Scarlett

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Le lendemain matin, je me sens vidée, sans aucune énergie. Une envie de pleurer m'envahit.

J'éteins l'alarme de neuve heures, exténuée, et je vois la place de Daisy vide.

Je prends mon téléphone et découvre qu'elle m'a laissé un message me disant de ne pas m'inquiéter.

Je l'appelle, mais je tombe sur son répondeur.

Étrange.

Après une douche pour effacer les traces de la veille, me voilà devant la glace.

Mes yeux sont rouges et gonflés d'avoir pleuré .

Je saisis ma petite trousse de maquillage sur ma commode. J'utilise l'eye-liner marron que Daisy m'avait donné et trace un trait sous mes yeux et sur mes paupières. J'ai meilleure mine ainsi. Un peu d'anti-cerne pour rehausser mes couleurs, une touche de mascara, et le tour est joué.

Je me glisse dans mon jean droit et enfile un t-shirt qui dévoile mon piercing au nombril, puis j'attrape un cardigan en lin blanc dans mon placard.

Il fait frais dehors.

Et si je recroise Sam ?

Et alors , je dois dépasser tout , j'efface aussitôt cette idée de ma tête.
Il faut que j'affronte ce passé qui me hante et me tourmente, toute seule .

Ce n'est pas une petite altercation avec Sam qui va me replonger.

Ce chapitre est clos. Je dois me reprendre et vivre mes journées le plus normalement possible.

Une larme perle sur ma joue, que je chasse d'un revers de main. Je ne vais pas gâcher mon maquillage.

Je saisis mon sac à dos et mes clés de voiture, puis je sors.

Arrivée à la fac, je passe par le distributeur pour acheter un café que je bois d'un trait. J'ai besoin de me concentrer aujourd'hui, je n'ai pas révisé hier à cause du mec de la bibliothèque, ou Riven devrais-je dire.

Ça me revient maintenant, sa façon de frapper Sam était sauvage. Sa voix grave et son accent anglais très prononcé me rappellent celui des Highlands.

Mais oui..

"La bibliothèque te convient mieux que cet endroit," avait-il dit.

Et il a raison. Mais je me demande ce qu'un Écossais comme lui vient faire ici ? En le voyant à la bibliothèque, on aurait dit un Italien tout droit sorti d'un magazine "old money", mais la nuit au bar, il était dangereux, magnétique, électrique; ses yeux tels des éclairs.

Il faut que je me ressaisisse et rattrape mon retard de révisions.

Je me dépêche de rejoindre l'amphithéâtre, c'est le premier cours de Biochimie.

Je repère Arisa au premier rang, ma seule camarade de classe avec qui je m'entends parfaitement. Elle est japonaise d'origine, fille de parents immigrés, n'ayant d'yeux que pour les études. Je me dirige vers elle.

Je descends jusqu'au premier rang.

— Salut Ari ! Dis-je en prenant place à côté d'elle.

Elle s'illumine en me regardant, magnifique avec ses cheveux carrés soyeux noirs et ses yeux asiatiques.

— Salut Scarlett, tu vas bien ?

— J'ai mal dormi, dis-je en posant ma tête sur la table.

— T'inquiète, ça ne se voit pas.

Elle essaie de me réconforter , en vain. Je sais que j'ai l'air d'un zombie.

— Je n'accompagnerai plus jamais Daisy à une fête.

unloved ( Version Non Corrigée/ En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant