Atterrir dans les étoiles

Prisonnière du passé et du présent

Livio se réveilla avec une douleur atroce au niveau de la tête. Elle bougea légèrement en tentant de se redresser sans ouvrir les yeux. Son corps lui semblait lourd et son épaule lui faisait souffrir le martyr.
N'importe qui aurait hurlé de terreur et de douleur à l'instant où elle ouvrit les yeux.
Elle se trouvait dans une petite pièce carrée sombre d'où le silence était envahissant.
L'adolescente passa une main sur ses yeux verts émeraudes qui peinaient à s'habituer à la noirceur. Elle réussit à se relever du sol en prenant appui sur le mur. Du sang coulait le long de sa tempe mais ça ne la dérangeait guère :
« Je hais cet endroit » marmonna-t-elle d'une voix sinistre alors que cet endroit si familier lui fit remonter des souvenirs traumatiques.

L'enfant aux yeux de jades âgée d'à peine treize ans courait à toute allure hors du village où elle avait grandi. Paniquée, elle trébucha sur une pierre et s'effondra dans la neige. Elle se remit rapidement debout en écartant ses cheveux argentés de ses yeux d'un geste rapide.
Mais il était trop tard, une main avec un tissu s'appuya sur sa bouche. La petite fille se débâtit mais la personne derrière elle était trop forte et elle ne tarda pas à perdre connaissance.

Par la suite, Livio s'était réveillé dans la même pièce que celle où elle se trouvait en ce moment. Enfermé, piégé sans aucune issue, elle s'était mise à pleurer toutes les larmes qu'elle avait retenu depuis la mort de sa mère, de son beau père et de tous les autres.
Elle fit cliqueter son bracelet et se concentra de tout son être sur son pouvoir.
L'effort la fit tomber au sol.
Une figure féminine munie d'une armure argentée, transparente telle un fantôme apparue dans les airs en flottant. Sa peau pâle contrastait avec ses cheveux de jais et ses yeux bleus glacials.
« Livi ? Livi ! Reprends toi ! » lui intima la femme.
L'adolescente poussa un gémissement depuis le sol. Invoquer l'étoile lui demandait énormément d'énergie et avec sa condition physique et psychique, c'était extrêmement difficile et éprouvant.
L'esprit dont les cheveux ébènes descendaient sur ses épaules s'approcha de la blonde et la souleva. Elle s'assit sur le sol et allongea Livio de manière à ce que la tête de la blonde se trouve sur ses genoux. Elle passa sa main dans les cheveux de la GAS comme si elle caressait un chaton. L'adolescente sembla se détendre :
« Tout va bien Livio » murmura l'esprit féminin d'une voix douce « cet endroit te rappelle des mauvais souvenir, des traumatismes de ton enfance, tu dois les laisser partir... Je sais que tu en est incapable... Mais avant toute chose, souviens-toi que c'est ici que nous nous sommes rencontré pour la première fois... »
L'esprit laissa glisser ses doigts sur le front de l'adolescente dont les yeux verts regardaient le plafond sans aucune émotion, la tête dans ses souvenirs...

Alias attrapa le menton de la fillette pour la forcer à le regarder. Ses yeux de jades étaient terrifiés et elle le fut encore plus quand l'homme approcha un couteau de la joue de l'enfant.
« Que tu es faible... » déclara-t-il sombrement « tu es si petite... si innocente... tu me fais pitié... enfin presque. »
Il entailla lentement la joue de la petite. Le sang commença à couler le long de son visage. Elle émis un hoquet douloureux, ce qui énerva le chasseur de prime. Il se releva et donna un coup de pied dans le ventre de la petite fille à genoux pour la punir d'avoir fait du bruit. Celle-ci s'effondra au sol.
« Tu es douillette » grommela Alias en lui donnant un autre coup de pied, cette fois-ci au visage. Ayant déjà versé beaucoup de larmes, rien ne sortit de ses yeux, en revanche, elle eut beaucoup de mal à retenir ses cris sachant que ça ne lui apporterait rien de bon.
Elle commença à cracher du sang ce qui sembla irriter l'adulte, il pointa sa main vers elle et aussitôt une douleur immense l'atteignit. C'était éprouvant et horrible. Elle ne put retenir ses cris, ce qui intensifia son calvaire.
Après cette séance de torture, le chasseur de primes abandonna à nouveau la petite fille de treize ans dans cette sombre salle.
La fillette ne tenta même pas de se redresser, des questions ne cessaient de revenir dans son esprit : pourquoi ? Pourquoi n'était-elle pas morte ? Pourquoi endurait-elle tout ça ? Pourquoi elle ? Elle n'avait rien fait de mal, elle n'avait rien demandé.
Ses yeux se fermèrent alors que sa respiration rapide reprenait un rythme décent mais son cœur menaçait toujours de sortir de sa poitrine.
C'est alors qu'une immense douleur s'empara d'elle, elle avait l'impression qu'on la vidait de son énergie.
« Petite chose fragile... Calmes toi, respires... Tu es si petite, si fragile... Tu dois te calmer... »
Une voix s'éleva au milieu de la noirceur, cette voix n'avait rien à voir avec la monstruosité dont jouissait cet endroit. Au contraire, elle semblait remplie de tendresse et d'affection.
Ally sentit quelque chose la soulever, une étreinte chaleureuse qui la faisait se sentir en sécurité. Quelqu'un l'enlaçait, elle ne réussit malheureusement pas à ouvrir les yeux tellement elle avait mal.
« Tout va bien... Tu ne seras plus jamais seule... Je veillerai sur toi... »
La fillette ne sachant pas si tout cela était le fruit de son imagination ou non, ouvrit timidement les yeux. Elle aperçut une femme transparente qui l'étreignait, des cheveux ébènes descendant sur ses épaules.
« Qui es tu ? » demanda l'enfant d'une voix fatiguée.
La femme desserra son emprise sur la blonde et lui offrit un sourire. Elle passa son doigt sur sa joue pour en enlever le sang.
« Je suis Bellatrix et je suis là pour te protéger. »

« Aujourd'hui tu n'es plus une petite chose fragile » déclara Bellatrix avec un petit sourire ayant une idée pour la taquiner « non aujourd'hui tu es une petite chose forte. »
Comprenant que l'esprit se moquait de sa petite taille, Livio poussa un léger grognement.
Si elle ne se sentait pas aussi épuisée, l'adolescente aurait roulé des yeux à la plaisanterie.
Les prunelles de la blonde croisèrent le regard de l'esprit et elle sembla se détendre dans ce lieu qu'elle haussa tant.
La femme transparente cessa de la caresser et lui demanda :
« Tu as un plan ? »
La jeune fille esquissa un petit sourire conscient.