Yours (Tome 2)

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D'un pas déterminé, je rejoins Aaron, qui m'attend devant la maison, appuyé contre sa moto. Le ronronnement du moteur couvre à peine les battements affolés de mon cœur. Chaque vibration semble résonner en moi, amplifiant l'excitation et la joie que j'éprouve à me remettre en selle.

- Prête ? Me demande-t-il, ses yeux clairs me scrutant alors que je m'avance vers lui.

- Prête si tu l'es. Répliquais-je en enfilant mon casque intégral.

Je remarque un sourire furtif, étirer ses lèvres avant qu'il détourne la tête. Nous grimpons sur sa 1290 noire, une bête de puissance et de métal, et je retiens un soupir de satisfaction. Un jour, elle sera à moi. Je me le promets silencieusement.

- Je serai prudent. M'informe-t-il, tournant légèrement la tête pour guetter ma réaction.

- Je sais. J'ai confiance en toi, Aaron.

Il hoche doucement la tête, avant d'embrayer. Timidement, j'enroule mes bras autour de sa taille, mon front se posant contre son dos. Le moteur rugit, et en un instant, nous nous lançons sur la route, quittant rapidement la résidence. Blottie contre lui, je me sens à la fois libre et protégée. L'air frais fouette mon visage, et le monde défile autour de nous comme un rêve en mouvement.

Les passants nous observent passer, et je crois même percevoir quelques sourires. Cela fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien, aussi vivante. Et je sais que c'est en partie grâce à lui.

Mes yeux se ferment un instant, et j'inspire son odeur. Ses bras, son dos, sa chaleur m'enveloppent, et je resserre mes bras autour de sa taille. Il accélère, et mon cœur s'emballe avec la même intensité.

Il pose soudainement ses doigts sur mes mains, jointes contre ses abdominaux. Sa caresse est douce, rassurante, et mon rythme cardiaque s'accélère malgré moi. Peut-être que, s'il est encore là, si la vie a choisi de l'épargner, il y a un espoir pour nous.

Je ferme les yeux et je revois son visage. Son regard polaire, son sourire parfois désarmant.

Je me remémore ce jour, où il est venu me trouver après une violente dispute. La culpabilité dans son regard, la douceur de ses mains sur moi, les mots qu'il m'a murmurés. Ses lèvres, ses mains, ses caresses... Nous étions seuls, dans cette salle de bain, et ce moment reste gravé en moi, intense, pur, presque bestial. Il savait exactement comment me toucher, comme s'il m'avait toujours connue. Ça avait été notre seul et intense véritable moment d'intimité.

Un sourire étire mes lèvres sous mon casque, et je sens la chaleur me monter aux joues. Les souvenirs me brûlent, mais d'une manière pour une fois agréable.

Soudain, Aaron ralentit, et je rouvre les yeux, revenant à la réalité. Nous sommes dans une ruelle étroite et sombre, ce qui ne me rassure absolument pas. Il coupe le moteur et descend de la moto, puis se tourne vers moi, tendant une main pour m'aider.

Je n'ai pas le temps de bouger que ses doigts glissent sous mon casque, le détachant avec une délicatesse qui me surprend. Son regard intense me fixe, glacé mais protecteur. Je déglutis, incapable de détourner les yeux.

Aaron retire lentement mon casque, puis le sien.

- Qu'est-ce qui te fait rougir comme ça ? Souffle-t-il, brisant le silence.

Surprise par sa question, je bafouille des excuses incohérentes, tentant désespérément de dissimuler l'effet qu'il a sur moi. Mais un sourire amusé se dessine sur ses lèvres, et il s'approche dangereusement. Son corps est tout près du mien, et je sens la tension entre nous s'amplifier.