en même temps. Si je suis capable de casser un verrou de porte rien qu'en l'approchant, de quoi est-ce que je suis capable?
J'avance et j'essaie de fermer ma porte, malgré une charnière cassée et un verrou en très très mauvais état. J'y parviens et essaie de la fermer à clé, sans y parvenir. À quel but? Il n'a pas besoin de clés pour me hanter. Il n'a pas besoin de clés pour me briser. Non, il n'en a pas besoin. Mais je m'accroche à cette petite chose, ce petit bout de réalité, de liberté en somme, que je chéris ou avec lequel j'essaie de me couvrir la vue pour ne voir que ça et pas l'enfer insoutenable, effroyable et impitoyable qui se trouve derrière.
Mais cet enfer, c'est ma vie et ce démon, dieu de l'amour selon certaines croyances, mon séquestreur, mon violeur ou encore mon bourreau. Heureusement que Cat est là. Depuis mes bras, il me regarde avec son regard, son fameux regard qui paraît si innocent, mais si conscient en même temps. Je dois avouer que l'avoir est comme une bouée pour moi, une bouée qui paraît inutile dans ces flots violents et impitoyables que représente ma vie. Elle est faible certes mais elle n'en reste pas moins une bouée qui remplit ses fonctions à la perfection.
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Le Cupidon de l'automne
RomanceEfy est un jeune garçon qui étudie la logopédie il vit une vie paisible et heureuse entouré des gens qu'il aime et de son chat Cat. En dehors de ces études il aime bien la mythologie, il en écoute un podcast tous les jours. Mais un certain Jonathan...