En s'asseyant à table, Gabriella se demanda pourquoi elle était même descendue de sa chambre pour venir manger; elle savait qu'elle n'arriverait sûrement rien à avaler, tellement les larmes l'avaient vidée de toute énergie et à quel point se trouver dans la même pièce que son père lui donnait envie d'exploser de colère. De plus, voir ces cartons vides dans le hall et rangés dans la cuisine en pagaille lui donnait l'impression de ne plus être chez elle. Au bout de quinze minutes à ne pas toucher son assiette, son petit manège finit par pousser son père à bout, encore une fois:
- Gabriella, bon sang, mange un peu.
- J'ai pas envie, laisses-moi." Cette fois, la voix de sa fille était plus plaintive qu'agressive.
- J'arrive pas à croire que tu tires la gueule pour une histoire matérielle; on a besoin de cet argent, tu comprends?" Comme elle ne réagissait pas et se contentait de jouer avec ses légumes dans son assiette du bout de sa fourchette, son père insista: "Je me demande parfois si tu ne préférerais pas que ta mère reste dans ce centre plutôt qu'elle n'en sorte." Cette fois, sa fille releva les yeux pour fusiller son père du regard.
- Comment t'oses me dire ça?" Cracha alors sa fille d'une voix tranchante, et cette fois, Victor sembla regretter un peu ses paroles. "Parfois quand je vois comment toi et Nevio pouvez sembler insensible face à son absence, je donnerais n'importe quoi pour l'échanger contre l'un d'entre vous!"
Immédiatement, la réaction de son père ne se fit pas attendre, il se redressa et assena une gifle à sa fille. Cette dernière reçu le coup sans ciller; elle serra les dents alors qu'elle entendait son frère se lever en face d'elle.
- Papa! Putain, mais..." S'insurga alors Nevio, en face de sa soeur, perdu sur la façon de réagir. Jamais Victor Arellano n'avait levé la main sur ses enfants; ça, c'était le rôle de sa femme, oui. Lui, il se contentait toujours de ramener l'argent à la maison, et puis, la plupart du temps, il était en déplacement, pour ses nouveaux parfums, pour élaborer les formules, s'occuper des campagnes de publicités... Et du jour au lendemain, il s'était retrouvé homme au foyer, à devoir tenter d'arranger sa situation familiale après le départ de sa femme.
Ce geste contre sa fille lui coûta et le choqua au moment même où le coup partit. Ses yeux se plantèrent dans ceux sa fille, et sur le moment, il voulu s'excuser immédiatement, mais l'adolescente se leva d'un bond, le fusillant du regard, les lèvres tremblantes:
- Je préférais quand t'étais en séminaire, cracha-t'elle avant de quitter la salle à manger et de monter dans sa chambre pour s'y enfermer. Ce ne serait pas la première fois qu'elle sauterait le diner. Depuis que sa mère avait disparu de leurs vies, Gabriella avait bien du mal à trouver la force et l'énergie de manger, d'aller en cours, parfois.
Une fois sa porte fermée, elle sentit les larmes monter, encore une fois, mais cette fois elle se força à les refouler; elle en avait marre d'être faible, de pleurer pour Miranda alors que même son propre mari et son fils ne semblaient pas affectés. Cela la rendait folle.
♖
La soirée de la vente aux enchères arriva beaucoup plus rapidement que ce que Gabriella aurait souhaité. Elle n'avait pas reparler à son père ni à son frère pendant ce laps de temps, se contenant simplement de déambuler dans la maison, manger en silence et éviter tout contact avec Nevio.
A Las Encinas, le reste du groupe et les amis de Nevio avaient bien remarquer que Gabriella et son frère étaient en froid. Nevio s'était à nouveau isolé avec Valerio, ce qui ne cessait de questionner sa soeur. Alors que la blonde venait de s'asseoir sur une des tables à l'extérieur, passant en revue les photos des objets qu'ils allaient vendre, en photo sur son téléphone, elle aperçu Samuel s'approcher de sa table.
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Le Parfum du Scandale {ELITE} (En cours)
Novela JuvenilGabriella Arellano Balaguer fait sa rentrée à Las Encinas accompagnée de son frère ainé Nevio. Fille de Victor Arellano, un grand créateur de parfum, elle essaie en vain de se remettre de l'absence de sa mère et de garder les quelques morceaux rest...