Ce soir à Berlin, je me promène seule dans les rues animées de la ville qui est devenue ma deuxième maison depuis environ un an. Berlin, avec ses contrastes fascinants et ses ruelles pleines de découvertes, m'a accueillie en tant qu'étudiante.
En me baladant sans but précis, je me retrouve instinctivement dans une petite rue où les lumières chaleureuses des boutiques et des ateliers éclairent le trottoir. C'est là que je remarque un atelier de céramique, une sorte de coin discret mais bien éclairé. Intriguée, je m'approche et jette un coup d'œil à travers la vitrine.
À l'intérieur, un homme concentré est en train de travailler sur un tour en céramique, façonnant avec minutie un vase. Ses cheveux blonds un peu négligés donnent une touche décontractée à son apparence. Son teint rosé témoigne des nombreuses heures passées à sculpter l'argile avec passion. Les lumières de l'atelier créent une ambiance chaleureuse.
Je suis captivée par la manière dont il manie l'argile avec habileté, chaque geste révélant une expérience profonde dans l'art de la céramique. Son tablier, taché de céramique, raconte l'histoire de nombreux projets réalisés dans cet espace créatif.
Alors que je reste là, presque hypnotisée par le mouvement régulier de ses mains, nos regards se croisent brièvement à travers la vitrine. Ses yeux chauds et concentrés reflètent l'engagement qu'il met dans son travail. On dirait que je perçois une part de son âme artistique à travers cette connexion fugace.
Je suis en pleine admiration devant sa concentration et décide de rentrer dans l'atelier.
Je remarque qu'il est le seul à travailler dans l'atelier, ne voyant personne d'autre que lui. Des fauteuils orange assortis à la décoration attirent mon attention. Plusieurs vases sont déposés sur des étagères. Je m'assois sur le fauteuil en face du céramiste, impressionnée par l'habileté de ses mains.
Je reste là, assise en l'observant en silence pendant presque vingt minutes, bien qu'il semble m'avoir remarquée depuis un moment sans faire de commentaire. Il ne veut sûrement pas être déconcentré, et je ne veux pas perturber l'ambiance artistique et poétique de cette atmosphère.
Le potier continue de travailler, complètement concentré sur sa tâche. Ses mains se déplacent habilement autour de l'argile, ses doigts la pliant et la façonnant à sa guise. On peut percevoir la concentration dans tous les aspects de son corps, de son visage à sa posture. Une sensation de calme m'envahit. Je ne veux pas perturber son travail, mais je ne peux m'empêcher d'admirer son talent et sa dévotion. Ses mains commencent à ralentir, et il arrête de tourner la roue.
Il lève enfin les yeux et me regarde. À ce moment-là, un frisson parcourt tout mon corps.
Son regard bienveillant se pose sur moi, et il rompt le silence avec un sourire chaleureux. "Tu sembles apprécier l'art de la céramique. Veux-tu essayer ?" propose-t-il, désignant le tablier taché à côté de moi.
Je fais signe de la tête, mélangeant l'excitation et l'appréhension qui me traversent. Debout, je mets le tablier et prends place là où il se trouvait peu de temps auparavant. Il se positionne derrière moi, nos mains se rejoignent sur le bloc d'argile. Ses doigts guident les miens avec une délicatesse qui m'apaise.
C'est ma première expérience avec l'argile, et je me sens vraiment gênée, surtout avec un professionnel aussi séduisant. Nos doigts entrelacés sculptent la matière malléable, faisant naître un léger rougissement sur mes joues. Je n'ose à peine bouger mes doigts, laissant son expertise diriger chaque mouvement.
"Tu te débrouilles bien," murmure-t-il à mes oreilles, provoquant un frisson dans ma nuque.
"M-Merci," bafouillé-je, tentant de rester concentrée sur l'argile.
Ses doigts caressent les miens, créant une tension subtile. J'ai l'impression qu'il le fait exprès. Après un moment, la matière prend enfin la forme d'un vase, et je me lève, les mains couvertes de traces d'argile.
"C'était sympa," dis-je en souriant. Il me regarde et hoche la tête.
"Il y a un robinet au fond pour te laver," indique-t-il, et je me dirige vers l'endroit désigné.
Plus tard, je me retourne pour partir, mais son regard persiste sur moi.
"Comment tu t'appelles?" finis-je par demander, le cœur lourd, n'ayant pas vraiment envie de partir, mais consciente que je dois rentrer.
Il sourit avec un air mystérieux et répond : "Bonne soirée, demoiselle." Un clin d'œil et il se replonge dans l'atelier, laissant une empreinte indélébile dans cette soirée.
Marchant hors de l'atelier, une vague de tristesse m'envahit. C'est étrange, pour la première fois, une connexion particulière s'est établie avec un inconnu au travers de la magie de la céramique.
Le trajet en train jusqu'à chez moi est empreint de pensées tumultueuses. En fouillant dans mon sac à main à la recherche de mes clés, je suis subitement arrêtée par la découverte d'un morceau de carton. Je le tire et lis le mot soigneusement inscrits : "Je m'appelle Owen, appelle-moi : 0**********."
Une surprise agréable illumine mon visage, étirant un sourire jusqu'à mes oreilles. Les pensées de retrouver cet artiste talentueux demain prennent forme dans mon esprit.
Owen..
Fin~
J'espère vous aurais aimé ce one shot !! Et dsl il est un peu court mais je voulais pas trop développée. ❤️💋💋