𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈

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Heather Hill :

Entre l'Australie et l'Arabie Saoudite - avril 2025

Ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas vu Charles et Pierre avec qui je suis censée prendre l'avion pour l'Arabie aujourd'hui. Une petite appréhension s'installe dans mon ventre formant un nœud d'angoisse qui ne souhaite pas partir.

Je n'ai vu que mon équipe ces derniers jours, j'ai passé des heures à discuter avec eux de la voiture, de sa manière de réagir, de mes données. Tous les sujets que je ne maîtrisais pas parfaitement, je les ai abordé avec eux pour qu'ils m'expliquent ce que je ne connaissais pas encore.

Je suis prête à les remplacer si jamais ils ont besoin d'une nouvelle mécanicienne chez Red Bull.

– Une revenante, lâche quelqu'un derrière moi.

Mes yeux se détachent du jet privé pour me concentrer sur le beau monégasque qui est venu se placer presque devant moi. Ses cheveux sont savamment décoiffés par le vent qui entoure la piste de décollage. Sa fossette n'apparaît pas alors même que je m'attendais à ce qu'il me rende mon sourire.

Ses iris sont tempétueuses, elles m'offrent une partie des réponses à mes questions : Charles est en colère contre moi. Cette constatation me plante un couteau dans le ventre, en plein dans l'anxiété de nos retrouvailles qui me retournait l'estomac.

J'ai beau chercher pourquoi, je ne comprends pas sa réaction. Je n'ai reçu aucun message, aucun appel de sa part et je ne lui en veux pas, je n'aurais pas répondu de toute manière. J'avais vraiment besoin d'être concentrée sur le travail.

C'était ma seule manière de garder la tête hors de l'eau.

– Je... commence-je en baissant les yeux sur le bitume, honteuse de me sentir aussi mal alors que je ne le connais que depuis quelques semaines.

– Ne te justifie pas Heather, c'est mieux pour tout le monde, me coupe sa voix froide et tranchante.

Et je ne trouve rien à répondre tandis que mon cœur tombe une nouvelle fois à mes pieds. C'est fou comme cet organe peut battre si vite pour une personne, comme il peut interpréter le moindre geste et finir par être posé aux pieds de la personne qui nous plaît. Sauf qu'au lieu de le prendre entre ses mains, Charles vient de m'ignorer et de se retourner pour monter dans l'avion.

Des larmes brouillent ma vue et m'empêche de voir le visage de celui qui passe son bras autour de moi. J'en ai marre de pleurer ces dernières semaines, ça ne m'était pas arriver depuis plusieurs années.

Cependant, je reconnais tout de suite l'accent français de Pierre lorsqu'il m'annonce avoir entendu notre conversation. La façon qu'il a de me serrer contre lui me rappelle celle de mon frère quand il me rassurait la nuit. Sauf que ce dernier n'est plus là.

Toutes les personnes qui m'avaient promis de rester ont fini par partir. Mes parents m'ont laissé me débrouiller beaucoup trop jeune. Mon frère a préféré regarder ailleurs alors que le kart était ce qui maintenait ma santé mentale en place.

Marin...

J'ai envie de vomir quand je pense à lui. Ses gestes, son regard, ses paroles étaient une source de réconfort pour moi au début de notre relation. Il n'acceptait pas ma passion pour la Formule 1 et que je veuille en faire ma carrière mais il n'a jamais été aussi dur que depuis que je suis entrée chez Red Bull.

Mon cœur est soulagé de ne plus l'avoir dans ma vie mais ma peur de la solitude me pousse à me demander si son départ est vraiment quelque chose de bien.

Je ne réagis pas même si des questions sur le comportement de Charles se bousculent dans ma tête. J'essuie mes joues humides et m'éloigne de lui pour reprendre contenance. Mes cheveux s'emmêlent, mon mascara a légèrement coulé et je n'ai qu'une envie, partir d'ici.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant