Chapitre 9-Zach/Ariane

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Musique : Boys don't cry-The Cure

Zachary

Je suis con. Et faible. Mais surtout con. Qu'est ce qui m'a pris de la suivre ? Je suis en train de me transformer en putain de psychopathe juste pour conserver mon ego de merde intact.

Le hasard fait bien les choses. Je rentrais du studio et je suis comme par hasard tombé sur elle. Et pas dans la meilleure des situations...

J'étais obligé d'intervenir et je n'ose imaginer ce qui lui serait arrivé si je ne l'avais pas aperçue. Et je m'en serais voulu toute ma vie. Ses yeux écarquillés, son corps tremblant et la pâleur de sa peau resteront gravés en moi à jamais. Et je me fais la promesse que cela ne lui arrivera plus jamais.

Plus facile à dire qu'à faire.

Mais bon je suis incapable de faire les choses comme les autres c'est à dire la raccompagner chez elle pour être sûr qu'elle soit en sécurité. Non il a fallu que je la suive. Je lui ai infligé ce que je vis tous les jours. Et je me déteste pour ça.

Avec les répétitions je rentre toujours tard. Je croise souvent des femmes seules, marchant d'un pas pressé, leurs talons aiguilles heurtant le sol. J'ai l'habitude de changer de trottoir pour qu'elles ne se sentent pas en danger. Pourtant, dès qu'un lampadaire éclaire mon visage, ce sont elles qui me suivent.

Et leurs putain de bruits de pas sonnent le glas de ma tranquillité.

Je suis obligé de les semer en faisant d'innombrables détours pour qu'elles ne sachent pas où j'habite.

J'en viens même à en rêver la nuit. Ce seul petit son est aussi désagréable qu'une craie sur le tableau. Il me hérisse les poils, me donne des sueurs froides et me fait regretter ma vie passée.

Je déteste la célébrité. Mais, c'est mortellement grisant.

Un jour je vais me perdre. Et ce jour risque de bientôt arriver.

La preuve, je l'ai suivie en pleine nuit. Je ne suis même pas foutu d'aller lui parler. Et là je suis dans la merde car elle est prête à me sauter dessus. Et pas de la manière dont j'en aurai envie.

Je m'approche vers elle en levant les mains.

─ Ariane je viens en paix. Ne me plante pas s'il te plaît, je sais que je suis un connard mais je tiens à ma peau douce. Tu sais, celle que tu aimes caresser quand-

Elle m'assassine du regard. Pourquoi je ne peux m'empêcher de faire des blagues salaces ? C'est surtout un moyen de garder cette distance entre elle et moi. Parce qu'il suffit d'un mot de sa part pour que je rebascule dans son lit. Mais elle ne le voudra jamais. Elle aimerait que ça devienne sérieux. Et ça je ne peux pas. Même si ce n'est pas l'envie qui manque. Elle mérite de vivre une vie paisible. Pas de subir mon succès, la jalousie des autres, mon absence à répétition pour les tournées, les rumeurs affreuses qui circulent sur internet...

─ Putain Zachary qu'est ce que tu fais ici ? T'es malade ? C'était toi toute à l'heure ?

─ Oui, répondis-je peiné

─ Et tu t'es enfuis ? Ou plutôt, tu m'as fait croire que tu partais pour m'espionner ? Être une star ça te fait perdre des neurones ?

─ Non je- enfin- bref je voulais pas te faire peur juste te-

─ Me faire peur ? J'ai cru que c'était l'ordure de toute à l'heure... J'étais-

─ Enfin, je t'ai sauvé la vie donc tu pourrais me remercier

From Strangers to Lovers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant